Dominique de Villepin et 910 jours

Dominique de Villepin ouvre une nouvelle étape de sa démarche que résume particulièrement bien sa formule de la "main ouverte". Dominique de Villepin a traversé la délicate rentrée 2009 avec dignité, honneur et sens de la formule conformément aux qualités qui lui sont reconnues. La formule utilisée hier qui est celle de la "main ouverte" témoigne, si besoin était, d'un souci de précision dans l'expression qui tend malheureusement à disparaître dans le paysage politique Français. En effet, si la "main tendue" témoigne une aspiration à la reconnaissance par l'autre, la "main ouverte" est celle qui précède aussi bien l'accolade que ... la gifle. A 910 jours du premier tour de la prochaine présidentielle, le paysage politique a beaucoup bougé lors de la rentrée de septembre 2009. 1) Dominique de Villepin en s'affichant comme "rebelle obligé" face à Nicolas Sarkozy a gagné l'étape du désir de candidature dans l'opinion. 2) Nicolas Sarkozy a rechuté dans des travers de "puissance" qui heurtent l'opinion. Ce choc est d'autant plus fort que la puissance ne s'exprime pas pour règler les problèmes quotidiens mais sur des enjeux collatéraux qui ne concernent pas la vie des Français d'où ce sentiment de "trahison" qui prends corps par rapport aux promesses de 2007. 3) Le régime de communication de Nicolas Sarkozy a atteint ses limites. La mise en scène du "tout ce qui va bien lui est dû et tout ce qui va mal lui serait étranger" ne prend plus sur l'opinion. La "génération sarkozy" des Ministres n'est pas née. Le rythme de croisière ne fonctionne plus. Les ratés se multiplient. 4) Dominique de Villepin va entrer dans une nouvelle phase. Il ne doit pas incarner le pouvoir de nuisance comme mesure de puissance mais la nouvelle gouvernance comme mesure d'espoir. François Bayrou garde désormais le silence comme si sa mise à l'écart était le meilleur moyen pour éviter les fausses notes. Quant au PS, il a repoussé sa mise en ordre de bataille à l'après régionales de mars 2010. 5) Après ces régionales, le calendrier va s'accélérer. Le décompte de la présidentielle va impulser un autre rythme. Une nouvelle étape est manifestement née en cette fin octobre 2009 qui pourrait s'imposer comme le tournant du mandat présidentiel.