Les forces de l’ordre ont procédé à huit interpellations, essentiellement pour des jets de projectiles. Crédits photo : AFP
Après la fin de la rencontre , qui a vu la défaite de l’équipe de football algérienne, des jeunes s’en sont pris aux forces de l’ordre. Quatre des neuf personnes interpellées ont fait l’objet d’une prolongation de leur garde à vue.
La tension entourant la rencontre Egypte-Algérie, comptant pour la qualification au Mondial de foot 2010, a franchi la Méditerranée. Des échauffourées (voir la vidéo de La Provence) ont éclaté dans les rues de Marseille samedi soir dès la fin du match, qui a vu la défaite de l’équipe algérienne 2 à 0. Une centaine de supporters algériens a descendu la Canebière et s’en est pris aux forces de l’ordre rassemblées sur le Vieux port et les quartiers environnants. La foule a jeté des cannettes, des pétards et des fumigènes sur les policiers, qui ont riposté par des tirs de grenades lacrymogènes.
Six embarcations qui mouillaient dans le Vieux port ont été incendiées par les fumigènes des supporters déçus et deux d’entre elles ont même coulé. Derrière la Canebière, dans le quartier Belsunce, la bibliothèque de l’Alcazar a vu quelques-unes de ses vitres voler en éclat, un fast-food situé près de la porte d’Aix a lui aussi été dégradé. Plusieurs véhicules ont été endommagés et des poubelles enflammées. « Les dégâts sont importants », a confié au Parisien le directeur départemental de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône.
Une personne en comparution immédiate lundi
Les incidents n’ont fait aucun blessé. Quatre des neuf personnes interpellées dans la nuit de samedi à dimanche ont fait l’objet d’une prolongation de leur garde à vue dimanche soir. Trois mineurs figurent parmi ces quatre personnes pour lesquelles des investigations complémentaires sont nécessaires. Deux autres des personnes interpellées seront présentées lundi à la justice, dont un mineur à un juge pour enfants et un majeur en comparution immédiate.
Les interpellations de trois autres personnes durant la nuit ne s’inscrivent pas dans le cadre des violences urbaines mais concernent des conduites sans permis ou des outrages «qui n’ont rien à voir avec la rencontre sportive.
Cinq cents policiers, CRS et membres des Brigades anticriminalité avaient été mobilisés pour la circonstance. Des incidents s’étaient déjà déroulés à Marseille le 11 octobre dernier à l’issue de la victoire de l’Algérie contre le Rwanda. La cité phocéenne compte la première communauté d’origine algérienne de France, avec plus de 100.000 ressortissants.
Le match a également provoqué des remous à Lyon où la police a tiré avec des flashballs afin de disperser une centaine de supporteurs qui s’étaient attroupés dans le centre-ville après la fin du match. Huit personnes ont été interpellées. A Grenoble, 17 véhicules ont été incendiés, des vitres de bus brisées et la circulation perturbée par des passants qui ont jeté des projectiles contre les forces de l’ordre. Sept personnes ont été interpellées et cinq placées en garde à vue. En revanche à Paris, plusieurs milliers de partisans de l’Algérie ont défilé, malgré leur défaite, dans une ambiance bon enfant sur les Champs-Elysées.
En Egypte où avait lieu le match Egypte-Algérie, des incidents sont aussi survenus. Des dizaines de jeunes Egyptiens ont caillassé des bus transportant des supporteurs algériens samedi soir au Caire. Au moins quatre véhicules ont été attaqués. De vives tensions avaient précédé cette rencontre cruciale entre les deux formations rivales. Ces dernières semaines, les supporteurs des deux équipes se sont invectivés par médias interposés et sur internet, au point que les autorités des deux pays ont dû multiplier les appels au calme. Les inquiétudes ont culminé jeudi soir avec le caillassage du bus de la sélection algérienne peu après son arrivée au Caire. Les traces de l’agression étaient d’ailleurs visibles pendant la rencontre sur deux des trois joueurs algériens blessés, qui portaient des pansements à la tête.
Les deux équipes se retrouveront mercredi prochain au Soudan pour un match décisif, à l’issue duquel les vainqueurs empocheront leur qualification pour la phase finale du Mondial en Afrique du Sud.
Lefigaro.fr avec AFP et AP
lefigaro.fr avec AFP et AP
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