Magazine

Identité française, liste

Publié le 10 novembre 2009 par Argoul

Chacun se fait sa propre idée de la France, sa patrie. La mienne est composite. Du meilleur et du pire. Mais c’est ce contraste qui nous constitue. A vous de faire la vôtre.

Amour courtois et galanterie, le Français aime la femme et la respecte; d’où son horreur de civilisation pour toute culture qui n’en fait pas autant
Baguette, symbole du pain, ce blé blond converti par le paysan en froment pour chaque jour; habitude du “petit” boulanger dont le pain est à nulle autre pareil
Balzac, celui qui a le mieux décrit l’arrogance arriviste des élites à la française
Bastille, éternelle forteresse de caste qui se reconstitue à chaque fois; aujourd’hui l’ENA ou les IUFM
Bête du Gévaudan, bouc émissaire commode de toutes les grandes peurs et autres paniques complotistes; pour éradiquer la bêtise, à laquelle le français volontiers moutonnier et conservateur cède trop souvent
Bleu blanc rouge, les trois bandes du drapeau, azur de la Vierge et rouge révolutionnaire, encadrant le blanc catholique du Roi dans les siècles
Bourgeois, fier d’être sorti du populaire mais envieux des aristocrates et grands bourgeois, donc conservateur et farouchement égalitaire (pour son niveau)
Brigitte Bardot, Catherine Deneuve et ainsi de suite, chaque génération a sa femme française de prédilection.
Café du commerce, l’endroit où chaque Français a une opinion sur tout qu’il assène à tous
Caravelle, Concorde, Airbus, Mirage, chef d’oeuvres techniques du “travail bien fait” et de la logique de l’honneur, même s’ils sont parfois invendables
Castes, clans, partis, factions, syndicats, réseaux, corporations, associations, groupes de pression
Cathédrales, le meilleur du collectif soulevé par une foi.
Catholicisme et tentation du monastère; la France reste profondément imbibée de Bible et de morale ecclésiastique, même chez les plus laïcs
Chanel n°5, “le” parfum
Charlemagne, premier centralisateur, père de l’Europe à la française : jacobine, éducatrice, vouée à mettre de l’ordre dans le chaos du monde
Colbert, le grand commis par excellence qui crée des manufactures d’Etat pour pallier aux carences nobiliaires qui ont l’argent mais craignent de déroger en l’investissant. En sommes-nous sortis ? Le rêve de tout patron est de faire fortune, puis d’aller se la couler douce en Suisse ou en Floride, pas de créer pour transmettre - ou rarement.
Colonies, la meilleure et la pire des choses. Entreprises après la fin de l’esclavage avec mission de soigner et de porter le progrès scientifique et moral aux populations déshéritées, elles ont été investies par des aventuriers peu recommandables qui ont exploité et pillé. Aujourd’hui épine morale : les Lumières auraient-elles quelque chose de totalitaire ?
Communisme, une passion française (Marc Lazard), suite de la tentation totalisante du catholicisme et de sa Cité de Dieu
Défiance, très bien décrite par Alain Peyrefitte puis Algan & Cahuc; la France a le taux de méfiance le plus fort entre patrons et salariés de tous les pays développés.
DS19, la “belle” voiture en avance techniquement, une prouesse qui n’a jamais été rééditée.
Droits de l’homme, l’habeas corpus à la française, c’est-à-dire universel; avec ce que cela comporte de colonialisme culturel comme les Chinois, les Iraniens et les Equatoriens nous le disent désormais.
