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Climat : que se passe-t-il aux Etats-Unis ? (et ailleurs?)

Publié le 07 novembre 2009 par Arnaudgossement
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Au lendemain de la conférence de Barcelone, où les groupes de négociations se retrouvaient pour la dernière fois avant le sommet de Copenhague en décembre prochain, c'est la désolation. La plupart des observateurs dénoncent le manque d'ambition, le jeu de cache-cache entre Etats et, plus que tout, sont manifestement déçus par la faiblesse des propositions de Barack Obama, attendu pourtant comme le messie.

Pour ma part - ce n'est qu'un avis - j'ai trés peu d'intérêt pour la théorie de l'homme providentiel. J'imagine qu'une démocratie adulte n'a pas besoin d'un père ou d'une mère mais comprend des citoyens enclins à régler eux-même les affaires de la cité par des mécanismes de représentation et de participation où la délibération s'avère constructive. Je ne mésestime pas ce que Barack Obama pouvait incarner au delà même de son discours, dans l'histoire des Etats-Unis. Cependant, les attentes dont il a été l'objet sont peut être aussi disproportionnées que les déceptions qu'il suscite moins d'un an aprés son entrée à la Maison Blanche.

En réalité, Barack Obama n'a pas de baguette magique et l'opinion publique américaine ne se passionne pas pour les négociations climatiques, loin s'en faut. Pour preuve, cet article dont je vous recommande la lecture dans le dernier numéro de "The Economist". Le titre  : "Climate change and public opinion: (Not yet) marching as to war"(p 59). 

L'article révèle qu'un sondage d'opinion réalisé par le "Pew Research Centre" basé à Washington indique que le pourcentage de personnes interrogées qui pensent que l'élévation du niveau global des températures est une réalité est passé de 71% en avril 2008 à .... 57% le mois dernier. Dans le même temps seulement 36% des personnes sondées croient à la responsabilité de l'homme dans le phénomène de changement climatique. L'article suggère que la situation serait pire en Australie : "In both America and Australia the public seems to be growing more doubtful even as policymakers feel more certain of the need for action."

Et en Europe ? La mobilisation citoyenne est-elle plus importante ? Pour le savoir, il est utile de consulter l'Eurobaromètre, dont le dernier rapport date de juillet 2009. Celui-ci précise qu'en un an - crise économique oblige - le pourcentage de personnes interrogées qui citent le changement climatique comme étant le problème mondial le plus grave est passé de 62% à 50%. Dans le même temps, le total de personnes s'estimant suffisamment informées ne progresse pas et reste à peine supérieur à 50%. 75% pensent que les "bio fuels" permettent de réduire les émissions de GES. Bien entendu, d'autres chiffres sont réconfortants. Ainsi une grande majorité d'européens pensent que la gravité de la crise climatique n'est pas exagérée et que la lutte contre les émissions de GES peut avoir un impact économique positif.

L'un des résultats les plus intéressants tient à l'optimisme des personnes interrogées, même dans un contexte de crise économique trés dure. Ainsi, 62% des personnes sondées estiment que le processus de changement climatique peut être stoppé. Conclusion dans le même sens de "The Economist" : "research suggests that people react well to a positive message, one that portrays a happy low-carbon future of electric cars, well-planned towns and affordable transport. They also like the idea that citizens as well as politicians have a choice between eco-disaster and a greener, better world."

Mon interprétation personnelle des résultats précités est - peut être - qu'un discours constructif, encourageant est plus efficace et attendu pour créer une mobilisation citoyenne qui sera sans doute la clé des négociations.

Pour revenir aux Etats-Unis, il semble illusoire de focaliser sur les propos et gestes de Barack Obama dés l'instant où l'opinion publique américaine est mobilisée sur d'autres priorités comme la crise économique ou la réforme du système de santé. De plus, le Congrès américain n'aura peut être pas voté la loi qui permettrait au Président de disposer d'un mandat clair. (photo : White House/Pete Souza)


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