Magazine Conso

Le PC est mort !

Publié le 23 octobre 2007 par Eric Viennot

Pc01« Le PC est mort ! ». Cette sentence est revenue plusieurs fois comme un leitmotiv dans les rencontres que j’ai pu avoir ces dernières semaines avec quelques acteurs de l’industrie. Même s’il n’est pas encore enterré, force est de constater que le PC ne se porte pas très bien. Evidemment ce n’est pas de l’avenir du Parti communiste français dont il s’agit ici, bien qu’il soit lui aussi pas très en forme. Il s’agit du PC comme plateforme de jeu.

Tous les professionnels l’ont constaté : les ventes de jeux PC baissent dramatiquement depuis plusieurs années comparativement aux ventes de jeux sur consoles. Pour vous donner une idée, les premières semaines de sa mise en vente, Bioshock, faisait deux fois plus de ventes sur X360 que sur PC. Quand on sait que cette console est très mal implantée chez nous, on imagine ce que ça doit être sur d’autres territoires, comme le Royaume-Uni par exemple. De quoi faire réfléchir même les plus réticents, en gros, ceux qui ont toujours préféré vendre moins mais avec de meilleures marges. (Petite précision : sur PC l’éditeur ne paye pas de royalties au constructeur donc fait une marge plus importante sur les ventes). A tel point que de plus en plus d’éditeurs renoncent, souvent à contrecoeur, à développer des jeux spécifiques pour cette plateforme. Même un éditeur comme Focus qui s’est spécialisé avec succès sur cette plateforme sur des marchés devenus, au fil des ans, des marchés de niche (jeux d’aventure, gestion…) commence à migrer sur console.

J’en vois parmi vous qui rigolent. Et les 9 millions d’abonnés à World of Warcraft ça compte pas pour toi mec ? Et les 2 millions d’abonnés à Dofus c’est du flan ? Oui, il reste effectivement les MMO, on devrait dire « le » MMO car WoW est l’arbre qui cache la forêt. Et la forêt a été désertée au fil des ans. Des genres qui avaient fait le succès du PC (Aventure point and click, FPS, jeux de gestion) sont passés sur d’autres plateformes ou tombés, pour certains, en désuétude. Il subsiste encore quelques pays attachés à la bête : la Corée, la Russie, l’Allemagne. Mais même dans ces pays (La Corée mise à part peut-être) les jeux sur console grignotent chaque année du terrain.

Quelles sont les raisons de cette désaffection ? 

Le piratage, plus important sur cette plateforme, y est sans doute pour quelque chose. Mais il n’explique pas tout. En entrant il y a 6 ans sur le marché des consoles de jeu,  Microsoft a-t-il anticipé le phénomène ou scié lui-même la branche sur laquelle il était assis ? Sa tentative récente pour tenter de relancer le PC en créant le label «Games for Windows » sonne comme un aveu. Comme je l’évoquais dans un billet précédent, beaucoup de gens en ont marre de vérifier la config avant d’acheter, marre d’investir sans cesse dans de nouvelles cartes graphiques, marre de perdre une demi-heure à installer le moindre jeu, marre de jouer devant leur ordi quand ils peuvent jouer devant leur télé confortablement assis dans leur canapé. En tentant d’établir un standard unique pour simplifier l’installation et garantir la compatibilité des jeux, Microsoft a réagi, mais le peu de moyens mis en œuvre dans cette tentative, au regard de la puissance de l’entreprise, n’a pas créé pour l’instant l’effet escompté du côté des développeurs. Un confrère avouait lors du Festival de Montreuil : « Pourquoi est-ce qu’on se crèverait à rajouter des jours de tests et de développement (pour obtenir le label) sans avoir la certitude d’un retour sur investissement ! » Eh oui, dure réalité du marché.

Que reste t-il aujourd’hui au PC ?
Sa connectivité ?
Le PC conservera-t-il encore longtemps cette chasse gardée qu’est le jeu en ligne ? Rien n’est moins sûr quand on voit comment les consoles next gen ont intégré la connectivité dans leur cahier des charges. Il suffit de constater le succès de Halo sur X-box Live pour s’en convaincre. Reste les (le) MMO…

Sa puissance ?
C’est vrai, il a toujours une longueur d’avance technique sur les consoles parce que son aspect modulaire lui permet de progresser de manière constante quand les consoles avancent par saut d’une génération à une autre. Mais le niveau de réalisme progresse désormais de manière asymptotique. Bien-sûr, le PC reste la machine du hardcore gamer type. Celui qui sera capable de bouffer des pâtes pendant 6 mois pour se payer la config de la mort qui tue afin de jouer à Crysis en exclu sur PC. Mais les hardcore gamers deviennent minoritaires. La population des gamers vieillissant, la part des hardcores diminue. C’est mathématique. La connectivité et la puissance n’étant plus des atouts suffisants, que reste-t-il alors au PC ? Ben, il lui reste heu…

Son clavier !
Oui mais peut-être plus pour très longtemps. Allez Bill vas-y ! Encore un effort et tu auras inventé un nouveau type de PC moins encombrant qui s’allume en quelques secondes et grâce auquel on jouera sans avoir à mettre la tête sous le capot pour rajouter de la Ram, enfin le genre de truc super convivial qui faisait le charme d’une époque qui parait désormais révolue. Celle du Personal Computer ! La vache, rien que le mot computer fait ringard !

A suivre : prochain épisode « Merde, il bouge encore ! »


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Eric Viennot 545 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte