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Quelle novlangue !!!

Publié le 17 novembre 2009 par Scienceblog

"De la crise financière aux changements climatiques, en passant par les maladies émergentes et la menace des activités de l’homme qui pèsent sur les écosystèmes, la liste des défis est longue. Et les eurobaromètres qui prennent régulièrement le pouls de l’opinion publique en témoignent, les citoyens européens comptent sur la recherche scientifique pour y répondre. Est-ce trop demander à la recherche ? L’affirmation de l’Europe, le maintien de son attractivité et de sa compétitivité passent notamment par sa capacité à s’ériger come un acteur à part entière de la production de connaissance. Il lui faut donc flirter avec la pointe de l’excellence. [...] C’est là que les « Forward Looking Activities » (FLA) – activités à caractère prospectif, qui visent à élaborer des visions partagées du futur interviennent. Quels sont les domaines dans lesquels le Vieux continent peut et doit exceller d’ici 10 à 20 ans ? »

Ces « activités à caractère prospectif », quel joli mot pour remplacer le terme futurologie beaucoup plus explicite, mais qui a de furieux relents de science-fiction, et de joyeux congrès de soit-disant spécialistes qui se remplissent la panse aux frais de la princesse (Stanislas Lem n’est pas loin).

La techno-science en prend un petit coup dans l’image ces derniers temps : « la croissance, c’est eux, le progrès, c’est eux, les scandales, c’est eux, et la crise, c’est pour nous » pensent bon nombre de citoyens affolés. Pour reprendre l’histoire de la grippe A et de son vaccin, l’image qui prédomine des scientifiques est devenue en deux coups de cuiller à pot des producteurs de vaccins avides d’argent, vendant au plus offrant àdes tarifs prohibitifs deux fois plus de doses que nécessaires : quelle belle image.

C’est vrai que cette techno-science a besoin de beaucoup d’argent et que son lien avec l’industrie se raccourcit. On n’est pas loin du lien à la laisse, d’ailleurs. C’est vrai aussi que les politiques européennes, dont research.eu (dont le texte précédent est tiré) se fait l’écho, soutiennent principalement une science instrumentalisée, qui doit venir à bout de tous les maux de notre société : c’est l’objectif que la société lui assigne. Si l’Europe mesure que 3% de son PIB soit assigné à la recherche, c’est parce que cette recherche coûte cher.

Alors, on paie des futurologues qui imaginent le futur, et indiquent les voies que doit emprunter cette technoscience pour pouvoir servir le peuple, pour être au service des entreprises. Et pour rappeler que les sciences, en pensant à votre avenir, pensent aussi au bien être de ses concitoyens.

Comment deviner ce futur ? Par essence, il est croissant, il est positif, et il va vers le progrès. Quel progrès, et pourquoi serions nous d’accord nous autres européens avec cette idée ?


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