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Précurseurs de la maladie d'Alzheimer : anosmie ou dysosmie

Publié le 21 octobre 2007 par Olivier Lichtenberger

Olfactory Identification and Incidence of Mild Cognitive Impairment In Older Age


Difficulty Identifying Odors May Predict Cognitive Decline
02 Jul 2007



   Des articles comme celui là à propos des problèmes de perte d'odorat chez les personnes âgées se trouvent sur le Web depuis quelques années. Mais cette année il y en a eu plusieurs et c'est très bien; et qui ont été très bien relayés par les journaux bien que ceux-ci se contentent le plus souvent de copier-coller les dépêches d'agences comme l'AFP ou Reuter ou, au mieux de reformuler une ou deux phrases pour apposer leur nom à l'article sans rien lui apporter plus que l'honneur de la publication.
   Mais c'est aussi, par le fait de l'actualité sarkosienne, une source de sujets inépuisable pour toutes sortes de circuits qui exploitent le filon. Non, je ne veux pas m'en plaindre. C'est une occasion d'exciter les chercheurs et les trouveurs.
   C'est normal et c'est tant mieux. Je veux simplement modérer l'enthousiasme sur la proximité de solutions formidables. Il en viendra. Peut être dans quelques jours ou quelques semaines, mois, années ou décennies. Peut être beaucoup plus. On s'enthousiasme et c'est peut être bien: mieux vaut être optimiste et chercher avec optimisme. On s'enthousiasme peut être trop. Ça c'est moins bien. S'il y a une stimulation des imaginations, il y a le risque de trop vite retomber dans la désespérance. Il y a sans doute une attente et une demande qui coïncident avec la crue de néo-retraités dont je suis. Une attente par eux qui voient poindre la menace et une attente par leurs enfants eux aussi qui se demandent si ça va leur tomber dessus à leur tour et d'avoir à affronter ce problème dans le réel.
      J'ai une raison personnelle de me révolter contre cette enthousiasme qui est aussi une bonne occasion de s'aveugler ou passer à côté de certaines reconnaissances de la réalité. Cette raison est que j'ai failli être victime de cette raison dominante, le bien penser scientifique et pour revenir à ces deux textes de 2007, le bien penser l'Alzheimer tel qu'il est décrit dans ces écrits. Je ne nie pas qu'il y ait de la raison dans ces textes et même beaucoup. Ils décrivent certainement beaucoup du vrai de l'Alzheimer. Mais il y a quelque chose qu'ils n'ont pas vu et c'est à propos de l'olfaction, le sujet même de leur éclairage de l'Alzheimer. Ils tiennent pour suffisamment connue la fonction olfactive et ses déboires. Il la désigne comme connue alors que les spécialistes de la chose ne sont pas du tout aussi convaincus de connaître leur matière. C'est vrai que les spécialistes de l'olfaction ne disent pas trop haut qu'ils n'y comprennent finalement pas grand'chose. Mais ils le disent tous, ici où là. Pour ne pas perdre leur propre courage et leur ardeur dans leur atelier, ils mettent en avant tout ce qu'ils savent qui est bien moins que ce qu'ils ne savent pas. Il ne disent jamais ou très incidemment "qu'on n'y comprend encore presque rien". Trop désolant! Mais c'est pourtant bien le cas. On commence à comprendre certaines choses extraordinaires. On, ils, savent et ont découvert et démontré des quantités de choses magnifiques qui ont demandé et permis un travail époustouflant. Mais on est encore très loin de la compréhension globale de l'olfaction et donc encore plus de ses troubles. (Pierre Bonfils)  . On sait des choses stupéfiantes sur les drosophiles et autres souris ou autre rongeurs et mammifères, les poissons, l'odorat sous marin des loutres (?). On dit (croit) savoir quelque chose de l'odorat in in-utero. Mais quoi de tout ça applicable à l'homme? Seulement de l'espoir. Et souvent on est dans le pari pascalien ou le voeux pieux. Il y a des merveilles dans les dernières (((imageries))) et on a sans doute raison d'investir dans cette direction. Mais à dire que du soin va en découler actuellement ou prochainement est une escroquerie. Il s'agit d'attirer des fonds pour financer cette machinaille mais au passage il y a les rats du software gérant cette machinaille et l'inflation des gadgets électroniques.

