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France-Irlande, affaire Sarkozy Jr, non-lieu AZF : je crois bien que j'ai honte

Publié le 20 novembre 2009 par Pguillery

Shame_on_us Philippe Bilger réagit. Jacques Attali aussi. Christophe Dechavanne aussi. Ils sont de plus en plus heureusement.

C'est atterrant de voir combien sont nombreux ceux qui ne comprennent même pas pourquoi ils devraient avoir honte de cette histoire de tricherie à l'occasion du match France-Irlande. Il se trouve que je regardais la télé ce soir là - c'est rare que je m'intéresse au foot, mais l'Irlande est chère à mon cœur. J'étais partagé, donc. Puis un gout amère m'est venu à la bouche après cette 103ème minute : je n'y connais rien en foot (je ne savais pas ce qu'est un hors-jeu, c'est vous dire), mais là il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre. Et puis la suite...

Je veux globaliser - une note polémique que j'assume car c'est vraiment ce que je crois. Je pense que cet incident va être perçu par nos concitoyens dans la suite de l'affaire Jean Sarkozy, la même atmosphère. Parce, dites-moi, quelles différences entre "Pas vu pas pris" des footballeurs millionnaires, la tentation du fils de son père, le cynisme de tous, et la courtisanerie de ceux (ministres et autres) qui approuvent ? Rajoutons le non-lieu dans le procès AZF - pas sur le fond (là je suis incompétent) mais sur la perception des Français.

Résumons : les règles du jeu n'engagent que ceux qui y croient car les autres peuvent tricher (et empocher plusieurs dizaines de milliers d'euros en primes au passage), la "valeur" dépend du nom qu'on porte, et les groupes industriels (lisez Total) bénéficient de la loi qui semble leur accorder une impunité dans les faits (pensez Erika, AZF).

En entendant monter les clameurs des parents, enseignants et éducateurs sportifs qui se demandent ce qu'ils vont bien pouvoir raconter aux mômes auxquels ils ont la charge d'apprendre les "valeurs" (du sport, de la République, de la France), j'ai honte.

C'est la première fois que j'ai honte de ce pays dans lequel je vis, mon pays. J'ai fais mes études à l'étranger; où j'ai beaucoup plaidé la cause de la France - mais sans jamais baisser les yeux. J'aurais pu rester là où j'ai étudié, changer de nationalité, je suis rentré. J'ai honte aujourd'hui et cette honte s'est enflammée à cause d'un incident bête (ce n'est que du foot après tout) : tout ça semble être plus grave, le mal plus profond. Et je crois bien que ça m'inquiète.

Mais bon, les protestations qui elles aussi montent me rassérènent un peu. Nous ne sommes pas comme ça. Vivement 2012 - il y a du boulot...


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