Président du Conseil européen ou du Conseil de l’Europe vous avez dit??

Comme vous êtes parfaitement au courant, on est en train de choisir le nom du futur président de ….une institution européenne, mais laquelle? De la Commission européenne? Non, Barroso est déjà là. De l’Union européenne? Enfin.. non-plus? Du Conseil de l’Europe?? Encore moins..

Non, il s’agit du Président du Conseil européen.. l’instance qui regroupe les chefs d’Etat ou de gouvernement tous les six mois à Bruxelles, qui pourrait bien devenir une institution de l’Union européenne avec l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne. Mais le futur Président du Conseil européen n’est surtout pas à confondre avec le Secrétaire général du Conseil de l’Europe, M. Torbjorn Jagland qui au passage n’est autre que le Président du Comité Nobel pour la paix. L’Europe c’est d’un compliqué…

On aurait bien voulu présenter par extension de sens le futur président comme le Président de l’Europe, mais imaginez-vous la presse anglaise à scandal titrer: “L’Europe nous impose un président!”, “Haro sur la monarchie et l’indépendance du Royaume-Uni!”

Ceci étant j’espère bien qu’au fil du temps cette fonction sera assimilée à une vraie présidence de l’Union des 27 et pas uniquement à la présidence d’une institution avec une proximité phonétique avec plein d’autres fonctions au sein des instances européennes.

Concernant le meilleur parmi les candidats en lice, je considère qu’une telle fonction occupée par une femme aura une symbolique forte. Personnellement je ne pense pas que la figure de Tony Blair fera la différence en Europe. On sait parfaitement que si l’Europe bat de l’aile aujourd’hui c’est car les instances communautaires ont trop été imprégnées de l’esprit britannique libéral.

Le Royaume-Uni a toujours réduit sa vision sur l’Europe à un vaste marché de consommateurs. La langue anglaise est devenue la lingua franca à l’Union, l’esprit de compétition a remplacé l’esprit de coopération et solidarité au sein de l’Union et cela concerne les pays membres mais aussi le Secrétariat de toutes les institutions communautaires. Le pragmatisme anglais a pris le dessus au détriment d’un vrai projet européen. Il est temps de passer à autre chose.

Un dernier espoir concerne le fait que le choix de ce Monsieur Europe ne soit pas le fruit d’un compromis au rabais. Nous avons besoin d’une personnalité forte, inspirée, pro européenne et visionnaire, capable de rassembler. Vous en connaissez des hommes politiques européens qui marient tous ces critères?