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Elysée : «le Roi est nu» mais comme dans le conte d’Andersen, il est seul à ne point le savoir !

Publié le 27 octobre 2009 par Kamizole

sarkozy-crise-agricole-28-octobre-2009.1256639041.jpgFrançois Hollande qui ne manque pas d’humour vient d’en lancer une bien bonne dans une interview au JDD : «Il n’a pas perdu la main. Il a perdu pied»… Il est bien en verve en ce moment ! N’a-t-il pas déclaré dernièrement, quand Nicolas Sarkozy se plaignait d’être visé à travers son fils au moment où il était question de la nomination de «Prince Jean» à la présidence de l’Epad : «Ce n’est pas le fils qui est un problème, mais le père» … Evidence qui doit être partagée par le tiers des sondés hostiles au Chef de l’Etat et à ses méthodes.

Je vous recommande un article de Médiapart, décidément une vraie mine d’or… Elysée : enquête au cœur d’un système qui grippe . Où vous pourrez découvrir entre autres la réorganisation – désorganisatrice – des services de l’Elysée…

Sous couvert de faire de vraies-fausses économies afin de prétendument respecter les prescriptions de la Cour des comptes la moitié du personnel a été remercié… Cela ne se voit guère au niveau de la masse salariale ! 72 millions d’euros en 2008, 69,9 millions en 2009 et à 67,9 millions prévus pour 2010… Des broutilles. Purge dans les effectifs mais en demandant à ceux qui sont demeurés en poste de mettre les bouchées doubles, avec des heures sup’ à la clef – application du fameux «travailler plus pour gagner plus».

Avec utilisation du knout pour les fatigués ? Après tout, ce serait tout à fait conforme à la mentalité de Nicolas Sarkozy, adepte des méthodes de l’entreprise : y compris le «management par la terreur» de «l’entreprise barbare» qui fait fureur. Bientôt sur vos écrans : «Suicides en série à l’Elysée» ? Il est probable qu’ils seraient évacués en toute discrétion par la “Grille du Coq”…

Pourtant, c’est bien Nicolas Sarkozy qui semblerait le plus usé ! Amaigri, les traits tirés. Disparue l’énergie débordante et inextinguible dont il fit preuve naguère. Il n’aurait plus la gnaque. Aurait-il perdu en même temps l’appétence pour le pouvoir ? Certains prétendent qu’il serait irritable et nerveux. D’où des colères et sa charge récente contre la presse… N’est-ce pas là son état naturel ? Le fameux «malaise lipothymique» de l’été dernier pourrait avoir caché un pépin de santé plus grave.

Toujours est-il que Nicolas Sarkozy s’abstient désormais de présider la réunion quotidienne de 8 h 30 dont il laisse la direction à Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée que certains présentent comme le «Président-bis» et que j’aurais quant à moi plutôt tendance à considérer comme le 1er Ministre-bis… tant il apparaît comme le chef qui «détermine et conduit la politique du Gouvernement» aux termes de l’art. 20 de la Constitution.

Il est bien «l’arbitre» qui décide sur tous les dossiers et intervient à tout bout de champ dans les médias pour donner la position de l’Elysée, squeezant totalement Pauv’ Fillon dont je me demande depuis belle heurette combien de temps et de couleuvres avalées crues dès le petit-déjeuner il lui faudra pour claquer la porte. Pas beaucoup de fierté ni de cou…rage politique ! Mais je me souviens à l’instant que ses amis du RPR l’avaient surnommé en son temps – il était alors ministre des Affaires sociales de Jacques Chirac ce me semble - «Courage Fillon»… Illustration.

Le «staff» de l’Elysée ne paraît plus aussi performant. Le moral n’y est plus, les conseillers restés en poste ne seraient pas les meilleurs et la redoutable «machine de guerre» à qui tout semblait jusqu’ici réussir - au point que la réélection de Nicolas Sarkozy passait il y a encore quelques mois aux yeux de certains comme une simple formalité – est aujourd’hui enrayée. «Elle tournerait moins vite et moins bien. D’où les couacs à répétition, les circuits qui se grippent, les mauvaises décisions, les dossiers qui bafouillent, la majorité UMP qui s’énerve, l’opinion qui ne comprend plus…».

