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Paul & Mick.

Publié le 10 novembre 2009 par Alexcessif
Paul & Mick. J'ai trouvé, par hasard quelque part sur la toile, un texte de notre maître à tous que certaines d'entre vous connaissent.Comme d'habitude, c'est vif et plein d'esprit.Cependant c'est assez tendancieux et le talent ne doit pas être au service du mèpris.Et de toute façon, j'aime bien déboulonner les statues. Surtout celles qui sont trop grandes pour moi. Face A:"Il y a, dans l’acte de bloguer, et sur Internet en général…un encouragement vivace à l’anonymat. L’anonymat se pratique à l’aube, à l’heure ou la ville sort péniblement de sa torpeur, ou bien alors tard le soir, quand les enfants sont couchés, que les couples s’enfoncent profond dans les canapés, devant la télé. Le blogueur anonyme se débarrasse alors de son identité de la journée, il délaisse son manteau social sur le dos de la chaise. Il se sert un café ou un thé. Il s’installe sur son petit bureau cosi, coincé entre la plante artificielle et la lampe Ikea. Enfin installé, le voici prêt à entamer son petit plaisir solitaire dans de secrètes activités cérébrales. Patiemment, savamment, un sourire courtisan au coin des lèvres, il pratique des associations d’idées tortueuses, il fait sa petite fête à l’imagination. Il se délecte des délices de la pensée, libre dans une petite solitude feutrée, comme une récompense de fin de journée. Le blogueur anonyme est satisfait, il entretient son petit mystère et partage avec un public d’autres anonymes gagnés d’avance, son goût pour la dissidence bourgeoise et la subversion un peu frustrée. Il prend son temps, choisit ses termes, entreprend sa rédaction patiente, méditant ses adjectifs et son verbe, n’omettant jamais de consulter son petit dictionnaire des synonymes toujours posé à côté de lui. Le blogueur anonyme, il se recrute dans toutes les couches de la société, de l’homme de lettres au petit comptable, du boulanger à l’ingénieur en aéronautique. Internet lui offre cela, la possibilité d’entretenir l’anonymat non plus dans sa notion d’être perdu dans la masse, mais plutôt dans celle d’endosser une seconde peau telle une vocation jusqu’ici injustement méconnue. Et quels mystères en vérité ? On serait bien ennuyé de parvenir à les percer. Savoir que derrière celui qui se cache, derrière cette bête de sexe, ce petit génie satyrique, ce défenseur de la veuve sans l’orphelin, ce critique acerbe de la politique, ce jongleur des mots, ce poète inconnu, il n’y a pas bien grand-chose à cacher. Rien de condamnable, rien de ridicule, rien de singulier, rien même de bien honteux. On serait bien avancé de le voir là, remplir sa machine à laver, chercher ses clés de voitures, gronder les gosses qui mettent encore des miettes sur le canapé, pester contre le voisin qui passe la tondeuse le dimanche. A vrai dire, son secret ne vaut même pas le coup. Comme toutes ces questions qu’on se pose à propos de ce vieil ami d’adolescence qu’on à perdu, qu’on imagine parti vivre en Inde, et puis qu’on retrouve à Roubaix, et qui nous raconte le cancer de Roseline, la petite dernière qu’a raté son bac, Mireille et son accouchement difficile et puis Jean Paul qui est encore au chômage. Voilà tout ce qu'on peut trouver finalement derrière tout ça. Mais enfin, ils y tiennent quand même les blogueurs à leur anonymat, ça leur laisse des possibilités, exister dans les pensées des autres, dans les rêves des autres, dans leurs rêves à eux…" Fishturn (Blogueur anonyme) La réplique D'un shyzo à l' autre.Face B: Je courrais. Comme d'habitude, j'avais étiré la phase du bonheur sise entre celle de l'échauffement et celle de la récupération, par un run plein d'endorphines. J'en étais à la retombée de la récup, quand j'entendis le tap tap des pas de l'anonyme dans mon dos. Je ne l'avais pas vu venir. Il me dépasse sans me regarder avec sa foulée toute neuve, chaud mais pas fatigué. Il m'ignore dédaigneusement alors qu'il me guettait, tapi pour me surprendre de sa foulée "sublime forcément sublime". Il est seul à savoir ma fatigue et sa forme, il jouit de me laisser sur place. D'habitude je le laisse jouer seul sa compétition sans adversaire. Aujourd'hui je lui emboite le pas et parvient à Sa Hauteur.Quelle ne fut pas ma stupeur de le reconnaitre.Il n'est pas anonyme c'est un pseudo vivant. Ex Bloggeur talenteux et compulsif, il est de notre monde. Il en est le pléonasme et le métalepse. L'antécédent et le conséquent aujourd'hui paradoxe toujours en quête d'excellence. Chez moi, il est encore et toujours, une légende pisciforme qui tourne sur une télé éteinte dans un bocal Conforama plein d'eau Ikéa sans But et encore sans mémoire.Il nous donne une leçon de texte construit habilement de protase en apodose. De la philosophie il cultive le sens plutôt que l'étymologie. A l'amour de la sagesse, il rajoute sa science du sophisme. "Caressez un cercle il devient vicieux" et sa philo perso devient redondante psychologie, théologie, obscurantisme dans le même glissement sémantique. A force de métonymie, à coup de tropes et de prétérition, qu'il confond avec persuasion, il feint de dire tout en disant clairement la suspicion que lui inspire le bloggeur lui taillant un habit de délateur. "Anonymat; Courtisant, Petit bureau; idées tord tueuses; Petit dictionnaire; Subversion frustrée; plaisir solitaire." Dans son monde élitiste d'amalgame et de mépris, "Les comptables sont petits et les ingénieurs ont le goût de chiotte des boulangers". Le débit de sa logorrhée mesurée à l'aune de l'herméneutique alimente sa rhétorique et écrase son lecteur de sa richesse et de sa forme le laissant sur place, coi et pantois dépassé par cette attaque qui ne dit pas sa sournoiserie. Bloggeur avocat devient bloggeur procureur et moqueur. Il connait notre monde de l'intérieur.Il est le tailleur de Fernand Raynaud qui impose à son client, dont il déforme l'apparence, pour le faire entrer à tout prix dans ce costume qu'il nous a mal taillé. Mais:"y a comme un défaut." Il change d'habits comme on change de maître, pourtant ce nouveau costume est encore trop grand pour lui. Alors il enfle de la tête et des chevilles, s'emplit d'air et d'importance prenant des risques de baudruche à la rencontre d'une aiguille. Le démon du dedans s'enfuit vers l'en dehors pour un autre démon. Le solide, qui ne l'était pas très, devient gazeux.Dans l'azur, se con dansant devient liquide et nous arrose de sa pluie acide.Blogger ou balancer ce parirose te servira de prolepse, à toi de faire, Fish! Du quatuor Paul et Mick, Hanck Kholer nous a quitté. Il reste, pour quelques temps encore, Alex Cessif.Serviteur! P.S: Je sens que je vais en prendre une, moi.

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