Défaite de 40, “la” honte nationale, démission à la fois des élites égoïstes, des grands commis inertes et de l’armée confite dans sa bêtise, malgré les blindés de de Gaulle, les automitrailleuses Panhard et les avions de Bréguet
Déficit et ‘Toujours plus’, l’avidité “sociale” de la redistribution d’abord, sans prévoir d’où vient le financement. Le déficit est permanent depuis 25 ans, le structurel est deux fois plus élevé que les autres; la génération des petits-enfants paiera pour les bobos infantiles, ados en 68
De Gaulle, le symbole du Gaulois résistant, de l’élite traditionnelle catholique qui ne démissionne pas devant l’adversité, mais aussi du jacobin volontariste en économie.
Déprime, maladie pshychologique récurrente du Français, toujours écartelé entre son idéal universel et ce qu’il a la volonté de faire, beaucoup plus modeste. Va en général avec la défiance.
Descartes, le philosophe de l’esprit français, celui des Lumières qui trouve en lui-même ses ressources; au demeurant bretteur et scientifique, un homme complet.
Fromages, plus de 365 variétés en FRance. De Gaulle : “comment voulez-vous commander un pays qui a plus d’une variété de fromage par jour !”
Gaulois, Astérix et Obélix, le mythe nationaliste du XIXe contre le Germain. En fait, assez peu de Français descendent vraiment des “Gaulois” après les grandes épidémies qui ont décimé la population des villes au moyen âge.
Grève, le recours facile et quasi automatique dans la fonction publique protégée. On ne sait pas se parler, la grève est un message.
Guerre de 14, devenue le symbole de la résistance populaire au stress extrême, après avoir été jugée durant un demi-siècle comme une boucherie inutile, commandée par des idiots imbus d’eux-mêmes (Nivelle)
Hexagone et Tour de France, illusion cartésiene que les frontières sont “naturelles”, commandées par la nature, dans une forme géométrique voulue par on e sait quel démiurge.
Littérature, la grande affaire des Français jusqu’à aujourd’hui, même si les écrivains qui vont passer les siècles se font très rares. La faute à l’histrionnisme médiatique qui privilégie le court terme, le people et le bon mot d’usage immédiat. Commet voulez-vous réfléchir, prendre du recul et penser universel dans ces conditions ?ENA, “la” caste par excellence, qui forme de bons administrateurs mais de piètres politiques et des entrepreneurs nuls.
Etat central, 719 commissions, 469 niches fiscales, jacobinisme centralisateur, principes : j’veux pas l’savoir” et ‘jveux voir qu’une tête” !
Facteur rural, facteur cheval, le chromos du fonctionnaire proche des gens et sympathique
Fonctionnaire, à l’origine “celui qui fonctionne” selon Robespierre (seule la Volonté nationale commande), aujourd’hui une corporation ayant quelques privilèges, notamment celui de ne rien craindre pour leur emploi, leur santé et leur retraite.
Expatriés, le refuge de la jeunesse qui a envie du monde, au contraire des 70% qui ne rêvent que de devenir fonctionnaires dans leur collectivité locale.
Flaubert, le poufendeur de la bêtise des bourgeois, de la vanité des histrions et de la fatuité des gens du spectacle.
Foot, le sport d’équipe qui séduit le nationalisme local et donne une excuse au racisme ordinaire par l’exemmple de Zidane.
Grande école, la formation d’Etat pour les élites, bien loin de l’université trop indépendante et frondeuse.
