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Y'a bon l'Angola

Publié le 29 octobre 2009 par Yvesd

ya bon.jpgC’est une époque aujourd’hui révolue : celle du Banania au p’tit déj et de la (vraie) galette-saucisse au quatre-heures. Ce n’était sans doute pas politiquement ni même diététiquement « correct », mais au moins ça vous forgeait de l’Identité Nationale plus surement que les céréales de monsieur Kellogg’s ou les burgers de chez monsieur Mac-Do.

Bannie des supermarchés, pour cause sans doute de présumé racisme rampant, Banania a rejoint le cercle des marques disparues et le lucratif marché des objets publicitaires désormais interdits mais toujours en vente libre sur E-bay.

Heureusement pour la mémoire du sympathique tirailleur sénégalais qui fit la notoriété de la marque, il y a l’Angolagate et son spectaculaire procès qui, sans violer la présomption d’innocence des prévenus avant leur éventuelle condamnation en appel, vient de nous rappeler fort opportunément qu’il fut aussi un temps où Y’avait Bon l’Angola.

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Une figure du gaullisme historique, un ancien préfet, un fi-fils à son présidentiel papa, une star déchue du book-business, un présumé mafieux russe et en fuite associé à un « homme d’affaires », un obscur (peut-être pas pour tout le monde) « militant socialiste » condamnés en premier instance : ce n’est pas un verdict ni même un inventaire à la Prévert, c’est une véritable affaire d’Etat qui en dit plus long à Josette, à Marcel et aux lecteurs de « Restons Correct ! » sur les mœurs politiques du temps des Mitterrand et autres Chirac, que les gamineries vaguement facétieuses de « l’affaire Clearstream ».

Ce n’est plus du coup (mal) tordu en vue de déstabiliser tel ou tel adversaire politique c’est, fort probablement, de l’association de malfaiteurs de la plus belle eau.

Il n’y a plus qu’à espérer que le « secret défense » concernant cette affaire sera levé, juste pour voir quelles ont pu éventuellement être les raisons géostratégiques d’intérêt national qui auraient justifié qu’un vulgaire trafic d’armes soit officieusement « couvert » par les locataires successifs de l’Elysée et leurs zélés courtisans.

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Faut dire aussi que l’Angola de l’époque c’était tentant. Un pays blindé de pétrole et de diamants, une dictature communiste confrontée à une guérilla ethnico-politique, un pouvoir lâché par les Russes et les Cubains pour cause d’effondrement de l’empire soviétique, un bon p’tit embargo onusien sur les armes : fallait vraiment être un saint pour ne pas profiter de l’occase, pour renoncer à se prendre un max de tunes sur les décombres d’une décolonisation ratée (une de plus !) pour cause de guerre froide, de rivalités ethniques et de cupidité des dirigeants locaux.

Ainsi allait le monde à l’époque, ainsi va-t-il sans doute toujours aujoiurd’hui, ainsi ira-t-il encore probablement demain.

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Ce n’est certes pas très poétique mais après tout : Rimbaud n’a-t-il pas fini trafiquant d’armes au fin fond de l’Afrique ?


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