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Les naufrages du rail

Par Anaïs N.
LES NAUFRAGES DU RAIL ... ou quand la Gare de l'Est reprend du service...

Samedi 24 Octobre, premier jour des vacances scolaires de la Toussaint, des actes de vendalisme en Gare de Noisy le Sec (93), jets de pièces métalliques sur les caténaires et c'est, non seulement le trafic du RER E, mais aussi celui des trains de grandes lignes et du TGV Est qui se trouvent à l'arrêt et totalement paralysés toute la matinée durant.

LES NAUFRAGES DU RAIL

Il m'a fallu presque 3 heures pour parcourir 35 km, d'une gare de Seine et Marne à la Gare de l'Est vers laquelle tous les trains pour le Pôle Haussmann St Lazare étaient rabattus. Partie à 8 heures, je suis arrivée à Paris à 10H40 comme en atteste la photo ci-dessus. J'ai changé deux fois de train. Il fallait rester attentif aux informations que les agents de gare et les agents de conduite diffusaient comme ils le pouvaient dans des haut-parleurs "crachotants". Il faudra quand même que la SNCF explique à l'usagère que je suis comment elle peut faire passer des trains à Noisy le Sec pour les acheminer Gare de l'Est, quand elle interrompt complètement son trafic pour Magenta et Haussmann St Lazare, le tronçon à cet endroit étant commun... Car des incidents de ce genre entre Pantin et Noisy le Sec, c'est au moins une fois par semaine, à tel point que le banlieusard est devenu stoïque et continue tranquillement sa grille de sudoku quand les autres paniquent... Car en ce samedi matin pluvieux, il y avait de quoi perdre son latin et cela tient du miracle si aucun accident n'est survenu. J'ai vu pour ma part, une famille de Roms complètement désorientée qui descendaient à chaque arrêt avec des enfants en poussette, pour regarder les panneaux où il n'y avait plus rien d'affiché. A Noisy le Sec, l'alerte de fermeture des portes a retenti. La mère est montée en vitesse avec sa poussette et le père avec un garçonnet a glissé et a projeté l'enfant entre le quai et le train. C'est le réflexe d'un homme qui a épargné le pire à cette famille car les portes allaient se fermer et vue la foule sur le quai, le conducteur ne devait rien voir dans les caméras de surveillance à l'avant du train....

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10H40, Gare de l'Est et je me suis demandée si ce n'était pas l'exode, si quelques hordes barbares n'avaient pas envahi Paris et poussaient les parisiens hors de leurs murs pour des trains fantômes en partance... pour nulle part car tous les TGV, mastodontes épris de vitesse étaient à l'arrêt laissant leurs passagers échoués dans les allées de la Gare.

LES NAUFRAGES DU RAIL

LES NAUFRAGES DU RAIL

De la métamorphose de la Gare de l'Est j'ai déjà parlé sur un autre blog et je vous laisse le lien vers Paperblog. La gare n'est plus une gare mais une mail commercial avec des boutiques de luxe, des bijouteries et des nippes haut de gamme. En bout de quai, les brasseries ont disparu pour laisser place à des Relay H et des roulottes où l'on vous dispense un mauvais café dans un gobelet en carton et quelques viennoiseries. En ce samedi d'exode, on se serait vraiment cru à la soupe populaire sous la halle de la Gare de l'Est...
Mais ce qui m'a plus encore choquée, pour ne pas dire carrément révoltée, se sont les familles avec enfants et bagages en partance vers leur lieu de vacances, assises à même le sol faute de salles d'attente et de lieux de restauration pour les accueillir... et ce, à même les vitrines des magasins de luxe telle MEXX, ESPRIT, SWAROVSKY, YVES ROCHER etc... Qu'ont à faire ces naufragés du rail de fringues à la mode quand le petit dernier réclame une chocolatine et qu'il faudra au père ou à la mère de famille faire preuve de beaucoup de patience pour faire la queue plus d'un quart d'heure chez "Pain à la Ligne"!
A l'intérieur des boutiques, les vendeuses restaient les bras croisés et désoeuvrées, les pauvrettes. Elles auraient peut être pu organiser une distribution de boissons chaudes au lieu de stagner devant leurs étals de colliers en cristal... Non ?

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Et voyez vous le pire, c'est que la Gare Saint Lazare est en train de prendre le même chemin. Lamentable. J'ai trouvé cela lamentable et j'ai éprouvé encore davantage de nostalgie pour ma brasserie d'autrefois en bout du quai avec ses banquettes de moleskine rouge et sa terrasse vitrée où les voyageurs en transit patientaient en prenant un café ou autre chose l'affichage des trains et le rétablissement du trafic.
Et on appelle cela le progrès !

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