Hiérarchie, le mode de fonctionnement romain-catholique et napoléonien du Français. Sans ordres, il est perdu; le met-on responsable de son service, il déprime; toute liberté lui répugne a point de se suicider dans certaines entreprises semi-publiques.
Honneur, travail bien fait, la p^rétention de tout FRançais à savoir mieux que les autres comment il doit travailler et gardant jalousement ses compétences sans jamais les échanger.
Intellectuel, successeur du clerc et moraliste
Ironie (ni comique, ni humour) mais une certaine méchanceté à la Voltaire
Jaurès, le socialisme à la française, latin et réaliste, aimant les bons mots et affectif; a bien disparu depuis
Jeanne d’Arc, femme et adolescente, croyante et guerrière, beaucoup de Françaises s’y reconnaissent. Contre le laisser-aller ambiant.
Johnny, le rocker inoxydable, déjà sur les planches à 12 ans dans les années 1950, une sorte de Chirac de la chanson, aussi insignifiant sur le fond.
Judo, sport venu du Japon mais adopté pour le mieux par les petits Français, le plus populaire après le foot chez les 8-14 ans.
La Rochefoucauld, expression même de la psychologie sociale à la française
Légion étrangère, corps guerrier de spécialistes très entraînés. Idéal universel d’intégration de toutes la nationalités et de réintégration des mauvais garçons.
Liberté, égalité, fraternité, devise inégale où l’égalité prime sur tout le reste, la liberté faisant peur et la fraternité n’étant réservée qu’à certaines périodes de l’histoire.
Littérature, la grande affaire française qui profite de la précision de la langue et de la variété des sentiments. A beaucoup faibli aujourd’hui en raison de l’histrionnisme du spectacle : comment voulez-vous réfléchir, prendre du recul et penser quand on exige de vous du court terme, du people et des bons mots ?
Louis XIV, l’exemple même de l’Etat incarné et de la société de cour dont nous ne sommes jamais sortis
Louis XVII, la face noire de la terreur révolutionnaire, le Temple prison, notre goulag à nous, la haine de classe contre un enfant.
Manifestation, le degré zéro de la politique à la française. Du slogan plutôt que des arguments, de la masse menaçante plutôt que de la négociation.
Marseillaise, écrit par un homme du Jura pour l’armée marseillaise sur l’armée du Rhin. CHant belliqueux dont on ne connaît pas les paroles car elles feraient frémir !
Merde de chien sur les trottoirs, le grand choc des Japonais sous l’oeil indifférent du Parisien volontiers sale en son intérieur.
Mitterrand, le seul socialiste devenu président sous la Ve République. Cela parce qu’il était un tempérament de droite et un tacticien. Les FRançais aiment bien les équilibres des contraires. Eric Besson, homme de gauche qui fait son chemin à droite a peut-être des chances.
Montaigne, grand lecteur des classiques et juriste girondin, effaré par les guerres de religion, s’avise de penser par lui-même, donnant l’exemple d’une lignée prestigieuse.
Montesquieu, le juriste équilibré, partisan de l’équilibre des pouvoirs. N’a pas été écouté par les jacobins, au profit de Rousseau.
Napoléon, l’idéal français du monarque républicain. Depuis, on cherche un Napoléon dans tout chef d’Etatvolontariste; le bonapartisme est l’autre versant du radicalisme à la française. La synthèse la plus aboutie a été Chirac.
Nique ta Mère, groupe de rappeur symbole d’une certaine banlieue mal dans sa peau que les Français ne veulent pas voir

