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Harry Potter : coup de baguette final

Par Willy


Harry Potter : coup de baguette final



OLIVIER DELCROIX. - http://www.lefigaro.fr/  

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Phénomène planétaire, "Harry Potter et les reliques de la mort", le dernier tome de la saga du héros de J. K. Rowling, paraît en France, vendredi à 0 h 01.

  DANS la nuit de jeudi à vendredi, le suspense sera enfin levé pour des millions de fans français de Harry Potter. Tiré à plus de deux millions d'exemplaires, Harry Potter et les reliques de la mort, va clore la saga du plus célèbre des apprentis sorciers de la littérature enfantine.
  Il faut généralement un bon demi-siècle pour qu'un héros de littérature puisse se forger l'étoffe d'un mythe. Qu'il s'agisse de Peter Pan signé J. M. Barrie, du Seigneur des Anneaux de J. R. R. Tolkien, d'Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll, d'Oliver Twist de Charles Dickens, ou même du Petit Prince de Saint-Exupéry.
  Dix années auront suffi à faire de Harry Potter un héros mythique, plébiscité par des millions de lecteurs à travers le monde. Au-delà des chiffres pharaoniques (voir encadré ci-dessous) qui accompagnent la sortie de chacun des volets de l'heptalogie signée par J. K. Rowling, on réalise que notre époque hypermédiatisée vit désormais dans une temporalité totalement différente. Alors que tout s'obtient en un clic de souris via Internet, les règles du jeu mythologique ont radicalement changé. Harry Potter en est l'exemple parfait qui a vu Hollywood profiter du phénomène pour l'adapter au cinéma (lire encadré).
  Évidemment, sans dévoiler la fin des aventures du sorcier, on peut tout de même avancer que l'épais roman de Rowling a pris des teintes encore plus sombres que les précédents ouvrages. Harry Potter et les reliques de la mort emprunte désormais les chemins du roman d'initiation. L'humour y est moins présent. Mais l'action et les retournements de situation sont continuels.
  En véritable romancière britannique, Rowling ménage un nombre impressionnant de révélations. Et surtout, elle fait prendre de l'assurance à son champion dans un extraordinaire combat final l'opposant à Lord Voldemort. Voilà un duel à coups de baguette magique, littéralement surprenant, et digne de Il était une fois dans l'Ouest de Sergio Leone, voire du final de la saga Star Wars.
  Finalement, en relisant l'intégralité des sept volumes, on prend conscience de la cohérence de l'ensemble de l'univers mis en place par l'auteur. On découvre que la personnalité de Harry est en perpétuelle évolution. D'ailleurs, le verbe anglais to potter peut signifier « ajuster ». Le coup de génie de Rowling, c'est bien d'avoir créé un personnage à multiples facettes, et qui passe sa vie à s'ajuster. Voilà bien l'originalité de ce cycle romanesque.
  Sans oublier l'essentiel : à l'heure d'Internet, de la télévision, et du zapping, J. K. Rowling réussit le tour de force d'intéresser à nouveau les enfants du monde entier à la lecture. Plus fort encore, elle réhabilite l'école, les enseignants, et valorise l'accès au savoir. Le jeune Harry s'ennuie toujours en vacances. Il n'attend qu'une chose : que revienne le temps de la rentrée des classes pour se retrouver à Poudlard. Un vrai conte de fée pour les parents... En puisant aux sources de la tradition anglaise du fairy tales (voir l'analyse de François Rivière), cette saga dépoussière et modernise le mythe du héros orphelin résilient. Que demander de plus à un livre ?
  «Harry Potter et les reliques de la mort», de J.K.Rowling, traduit de l'anglais par Jean-François Ménard, Gallimard, 812 p., 26, 50 eur.

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