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Un p’tit coup de vert de gris

Publié le 29 octobre 2009 par Ruminances

parrain03.jpgPasqua est un vieux monsieur d'allure vénérable. Un vieux vert, comme on dit dans les maisons de retraite du 92, du 93, patin couffin. Patin couffin est une expression du sud qui signifie etc. C'est mon copain Laurent de Rumi qui m'a appris ça. Comme moi, il est méridional. Pour éviter tout malentendu, il est français et quand il chante la Marseillaise ça gueule. Comme nous tous, il a des douleurs républicaines à oublier.

Revenons à notre historique monsieur Pasqua. Pour mémoire, monsieur Pasqua est un gros pourri, un vendeur de jupons et un amateur de pastaga qui n'ignore rien des u(r)nes de la presse nationale, voire plus. Charles nous vient de cette France à la faconde légère et à la main leste. Sous ces dehors populo se cache un véritable artiste du coup tordu. Un regard par en dessous, avec la morsure du mamba noir. Bonjour la dose ! Le vrai mauvais flic de l'histoire. Celui qui joue au gentil, tout en tenant son calibre près de ta nuque pour te niquer le limbique, au moment où tu te penches pour allumer la cigarette qu'il t'a gentiment offerte. Pour Charles, tout citoyen est un sociopathe en puissance, bon pour la crémation.
Dans le cinéma médiatique, Charles a toujours fait un carton. Il est le second couteau qu'on montre à la télé comme un singe savant, par le biais de qui tu obtiens si besoin est un vrai-faux passeport. C'est un vrai-mauvais garçon avec qui le Boss roule sa bosse en Borsalino dans quelque étrange paradis. Il est à lui seul le camelot du polar français des années 50-60, l'encyclopédie d'un savoir unique. Il est l'admirateur de Jean Gabin cherchant un rôle dans le cave se rebiffe, une affaire de « fausse mornifle ». Pas un poil ne dépasse. Toujours clean, costume trois pièce, cravate assortie, bar de nuit, palace et pépètes à portée de mauvais coups, organisateur, levant à la rigueur le petit doigt s'il le faut, prenant sont thé avec des rombières virginales à l'heure du réveil.

Pour mémoire, Charles vit la nuit. A l'heure où certaines de ces bourgeoises font semblant de dormir à côté d'un mari qui pense à sa maîtresse, songeant avec un sourire de nonne solidement pénétrée au charme de cet homme musclé, ne craignant point le froid, Charles écume le pavé, lave les salissures, occulte, frotte les impuretés, observe et emmagasine. Un jour tout ça pourrait servir. En attendant, il profite, sourit, divague, plaisante et scelle des pactes. Lui, le vendeur de pastaga se dit en ricanant : « ils sont tous aussi propres que le vernis de mon voisin, là-bas, quand j'étais gamin. »

Quelque part, Charles est l'acrostiche d'un système corrompu. Il se lit à l'horizontale et s'interprète à la verticale. Toujours un code, un pseudo ou un mot de passe à transmettre. C'est ce qui lui a permis de rouler carrosse dans des berlines en forme de bite avec, à l'intérieur, des pépées carrossées dernier cri, affichant des bassins à reproduire la faune sur n'importe quelle planète en formation.

Des malappris de la justice cherchant à se souvenir d'une forme d'indépendance, veulent aujourd'hui lui plomber l'autonomie en l'envoyant in pace comme une vulgaire blatte dans une zone de non transit pour une durée de 12 longs mois ! De la prison ferme pour Charles ! Charles fait la gueule ! Il trouve ce monde injuste. Lui qui a tant donné !

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