timbre-france.1257763558.jpg

Paresse (Petit Travail Tranquille, ‘Droit à la paresse’, tout va trop vite)
Paris la capitale, ville lumière, cité de l’élite
Pascal, les affres de l’infini et la foi révélée par le feu; une certaine France mystique qui tempère ce qu’elle peut avoir habituellement de trop rationnel.
Paysan, origine de plus des deux tiers des Français pour ses grands-parents ou arrières-grands-parents. Nostalgie de la terre solide, du flux lent des saison, du travail personnel dont on voit les fruits, en bref d’une certaine harmonie ancestrale avec la nature.
Pétain, père de la Patrie à une certaine époque, après avoir été père du soldat en 1917. S’est fourvoyé dans la collaboration mais reste l’une des faces de la France quoi qu’on dise, celle du renoncement.
Petit Prince, immortel enfant universel, solitaire et demandant attention
Petits chanteurs à la croix de bois, tout ce qui reste des mouvements de jeunesses tels les scouts, aujourd’hui bien délaissés.
Politesse française, vient de la société de cour. Plus prétention que réelle, il suffit de marcher sur un trottoir à Paris.
Pouvoir, l’excitation érotique de tous les tueurs politiques. Rares sont ceux qui le conquièrent pour en faire quelque chose; trop souvent la seule conquête suffit à les faire jouir et, une fois au sommet, ils deviennent volontiers des rois fainéants. Ce pourquoi Sarkozy nous change, avouons-le.
Principe de précaution, la frilosité d’une société vieillissante qui remet ses libertés aux mains de l’Etat pour qu’il le protège de tout.
Proust, la langue en sa perfection enveloppante, un peu trop.
Rabelais, le grand rire français, agrémenté de vin, de ripailles et de femmes. Contre les clercs imbus d’eux-mêmes et les sorbonagres coincés toujours trop sérieux.
Radical socialiste, parti moyen, de la petite bourgeoisie montante, coeur de la sociologie française; conservateur depuis que les principales mesures égalitaires pour les “petits” contre les “gros” ont été prises, avant les années 1930
Reims le sacre, ou la relation privilégiée de la France avec Dieu; une sorte de compensation de savoir le Pape à Rome
Renard, nom propre devenu commun, archétype du paysan rusé, plus intelligent que ce balourd de noble dont on a fait le loup Ysengrin
Renault 4, l’archétype de la petite voiture à la française : simplissime, increvable, inventée par la Régie collective
Résistance, syndrome du village gaulois qui résiste toujours à l’envahisseur; dans la réalité, moins de 10% des Français ont été résistants
Révolution, le grand mythe qui court toujours : ça ne va pas ? Faisons une révolution !
Richelieu, l’éminence grise du roi, le rêve de nombre de politiciens (Michel Debré auprès de de Gaulle, Marie-France Garaud auprès de POmpidou, Villepin auprès de Chirac, etc.)
Ridicule, la hantise sociale d’une société de cour, toujours en théâtralité et représentation. Excellent film francissime portant ce titre.
Robespierre, le jacobin investi d’une mission qui fait encore autorité.
Rousseau, l’immature qui sait mieux que vous ce qu’il vous faut, le père dénaturé laissant ses enfants à l’assistance avant d’écrie un traité d’éducation (sans sexe, lui qui avait été initié à 15 ou 16 ans…). L’intello détestable par excelene, irresponsable et émotionnel.
Scolaire, esprit de bien faire et respectueux du diplôme, sans jamais s’intéresser aux autres.
SMIC, le garde fou des inégalités sociales, mais congestionne les salaires dans le premier décile.
Stendhal, nul mieux que lui n’a écrit aussi sec, direct et précis, en juriste de Napoléon.
Tabarly, le marin qui a fait renouer la France avec son passé maritime et l’excellence de sa construction navale.
TGV, le transport d’Etat centralisé efficace mais qu’on ne sait guère vendre à l’étranger.
Théâtralité, pose, le visage social français, un tantinet latin en cela. Va avec vanité et ridicule, dans la société de cour et l’histrionisme médiatique.
Tocqueville, analyste avisé d’une prose fluide sur la Révolution française et la démocratie américaine. Le meilleur de la sociologie politique française.
Tour Eiffel, symbole phallique de la ville Lumière pour l’année 1900. Un certain scientisme saint-simonien et la performance du progrès de la construction en barres d’acier rivés.
Tourisme, le grand atout d’une France morcelée en cent terroirs. Dommage que l’amabilité des locaux ne soit pas à la hauteur de l’attrait naturel.
Universel, prétention française, a réussi parfois
Verdun, “le” lieu de la résistance forcenée à l’envahisseur, une sorte d’Alésia à l’envers dans la mythologie nationale.
Versailles, château de cour, devenu monument couvert d’ors et de baroque.
Vins, typés, différents, amoureusement travaillés, l’excellence d’un terroir multiple.
Voltaire, la satire à la française. Incapable d’humour, rarement bon dans la comédie, le Français est à l’aise dans l’ironie et qui mieux que Voltaire ne l’a traduite en littérature ?

éç

éç


Retour à La Une de Logo Paperblog