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Trou de mémoire

Publié le 11 novembre 2009 par Malesherbes

Au cours des célébrations anniversaires de la chute du mur de Berlin et de l’armistice de 1918, il est un nom que je n’ai pas entendu, c’est celui de Charles de Gaulle. Je n’ai pas eu la patience de réécouter le discours prononcé par notre Président le 11 novembre place Charles de Gaulle, curieusement appelée sur les ondes place de l’Etoile, pour m’assurer de cette absence, mais je ne pense pas m’être trompé.

Pourtant, il y a trois ans, peut-être blessé de ne pas avoir été associé à l’hommage rendu à Colombey-les-deux-églises par Jacques Chirac au fondateur de la V° République, Nicolas Sarkozy avait lancé « "De Gaulle a toujours été l'homme de la rupture. C'est ici parmi vous à Saint-Étienne que je voulais être en ce 9 novembre. Le 9 novembre 1970, il y a trente-six ans, le général mourait à Colombey-les-deux-églises, beaucoup de Français se sont sentis orphelins ». Notre Président a semble-t-il quitté son orphelinat puisque je n’ai entendu ces jours-ci aucune allusion à cet anniversaire, complètement oblitéré par la glorieuse escapade de Sarkozy à Berlin. Il convenait peut-être, au moment où Chirac, lointaine survivance du gaullisme historique, pouvait être traduit en correctionnelle, de lui signifier ainsi à son tour une rupture.

Comme le général de Gaulle rêvait d’une Europe de l’Atlantique à l’Oural, il est surprenant qu’on ne songe pas à lui en célébrant le vingtième anniversaire de ces premiers signes de l’effondrement du rideau de fer. Mais il est encore plus étonnant de relever son absence lors de l’exaltation de la réconciliation franco-allemande. Si l’on laisse de côté ceux qui ont enfanté les premières institutions européennes, Jean Monnet et Robert Schumann, les pères de cette réconciliation étaient surtout Adenauer et Charles de Gaulle. Avez-vous entendu Angela Merkel ou Nicolas Sarkozy prononcer leurs noms ?

Il peut s’agir d’un défaut d’attention de ma part. Auquel cas, ce billet serait sans objet. Mais, dans l’hypothèse contraire, voilà un oubli bien troublant.


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