Un exemple : la mise à l’écart de Catherine Pégard, ancienne journaliste politique qui avait quitté Le Point en 2007 pour devenir la conseillère politique de Nicolas Sarkozy et que l’on annonce «partante», ce qu’elle dément. Pour l’instant, elle a simplement perdu son bureau du 1er étage – lieu stratégique quand on veut «peser sur le chef».

Or, c’est une très fine connaisseuse du monde politique, à droite comme à gauche et qui plus est, elle allait fréquemment «sur le terrain» prendre le pouls de l’opinion, observer l’état d’esprit des militants et des responsables locaux. Tâchant de surcroît de mettre de l’huile dans les rouages pour dégripper la machine.

Il est vraisemblable que ce qu’elle en rapportait à Nicolas Sarkozy – à peu près la même chose que les élus ! – ne pouvait que lui déplaire puisqu’il vit incontestablement en apesanteur au-dessus de la réalité. Il lui faut des conseillers qui le confortent dans ses rêves et non le fassent redescendre sur terre.

Incontestablement François Hollande a raison : Nicolas Sarkozy a bien perdu pied. Il ne sait pas nager quand les eaux deviennent tumultueuses et Dieu sait que les dossiers qui l’attendent sont tout autant de «planches pourries» auxquelles il serait bien fol de tenter de se raccrocher.

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Claude Guéant est un flic. Sans réelle vision politique et qui «en prenant le contrôle de tous les rouages, aurait détraqué le fragile équilibre entre les personnes et leurs diverses utilités. Décourageant les uns, saquant les autres». Et qui plus est, selon un «sarkôlatre» : «Il n’y a pas un dossier qui lui échappe, pas une nomination. Il a tout mis à sa mesure. Or sa mesure, c’est l’Etat, la planification, une méthode et une approche très centralisatrice, on ne peut pas lui demander de faire ce qu’il ne sait pas faire. Avec lui, il n’y a plus de vision, plus de projet. C’est une politique de sac et de corde, au mieux, on fait des coups».

Visiblement, le courant ne passe plus dans la majorité entre l’Elysée et un nombre croissant d’élus de l’UMP. Combien de temps encore accepteront-ils de se faire morigéner comme des gamins par le Secrétaire général de l’Elysée ? Certains ruent déjà dans les brancards.

J’en veux pour preuve que Claude Guéant avait fait la leçon à Jacques Kossowski, maire (UMP) de Courbevoie – en présence de Jean Sarkozy – et que cela n’a pas suffi à éviter qu’il votât contre le projet de décret retirant à sa commune la majeure partie de la maîtrise sur le foncier non bâti. Personne n’accepte, même au nom de la solidarité gouvernementale ou de parti, d’aller contre ses intérêts d’élu.

Les réformes voulues par Nicolas Sarkozy ne passent plus. Les députés sentent bien l’hostilité de la population quand ils retournent dans leur circonscription le week-end. La «taxe carbone» est peut-être – avec les affaires Mitterrand et «Prince Jean» - la goutte d’eau qui aura fait déborder le vase.

Quant aux élus locaux, qu’ils fussent conseillers généraux ou régionaux, comment pourraient-ils envisager de se mettre eux-mêmes la tête sur le billot en acceptant un regroupement des deux instances qui vise à éliminer 3000 élus sur 6000 ? Ils n’ont tout de même pas fait vœu d’obéissance comme les Jésuites ! Il m’étonnerait qu’ils subissent sans réagir «perinde ac cadaver» les ordres venus de l’Elysée. Nicolas Sarkozy n’est pas Ignace de Loyola.

Il n’est guère étonnant que Jean-Pierre Raffarin s’insurge contre le retour de l’étatisme et défende la décentra-lisation : les sénateurs sont avant tout des élus locaux et représentent pour l’essentiel la France rurale ou des petites villes.

De même qu’Alain Juppé fustigeant la disparition de la taxe professionnelle – qui ne sera entièrement compensée par l’Etat que la première année… Après, le marasme ou l’augmentation des impôts locaux : on aura trouvé meilleur argument électoral !

Quand les plus «grosses pointures» d’un parti politique commencent à ruer dans les brancards le bon sens politique commanderait d’écouter leurs doléances et d’y faire droit avant que la piétaille ne se détourne.

