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Quoi de neuf ?

Publié le 24 février 2009 par Smara
Beaucoup de choses, ou pas grand chose. C'est selon le point de vue de l'observateur. Si on pose la question telle quelle à Google, en limitant les réponses à 24 heures, on obtient déjà près de 10 000 résultats. Dans le Top Ten on trouve surtout des jeux vidéos. Au bureau, c'est  la nouvelle moto d'un collègue qui occupe le terrain. Personne ne la verra avant un mois pour cause de délai de livraison, mais on a eu la brochure et les commentaires. C'est comme pour l'auto, avec le Salon de Genève 2009 : il ouvrira ses portes la semaine prochaine mais on sait déjà ce qu'il y aura derrière. En autres vedettes, la nouvelle Rolls-Royce démocratique, à moins de 200 000 euros, l'Aston Martin Rapide, plus de 500 chevaux, l'Audi R8 V10, bridée à 320 km/h... j'en passe et des meilleures. C'est nouveau ? Oui, c'est nouveau. Mais ce qui le serait encore plus, ce serait qu'on arrête d'inventer chaque année de nouveaux objets inutiles qui ont pour seule vocation de démoder ceux de l'année précédente. Ce serait vraiment nouveau parce que ça fait rudement longtemps que ça dure. Vous en doutez ? Lisez donc ces quelques lignes : "Une nation (...) peu contente d'avoir satisfait ses besoins réels par un commerce étendu, s'occupe à en inventer de fictifs et de surnaturels : la satiété l'endort ; le changement lui devient nécessaire ; la langueur et l'ennui, bourreaux assidus de l'opulence, suivent les besoins satisfaits. Pour tirer les riches de cette léthargie, l'industrie est forcée d'imaginer à tout moment de nouvelles façons de sentir : les plaisirs se multiplient ; la nouveauté, la rareté ont seules le pouvoir de réveiller des êtres pour qui les plaisirs simples sont devenus insipides. Tout se change en fiction ; le luxe comme la féerie ne fait naître que des fantômes : des imaginations malades ne se soulagent que par des remèdes imaginaires. L'avidité, le désir d'acquérir des richesses, afin de les étaler et de les dissiper, sont les passions épidémiques : personne n'est content de ce qu'il a, chacun est envieux de ce que possèdent les autres ; personne ne peut-être heureux, à force de vouloir le paraître". Elles ont été écrites par le baron d'Holbach en 1773.


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