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Le musée dépoussiéré

Publié le 25 octobre 2009 par Bordeaux7
Le musée dépoussiéré
A l’automne 2010, le discret musée ethnographique de l’université Bordeaux 2 rouvrira enfin ses portes. Invisibles depuis 1997, ses collections s’offrent une toilette avant déménagement

Bien qu’une petite plaque mentionne sa présence, rue Paul Broca, le musée ethnographique de l’université Bordeaux 2 a tout l’air d’un musée-fantôme. Il n’accueille aucun visiteur. Ses collections ont été rapatriées dans des locaux étroits faisant office de réserve quand l’ancienne faculté de médecine a été réhabilitée. 12 ans et un inventaire plus tard, le musée vient d’être tiré de son sommeil : depuis le mois dernier, les objets qu’il recèle sont délicatement dépoussiérés et nettoyés par une équipe de conservateurs-restaurateurs. « Nous avons d’abord procédé à un constat d’état de la collection, œuvre par œuvre, afin de définir les fragilités et envisager le protocole de transfert adéquat », explique Marie-Josèphe Arrestays, responsable de l’équipe. Après nettoyage, chaque objet est emballé avec une infinie précaution afin de prévenir tout risque de casse lors du transfert dans des locaux flambants neufs. Car décision a enfin été prise de redonner ses lettres de noblesse au musée. Seule ombre au tableau, ce dernier ne disposera pas d’une exposition permanente. « La valorisation des collections est essentiellement tournée vers la pédagogie, indique Sophie Chave-Dartoen, directrice du musée. De plus, une grosse partie de nos collections est abîmée et ne supporterait plus d’être exposée en permanence.» Le visiteur impatient peut d’ores et déjà se réconforter avec une incursion virtuelle (1) dans les collections, une partie des 6000 objets que compte le musée ayant été numérisée ces dernières années. Mais cela reste une faible consolation quand on sait les trésors que les collections recèlent : parures en plumes d’Amérique du Sud, bijoux lapons, vêtements traditionnels d’Asie du Sud-Est, poteries pré-colombiennes… Le fonds est constitué en majorité par des objets asiatiques de la fin du 19ème siècle, un don du musée du Trocadéro, reçu en 1901. Avant de subir ce triste sort, le petit musée a connu les fastes de la Belle époque. C’est en 1894 qu’il voit le jour, d’abord sous le nom de « musée de pathologie exotique et d’études coloniales ». Alimenté par les étudiants en médecine et leurs professeurs de retour de missions lointaines, il s’accroît rapidement. Mais les deux Guerres mondiales auront raison de sa splendeur, l’obligeant à démonter ses salles pour laisser la place aux ministères qui se replient à Bordeaux. La création d’une chaire d’ethnologie en 1953 dans les locaux de l’actuel musée d’Aquitaine n’arrangera rien : les collections seront déplacées pour être stockées, les vitrines se videront peu à peu. Il faudra attendre les années 1980 pour que des expositions soient à nouveau organisées, jusqu’à l’orée des années 2000. Le musée tournera désormais au rythme de deux expositions temporaires par an. La toute première mettra en scène des maquettes de jonques chinoises du 19ème siècle Le reste du temps, il se transformera en centre de ressources documentaires pour les étudiants en anthropologie. 
Annabelle Georgen
(1) http://www.meb.u-bordeaux2.fr/

encadré

Des locaux au cœur de la fac
Conçus par le duo d’architectes bordelais Patrick Baggio et Anne Piechaud (restaurant L’Estacade), les futurs locaux sont situés dans le bâtiment Leyteire. Ils accueilleront un clair et élégant espace d’exposition de 300 m2, ainsi qu’une salle de projection.

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