Nicolas Sarkozy est incapable de comprendre que l’on ne peut continuer à pressurer le peuple de toutes les manières possibles et imaginables, de le priver chaque jour davantage des maigres acquis sociaux qui subsistent tout en faisant des ponts d’or aux banquiers et à certains industriels et en vivant soi-même sur le plus grand pied, d’alourdir toujours plus les déficits publics avec en ligne de mire un «grand emprunt national» dont il n’est point besoin d’être grand clerc pour savoir qu’il favorisera les possédants qui y souscriront au détriment des pauvres et des classes moyennes qui les rétri-bueront par le jeu des impôts.

Chacun sachant de surcroît, intuitivement et/ou intellectuellement, que les déficits publics et les remboursements d’emprunts de l’Etat d’aujourd’hui pèseront sur les futures générations. Nicolas Sarkozy obère l’avenir économique et social de la France tout en prétendant le contraire. Abraham Lincoln l’a très bien dit : «On peut tromper les uns quelques fois, on peut tromper tout le monde quelques temps mais on ne peut tromper tout le monde tout le temps»

Nicolas Sarkozy a incontestablement trompé beaucoup de monde sur une courte période, d’où les ahurissants quasi 70 % d’opinions favorables dans les premiers mois qui ont suivi son élection. Aujourd’hui le score est inversé. Deux-tiers des Français rejettent ses réformes autant que la manière dont il gouverne.

Nicolas Sarkozy, désormais privé d’un grand nombre de ses conseillers, reste entouré d’une «garde prétorienne» surnommée : la «Triplette» de Belleville l’Elysée» – faut pas pousser ! c’est un quartier trop populaire pour Sarko ! Je lui laisse bien volontiers ses «beaux quartiers»… quand j’étais élève infirmière et que je faisais des gardes en clinique, très souvent dans le XVIe arrondissement, je n’avais qu’une hâte : retrouver «mon» XXe et la Place Gambetta. Avouez que cette propension des partis les plus réac et éloignés du peuple à s’intituler «Populaire» est franchement aussi paradoxale que risible.

Or donc, ce «triumvir/us» qui sévit «au Château» : Patrick Buisson, Pierre Giaccometti, Christophe Lambert me semble un drôle d’attelage ! Pas étonnant que le «char de l’Etat» se soit embourbé jusqu’aux essieux dans plusieurs «affaires» boueuses ou ineptes ! Et que désormais l’Elysée «subisse les problèmes davantage qu’il les prévoit».

Ce qui conforte de surcroît ce que j’affirme depuis déjà un certain temps : Nicolas Sarkozy n’a aucun sens politique. Je noterais que désormais les «hommes du président» ne sont plus des conseillers politiques mais uniquement des «communicants» spécialiste des sondages ou de la publicité.

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Patrick Buisson est loin d’être un inconnu… Il aura défrayé la chronique cet été à la suite précisément du rapport de la Cour des comptes sur le budget de l’Elysée qui fit apparaître plusieurs choses.

Qu’il bénéficiait de contrats assez juteux avec l’Elysée et qu’au surplus, par l’intermédiaire de sa très discrète officine de conseil – Publifact – il aurait manipulé les sondages de l’institut Opinion Way qui alimente très régulièrement notamment LCI et Le Figaro et dont les résultats sont toujours plus nettement favorables à Nicolas Sarkozy que ceux des autres instituts.

En outre, c’est un homme d’extrême droite, ancien journaliste à Minute. C’est lui qui a donné à Nicolas Sarkozy les clefs du discours sécuritaire qui lui a permis de rafler l’électorat de Jean-Marie Le Pen. Pour tenter de séduire la gauche, Sarko s’appuie sur Henri Guaino…

Mais il ne pourra pas toujours faire le grand écart. L’électorat traditionnel de la droite – son fonds de commerce - n’apprécie que fort modérément le gauchis-sement de son discours, la politique «d’ouverture» qui a amené Mai 68 – que pourtant il exècre ! ne prétendait-il pas tuer l’esprit de 68 ? – dans les bagages de Carla Bruni (avec Frédéric Mitterrand) laquelle «dispose dorénavant de son propre appareil à l’Elysée» (…) dont Pierre Charon qui la conseille et appartiendrait «au premier cercle élyséen». Il est probable que beaucoup goûteront peu que «la politique française se concocte aussi dans la cuisine de la première dame» !

