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L’ancêtre des entrepreneurs québécois

Publié le 25 octobre 2007 par Samuel Bouchard

pierre-esprit radisson
[Portrait de Pierre-Esprit Radisson, Bibliothèque et Archives Canada/C-15497]

Je partais hier soir de Québec vers Montréal, un fois de plus, comme bien des gens. Je partais pour aller prendre l’avion en direction de San Jose, participer à la conférence RoboDevelopement qui commence demain. Je suis certain que la conférence va être intéressante mais le chemin me pesait un peu sur le dos: Il pleuvait, j’était fatigué et j’avais oublié mon adapteur à iPod… Je me suis tourné vers la radio et je suis tombé sur un récit très inspirant.

C’était l’histoire hallucinante de Pierre-Esprit Radisson à l’émission Les remarquables oubliés. La vie de cet explorateur commerçant remplirait quatre films hollywoodiens. À l’adolescence, il s’est fait enlevé et torturé par les Iroquois deux fois. Il a vécu avec eux une certaine période. Il est allé exploré de nouveaux territoires pour faire la traite de fourrure au péril de sa vie. Au retour de son expédition, il s’est fait taxé par les entreprises en place: les Jésuites et les autorités de la Nouvelle-France. Frustré, il s’est tourné vers les Américains, puis les Anglais et de nouveau les Français. Il a été pirate dans les Caraïbes, a fait de nombreux naufrages. Il a mis son expertise pour aller commercer à la Baie d’Hudson. Avec son comparse Des Groseillers, ils ont été à la base du compagnie d’une importance historique: la Compagnie de la Baie d’Hudson. Il semblerait même qu’il ait joué un rôle dans l’évincement des Hollandais à New Amsterdam (ajourd’hui New York) par les Américains. Il en a payé le prix un peu plus tard lorsqu’il a croisé ces même Hollandais en mer et qu’ils ont coulé son bateau. En tout, il aura traversé l’Atlantique 24 fois en bateau, au 17e sicle… Je passe vite, si vous avez une heure pour vous faire raconter une histoire captivante, écoutez le récit de Radisson.

À l’écoute de ces péripéties, je trouvais mon périple plutôt banal. Je faisais aussi des rapprochement entre son attitude et celle requise chez les entrepreneurs, encore aujourd’hui. Radisson était énergique, motivé, ingénieux et il savait bien s’entourer pour faire avancer ses projets. À de nombreuses reprises, il a échoué pour recommencer d’une nouvelle façon. Il a essayé plusieurs chemins, il a exploré de nouveaux territoires pour trouver des fourrures à commercer. Malgré la grande exigence de ses entreprises, il avait toujours de nouveaux projets. Il savait parler français, anglais et quatre langues amérindiennes. Il pouvait commercer avec des gens de différentes cultures. Pour faire un lien avec mon article précédent présentant des conseils aux entrepreneurs, Radisson semblait avoir le goût d’entrprendre plus que le goût de la richesse, et il maitrisait certainement l’art de convaincre.

Suite à la présentation de l’histoire, il y a avait une ligne ouverte. Dany Gauthier, un entrepreneur a appelé pour partager un point de vue similaire au miens. Lui-même revenait d’Angleterre et de France par affaires et l’histoire de Radisson semblait le rejoindre autant qu’elle me rejoingnait. La prochaine fois que vous recevez une brique sur la tête dans votre entreprise, pensez à Radisson. Dites-vous que c’est probablement moins pire que de se faire attaché à un poteau par des Iroquois puis de vous faire asséner un coup de hache sur le pied pensant que vous allez mourir. Si vous êtes plutôt dans une épreuve d’endurance, alors comparez-la avec leur déplacement la barque pou faire le tour du Québec par le Nord. Parfois on oublie que la vie n’est pas nécessairement supposée être facile…


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