La nouvelle loi sur le tourisme empêche le CG de voter les crédits du Wellness-Center.

Ce ne sera que le 12 novembre prochain que le CG de la commune d’Ayent prendra sa décision de garantir, à hauteur de plusieurs millions au delà de sa propre subvention de 1,5 million, les prêts nécessaires à l’édification du wellness-center qui devait s’édifier à la place de la piscine d’été.
Trois semaines avant ce vote, par quelque manœuvre incompréhensible, l’Association de la piscine d’Anzère écrivait à tous les contributeurs que tout était maintenant réglé et que le budget de construction était maintenant bouclé. Pourquoi ? Pourquoi ne pas avoir attendu, eux qui sont en déficit de communication depuis l’origine de ce projet, le 13 novembre prochain pour une telle annonce ?
Je me demande si ce n’est pas là leur « chant du cygne » ! Car enfin aujourd’hui plus qu’hier, il me semble important pour la commune de renoncer à cet investissement. Au delà de tous les facteurs intrinsèques qui font que ce projet ne sera pas viable, une nouvelle donne capitale doit survenir le 29 novembre prochain et qui est la votation populaire sur la nouvelle TTH.
Je sais bien que si les décisions d’investissement ne sont pas prises rapidement et le chantier ne démarre pas sur 2009, ces 3,5 millions de prêts fédéraux et cantonaux risquent d’être perdus. Mais cet investissement qui est sans commune mesure avec tout ce qui s’est fait depuis de nombreuses années au niveau de la commune, ne peut être décidé dans une telle précipitation alors que l’environnement économique est, lui aussi, dans une mutation sans précédent et personne ne sait, aujourd’hui, ce que sera Anzère demain.
Si demain Anzère doit avoir son lot de wellness-center capable d’attirer une clientèle nouvelle, je vais suggérer une recette miracle. Que la commune abandonne ce « projet » inapproprié et subventionne à fonds perdus et de 100.000 F chacun, les 4 hôtels d’Anzère que sont le Zodiaque, l’Eden, les Masques et les Rocailles. Ceci dans la mesure où chacun d’entre eux justifie d’un tel équipement, avec Sauna, Hammam, Jacuzzi et box de massage et que ces installations puissent être utilisées par le public.
D’ici la prochaine saison d’hiver, ce seront un ensemble d’équipements qui seront en place et exploités et entretenus par des intérêts privés et pas par la commune. De plus l’abandon du projet permettrait, s’il en était besoin, de libérer l’initiative de ceux qui ont racheté l’ancienne piscine couverte. Et si la piscine actuelle doit rester une attraction d’Anzère, limitons l’investissement à une simple couverture. Dans ces conditions, la somme mise sur la table par la commune va se limiter aux 1,5 millions déjà décidés en tout et pour tout. Qui peut dire que cette offre de wellness d’ici la fin de l’année n’est pas meilleure que ce projet pharaonique ?
Et puis confidence pour confidence, pourquoi ne pas attacher le versement de cette subvention au fait que ces 4 hôtels seront des établissements stables pour les 3 prochaines saisons ? Parce que si nous élargissons notre réflexion, ce serait peut-être une sage décision. Que deviendrait Anzère s’il n’y avait plus aucun hôtel ? Et vous pensez ce scénario improbable ? Réfléchissez-y à deux fois. Avec des taux de remplissage tels que ceux supportés par l’hôtellerie d’Anzère actuellement je pense que ces idées doivent trotter dans les têtes de certains et plus que jamais.
Je viens d’aller passer 24h au Tyrol pour voir de quoi on parlait. D’abord le Tyrol c’est la porte de tout le sud de l’Allemagne et la clientèle potentielle et de proximité de cette région est sans commune mesure avec celle du Valais. Et l’hôtellerie qui marche encore et que j’ai vu est de 4 ou 5 étoiles. Les autres semblent disparaître. Un peu comme à Crans-Montana il me semble. Anzère peut-il encore jouer cette carte là ? Et si la transformation des autres hôtels dont les modèles économiques sont dépassés, se faisait aussi ici comme elle se fait chez notre voisine ? Ce serait la quasi-totalité du parc hôtelier d’Anzère qui disparaîtrait et pour longtemps.
Et le 29 novembre prochain si la loi sur la TTH passait, les fragiles exploitations hôtelières d’Anzère et leurs taux de remplissage pourraient-elles absorber des taxes supplémentaires ? J’en doute. Et dans ces conditions le remède TTH aura tué le malade avant que d’avoir le moindre effet sur le tourisme dans notre village. Faut-il dans ces conditions se résigner à une disparition annoncée ? Je suis loin de le croire dans la mesure où l’on repart d’une réflexion à zéro et qu’Ayent met le paquet pour redynamiser la station.
Et plus qu’hier et plus qu’il y a 15 ans, il n’y a qu’une solution pour faire repartir la station, c’est la liaison entre Anzère et Crans-Montana, il n’en existe pas d’autres. Si elle est lancée, les hôteliers attendront, les propriétaires de résidences secondaires seront heureux d’avoir à payer cette TTH et le village va revivre et créer des dizaines d’emplois nouveaux. Et c’est bien la raison pour laquelle la commune doit mettre toutes ses ressources dans cette liaison et traiter le « besoin estimé » de wellness tel que décrit plus haut.
Et c’est peut-être de cette TTH, qu’elle existe ou non le 29 novembre prochain, que va venir le salut d’Anzère en réalisant enfin cette liaison. Car cette liaison va, de plus, devenir un besoin impératif pour porter le domaine skiable à 200 km de pistes tant pour Crans-Montana qu’Anzère, s’ils veulent pouvoir concurrencer, demain, les autres stations du Valais et de Suisse. Et rappelons nous aussi que le groupe Maulin avait décidé de porter de 1.500 à 3.000 lits ses investissements en cas de réalisation de cette fameuse liaison. Si la crise a eu raison de ces anciens projets, ici comme dans le reste du Valais, il ne faut pas non plus douter que dès que cette liaison sera effectivement lancée, un autre projet viendra le remplacer. Et même s’il n’est que de 1.500 lits, ce sera Anzère qui revivra comme à ses plus beaux jours.
Et qui peut dénier un tel scénario pour le tourisme d’Anzère ? Je suis sur que même un JM Cina serait le premier à le soutenir et aider à sa réalisation par l’Etat du Valais.