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Nouvel accrochage

Publié le 30 janvier 2009 par Gaillard

mur.jpg Depuis mardi, les murs de la galerie se sont séparés des fabuleux graphismes photographiques aux noirs et blancs tranchés, incisifs, de Giacomelli. On nous invite désormais à une promenade à travers différentes époques picturales. Abondance de couleurs ! Les toges rubis du Calvaire du Christ de l’aile Denon ricochent avec celui du pull noué autour de la taille d’un homme songeur devant une toile de Cy Twombly, qui, a son tour, fait vibrer la robe vermillon de Marie dans la Sainte Famille de Rubens… non loin de là, les carrés pleins ou percés du Boogie Woogie de Mondrian rappelés par l’arc de cercle d’un audioguide suspendu à la nuque d’un visiteur saisi dans sa contemplation, incitent l’œil à poursuivre son parcours, sans répit, jusqu’au rouge « lie de vin » des voiles du Vénus et Cupidon de Lorenzo Lotto. De même les roses, issus des formes anguleuses des Demoiselles d’Avignon, de la robe de la Christina (Christina’s world) d’Andrew Wyeth observée par une jeune fille au vêtement du même ton, ou simplement de la carnation de tous ces crânes chauves, cous pâles, oreilles charnues des spectateurs tournés vers autant de mondes, se renvoient le regard du visiteur. Le Moulin de la Galette et son buste au manteau fleuri provoquent la sensation dynamique que l’on ressent face à ce nouvel accrochage traversé de nombreux vibrato : l’œil est happé, sollicité ici, séduit là, invité à construire sa propre narration. Depuis mardi, la galerie s’est aussi peuplée. Car devant chaque toile de maitre identifiable un homme de dos ou de profil s’intercale entre nous et l’œuvre photographiée. Robuste, chétif, chevelu ou dégarni, mais aussi orné, paré, par exemple, d’improbables bretelles jaunes devenues lignes, de lanières ou de rubans qui accompagnent des vêtements aux graphismes variés, ces corps sont l’expression de la force agissante de l’art et de son influence en tant que source nourricière d’inspiration. Tous semblent converger dans le même sens : à savoir nous rappeler subtilement la pure et simple nécessité de la peinture.


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