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Les assurances maladies canadiennes voudraient-elles pousser les déprimés au suicide ? La preuve par Facebook !

Publié le 23 novembre 2009 par Kamizole

boycott-manulife.1258938774.jpgC’est à croire. Tout leur est bon pour faire des économies. Je suppose sans mal qu’il s’agit d’une compagnie d’assurance privée. J’espère qu’elle ne sévit pas en France mais si vous voyez quelque jour une pub pour “Manulife” et que vous soyez dépressif, passez votre chemin : ça ne rigole pas chez eux !… C’est plutôt pousser les dépressifs “Manu… militari” au suicide ! Car s’ils ne tirent pas la tronche de dix pieds de longs avec “sanglots longs” de circonstance que l’on attend d’eux, c’est qu’ils ne sont pas assez malades pour percevoir des indemnités. Et toc !

Ainsi en témoigne un article de 20 minutes au titre particulièrement évocateur : Elle perd ses droits d’assurance maladie pour un sourire sur Facebook. Je suppose que les actionnaires de ce rapiat rapace sont mieux traités que ses assurés… Ainsi que l’énonçait Montaigne il y a presque 5 siècles : «Le profit de l’un est dommage de l’autre». Rien de changé sous le soleil, sinon en pire sous l’empire de l’ultralibéralisme débridé.

Le cas de Nathalie Blanchard, une Québécoise de 29 ans aurait fait couler beaucoup d’encre, et sans nul doute autant de salive. Elle a quitté il y a plus d’un an son emploi chez IBM à Bromont, au Québec, en raison d’une dépression grave. Or, elle a eu le très grand tort de diffuser sur Facebook des photos où à quelques occasions elle s’amuse : «lors d’un spectacle de strip-tease masculin de Chippendales, de fêter son anniversaire ou de profiter de vacances au soleil» et dont la compagnie d’assurance Manulife tire prétexte pour suspendre ses allocations :

«On m’a dit que «je suis en mesure de travailler à cause de Facebook» a dit la jeune femme sur le site de la télévision publique CBC qui a relayé cette lamentable affaire et trouvé beaucoup d’échos dans le public à en croire le nombre de commentaires et d’opinions exprimées.

Le moins que l’on en puisse dire étant que cela ne fait guère bonne presse ni bonne pub pour Manulife – lequel a reconnu sur CBC que s’il se sert effectivement des informations trouvées sur Facebook – entendre pour “fliquer” ses assurés ! – il ne prenait pas la décision de refuser ou d’interrompre le versement d’allocations à un client en se basant uniquement sur ces informations. L’histoire ne disant pas si la jeune femme a subi une expertise médicale pour déterminer si elle est ou non capable de travailler, je prendrais cette affirmation la langue dans la joue.

Je réagis d’autant plus que j’en connais hélas un sacré rayon en matière de dépression grave mais qu’ayant la chance que l’on ne m’ait pas ôté le boyau de la rigolade en même temps que l’appendice, j’ai fort heureusement ri très souvent à travers les larmes et j’avais de surcroît la chance d’être bien entourée de personnes qui n’engendrent pas la mélancolie, tout au contraire. Mais je n’aurais sûrement pas eu pour autant la force – ni physique ni mentale - d’affronter à nouveau toutes les difficultés rencontrées dans le monde du travail.

Rien ne dit au demeurant que cette jeune femme n’est pas devenue dépressive en raison des conditions de travail et des méthodes de “l’entreprise barbare” de plus en plus en vogue.

Pour des assureurs ils ne sont pas très fortiches car ils semblent méconnaître le rôle du traitement – antidé-presseurs et anxiolytiques – qui permettent d’améliorer l’état des patients dépressifs et donc de leur rendre un peu le sourire. Mais sans doute préfèrent-ils qu’ils traversent une longue vallée de larmes avant de trouver la corde pour qu’ils se pendent ? Traitement plus expéditif. Et meilleur pour leur bilan.


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