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Il n’est pas inintéressant de savoir que Pierre Charon est – encore ! – un «communicant»… qui aurait fait office de «rabatteur de pipoles» lors de la campagne présidentielle de 2007. Vu le niveau des «recrutements» ça ne doit pas voler très haut et confirme de surcroît que la politique ait quasi déserté les couloirs, bureaux et salons du «château»…

Pierre Giacometti est également un spécialiste des sondages. Il vient d’ailleurs d’être pointé du doigt par la presse, exactement pour les mêmes raisons que Patrick Buisson cet été Elysée : un contrat de 43.500 euros mensuels pour Pierre Giacometti.

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D’après un article de Philippe Cohen paru dans Marianne début août 2009 Com de l’Elysée : Giacometti plus discret que Buisson, les deux hommes seraient assez dissemblables : «Certains arguent de leur complémentarité : la fonction de Patrick Buisson serait de destabiliser le Président, de le pousser dans ses derniers retranchements, comme il l’a fait durant la longue campagne précédant son élection, tandis que Pierre Giacometti serait plus rassurant, lui montrant et lui redémontrant qu’il a la légitimité politique pour lui et que ses adversaires ne sont pas prêts de parvenir à l’inquiéter».

Je doute néanmoins qu’il s’agisse d’une stratégie concertée entre les deux conseillers.dont Philippe Cohen écrit qu’il s’ignoreraient largement, menant plutôt une «bataille de l’ombre». Ce qui expliquerait d’ailleurs parfaitement la politique à hue et à dia de l’Elysée, surtout si «Giaco» abonde dans le sens de Sarko en lui prouvant qu’il a raison !

Enfin, Christophe Lambert, un publiciitaire qui est par ailleurs le conseiller de communication de Jean Sarkozy depuis 2009 ! Selon ce que je lis sur Wikipedia, il a créé, avec le cinéaste Luc Besson l’agence de publicité «Blue» qui pratique «l’advertainement» - mélange entre publicité et divertissement – qui a l’UMP pour cliente et a élaboré à la mi-2009 une nouvelle plate-forme de communication autour de Nicolas Sarkozy : «Les créateurs de possibles».

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Là, franchement, j’avoue que si je n’avais été bien installée sur mon siège, je serais tombée sur le cul ! C’est tordant. D’abord, je ne vois pas le rapport qui puisse exister entre la politique, la pub et le divertissement. Ou alors, si ! et cela explique pourquoi Nicolas Sarkozy est devenu la risée de la presse étrangère, notamment avec sa dernière «production» : «Le fabuleux destin de Jean Sarkozy» ! à moins que ce ne fût «La vie rêvée d’un dauphin» ? “Qui veut faire l’ange fait la bête” disait Pascal…

Déjà je déteste au plus haut point le «mélange des genres». J’y ajoute évidement la pub et ensuite ce qu’ils appelent «divertissement» et pour ma part, «décer-velage» ! Je suppose qu’il faut inclure dans ces divertissements la technique dite du «storytelling» - littéralement traduit par «art de conter», de raconter une histoire – mais qui dans cette perspective consis-terait plutôt à inventer une nouvelle mythologie «pour l’édification des masses», laquelle tiendrait de l’hagiographie.

Mais remettons les choses en perspective : avec le «storytelling» - qui s’est tout d’abord intéressé aux entreprises et à leurs créateurs pour «enjoliver» la réalité souvent des plus banales – les communicants n’ont pas plus innové que jadis l’Eglise catholique avec «la vie des Saints». Les «mythes des origines» sont nés avec l’humanité et les religions primitives. Leur finalité vise à asseoir le pouvoir des premiers chefs guerriers et spirituels, de type «chaman» qui possédaient les connaissances, souvent fondées sur l’observation de la nature et transmises, comme la dignité de chef, de père en fils.