   Je reviens à mon histoire. Elle illustre ce que je veux dire. Elles est assez riche parce qu'elle fait intervenir plusieurs éléments dont l'ensemble peut être abordé de plusieurs biais avec des cascades inattendues.
   Il y a la chronologie et puis il y a la compréhension qui est surprenante puis les implications diverses. Puis il y a la réflection sur le phénomène de cette surprise qui est surprenante.
   J'entre dans ma soixante-et-unième année et voila que je réalise que j'ai perdu mon odorat. Constatation simple, nette, c'est complet, plus rien ne sent ni aucune de mes sécrétions ni aucune des ordures de la vie normale ni les mètres carrés qu'un des patients hospitalisé chez nous étale à la paume quelques fois à trois reprises en une nuit d'excréments, ni le vomi de cet autre dont c'est, dans certaines périodes, une production multi-nocturne, ni la tabagie de quelque irréductible collègue intoxiqué ni l'odeur de boulange qui sur mon trajet de retour à vélo enchantait quatre carrefours entre l'hôpital et La Presqu'Île ni les lentilles dont je raffole n'ont le moindre arôme, ni le riz basmathi ni le gingembre ni le plus furieux des munster ne fragrent quoique me brûlant la gueule. Tout perdu. Et ma compagne qui n'a plus d'odeur plus de parfum rien qu'un corps comme totalement aseptisé, radicalement désodorisé. L'horreur. Et comme je viens seulement depuis quelques semaines de sortir d'une interminable période de dépression, m'y voila prêt à y retomber et me voila pleurant, mon amie partie, pleurant sur mon assiette an-aromatique et mon triste pain. L'horreur quotidienne pendant deux ans.
   Accélération! J'ai raconté ailleurs le détail du retour de mon sens olfactif et les circonstances de la découverte du toxique de mon anosmie, le soja.
   Mais la première des choses que j'ai pensé à faire devant cette perte qui si elle n'est certainement pas aussi handicapante que l'aurait été la perte de la vue qui m'aurait coupé de ma ressource, c'est d'avoir recours à cette ressource, les moteurs de recherche sur le Web.
   Et la première chose que j'ai trouvée et qui ne semblât pas farfelue, parce que sur l'anosmie : que de crétineries et élucubrations vaseuses où se perdent quelques toutes petites choses valables, ...la première chose ça a été le rapport entre anosmie, troubles olfactifs et Alzheimer étayée par des études "vraiment" vraisemblables et pas scandaleusement mercantiles et sensationnalistes (((ScentSational Hirsch))).
   J'avais du fait de mon âge une raison de penser avec ces informations que je filais un mauvais cocon de neurones. Et comme je savais que je ne trouverai au mieux qu'un chercheur qui m'ajouterait à sa liste de cas d'étude et qu'il ne trouverait rien, ma complaisance à (((la série d'examens))) ne m'apporterait même pas un partage de la connaissance de sa recherche.
   Ces bonnes raisons de craindre ce pire, ces chercheurs de 2007, n'auraient fait que les accroître. Et pour d'autres que moi qui n'ont pas encore trouvé ou reconnu ce que j'ai trouvé à la source de mon trouble, cette angoisse du signe précurseur qu'est l'anosmie, de la Maladie d'Alzheimer, cette angoisse est leur présent. Et aussi leur futur.
   Je ne décolère pas et ne vais pas décolérer! Il y a quelque chose qui cloche et cette cloche est un glas précoce injustifiable ou n'est-il justifiable que par une science défective ou dégénérée, propriété privée de Cupidité, Arrogance et Vanité.
  
   (Pierre Bonfils conclut ainsi: Only a few publications on parosmia can be found in the literature. Research on humans with parosmia is practically nonexistent. The terms used to describe olfactory distortion are often confusing, and the physiopathological basis of this symptom remains unknown. The patients with parosmia presented herein represent the first large series in the literature, to our knowledge, and permit a clinical description of this rare olfactory abnormality. Pierre Bonfils est un vrai sage lui.)


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