Pourquoi s’inventer des origines mythiques nobles sinon pour conforter sa supériorité sur le vulgaire et partant, le pouvoir ? Le phénomène s’est appliqué également aux pays comme en témoigne l’excellent et passionnant ouvrage de l’historienne Colette Beaune “Naissance de la nation France”, NRF, Bibliothèque des histoires(1985) qui démontre comment certains auteurs du Moyen-Âge – dont Chrétien de Troyes s’il m’en souvient – sont allés chercher les origines respectives des Gaulois et des Francs chez les héros prétendus rescapés de la Guerre de Troie.

Je n’ai donc pas été surprise de retrouver la même tendance expliquée s’agissant des premiers colons anglais aux Etats-Unis – cherchant également leurs grands ancêtres chez les Troyens - dans un très bon ouvrage sur l’histoire de l’Amérique dont je n’ai malheureusement pas noté les références. Mais que je pourrais aisément retrouver à la bibliothèque municipale de Montmorency.

Il ne restera plus à Luc Besson et Christophe Lambert qu’à essayer de nous convaincre que Nicolas Sarkozy est tout droit issu de… la cuisse de Jupiter !

:)

Ensuite, comment envisager de «créer des possibles» sans avoir une vision claire et rationnelle de la réalité ? Si Christophe Lambert – qui le conseille - est à l’origine de la décision de «Prince Jean» de préempter la présidence de l’Epad, on peut douter de son bon sens politique en général…

J’oserais rappeler à Christophe Lambert que la France n’est pas le «monde merveilleux de Mickey» ! Nous vivons sur terre, avec de vrais problèmes, de plus en plus prégnants – j’entendais ce matin sur France-Info que le véritable nombre de chômeurs, toutes catégories confondues, atteignait 4 millions… - qui supposeraient qu’on y apportât des solutions concrètes et si possibles adaptées à notre situation…

Si Nicolas Sarkozy «perd pied» et donne l’impression de partir à la dérive sans boussole c’est que, contrairement aux apparences et à l’image d’homme fort et sûr de lui qu’il a tenté de donner, il est éminemment «friable» sur le plan psychologique.

Il s’effondre dès que les choses ne tournent pas comme il le voudrait. Son fameux «agenda médiatique» n’était pas seulement une stratégie de com’ pour capter l’attention des journalistes et de l’opinion mais une «béquille» psychique : il ne supporte pas de perdre la maîtrise et le contrôle des événements et des personnes. Tendance qui se retrouve chez tous les névrotiques profonds. C’est pourtant ce qui se passe aujourd’hui.

Sans doute est-il le pervers narcissique brillamment décrit par le psychiatre Serge Hefez. Mais on ne le devient pas par hasard. Il y faut précisément une grave blessure narcissique quelles qu’en fussent les causes. Incontestablement, Nicolas Sarkozy est atteint d’un complexe d’infériorité au sens adlérien du terme. Mal surcompensé par un orgueil démesuré. N’est pas réellement «résilient» qui veut.

Contrairement à ce que pensent certains, il existe une part de narcissisme que je qualifie de «salvateur» : il faut s’estimer et s’aimer suffisamment pour être capable d’aimer et estimer les autres. Et être «aimable» dans les deux acceptions du terme.

Or, il est évident que Nicolas Sarkozy n’aime personne – il se sert des gens ce qui n’est pas preuve d’amour bien au contraire ! – et qu’en outre il est totalement inapte quand il s’agit de bien choisir son entourage. Il préfère les courtisans pour être encensé et ne supporte pas ceux qui osent lui tenir tête. Il suffira de se souvenir qu’il affirmait choisir ses ministres uniquement en fonction de leurs compétences. On en attend encore la démonstration.

Enfin, il n’a aucune confiance véritable en personne. Peut-être son côté parano ? Ce qui explique sans doute qu’il ait des conseillers en «doublon»… Après avoir été une belle pétaudière où tout le monde parlait sans grande cohérence, l’Elysée donne l’impression d’être devenu un «bateau ivre» (qui ne doit rien à Rimbaud)… Où Claude Guéant tente d’imposer la pensée unique.

L’avenir nous dira si Nicolas Sarkozy se montrera capable de redresser la barre ou s’il est perdu corps et bien dans le naufrage d’un «vaisseau fantôme» égaré dans une sorte de «Triangle du Faubourg Saint-Honoré».


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