Les petits secrets deHitchcock (par Johana Lagunas).

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Sur le tournage de Psychose
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Le maître du suspense était connu pour son génie cinématographique, mais aussi pour son humour grinçant, son flegme légendaire et ses excentricités. Courte sélection d'anecdotes drôles et un peu décalées.
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Nettoyage à sec.
Peu de temps après la sortie de "Psychose", Hitchcock reçut la lettre d'un spectateur se plaignant du comportement de son épouse qui ne voulait plus prendre ni bain, ni douche après son film. En réponse, il suggéra : "Monsieur, n'avez-vous pas pensé à l'envoyer au pressing ?".
Docteur ès douche.
La scène de la douche dans "Psychose" est la scène la plus étudiée au monde par les étudiants en cinéma.
Cri silencieux.
Il n'allait jamais au cinéma pour y voir ses oeuvres. Un jour qu'on lui demandait si le fait d'entendre les cris de terreur du public ne lui manquait pas, il répondit : "non, car je peux les entendre quand je suis en train de faire le film."
Drôle de job.
Lors d'un contrôle de passeport dans un aéroport français, un douanier l'interpella sur la mention sibylline "producteur" inscrite à la case "métier". A la question : "Que produisez-vous ?", il répondit du tac-au-tac, "de la chair de poule !". Of course.
Père affectueux !
Pour éprouver les nerfs de sa fille Patricia, il la fit monter sur une grande roue. Parvenus au point culminant, il demanda au technicien de stopper la machine, le temps de la laisser paniquer.
Sacré farceur.
Sur le tournage des "39 marches", il a menotté les deux acteurs, Madeleine Carroll et Robert Donat, puis a prétendu, plusieurs heures durant, avoir perdu la clé.
Et l'Oscar alors ?
Hitchcock a été nommé six fois à l'Oscar du meilleur réalisateur, mais n'a jamais décroché la statuette.
Humour suisse.
"Ça, c'est la chose la plus effrayante que j'aie jamais vue !", s'exclama Hitchcock qui passait en voiture dans un village suisse. "La chose effrayante" était un prêtre en train de s'adresser à un petit garçon, la main posée sur son épaule. Et le réalisateur de poursuivre en criant : "Cours, mon petit ! Cours ! Cours pour ta vie !".
Cinéma, tchitcha !
L'actrice Kim Novak s'interrogeait sur son rôle : "Comment se sent mon personnage dans cet environnement ?". Le réalisateur se fit réconfortant : "Mais bon Dieu, ce n'est qu'un film !"
Caméos multiples.
Sa silhouette apparaît fugitivement dans 37 de ses films. On le voit ainsi promener deux chiens en laisse (les siens) dans "Les oiseaux", ou encore remonter la pendule dans l'appartement du pianiste dans "Fenêtre sur cour".
Shocking.
Dans "Psychose", il montra pour la première fois dans l'histoire du cinéma, un homme en train de tirer une chasse d'eau !
MacGuffin.
Le MacGuffin est un objet qui sert de prétexte à l'intrigue et se révèle au final sans importance. "C'est l'élément moteur de n'importe quel scénario. Dans les histoires de voleurs, c'est presque toujours le collier, et dans les histoires d'espionnage, c'est fatalement le document", disait-il lors d'une conférence.
Opéra sanglant.
Il n'a jamais écrit d'opéra, "(...) parce qu'après le deuxième acte, le personnage principal aurait été assassiné."
Insoutenable...
Madame Hitchcock préparait un jour un soufflé au fromage sous l'oeil attentif de son époux. La voyant enfourner ce mets qui promettait d'être délicieux, Alfred s'interrogea : "Que se passe-t-il derrière cette porte ?" Il murmura cette question jusqu'à la fin de la cuisson. Le maître du suspense ouvrit alors le four en s'exclamant : "Plus de soufflés jusqu'à ce qu'on ait un four avec une porte vitrée. Je ne supporte pas le suspense !"
Au naturel.
Ingrid Bergman, inquiète avant un tournage, confia : "Je ne pense pas que je vais arriver à jouer naturellement". Il rétorqua : "Si tu ne peux pas le faire naturellement, fait semblant !"
Métaphore bovine.
Voulant corriger une fausse rumeur : "Je n'ai jamais dit que les acteurs étaient di bétail. Ce que j'ai dit, c'était que les acteurs devaient être traités comme du bétail."
Attention à la chute !
Voici comment a été tournée, dans "Psychose", la scène de la chute de l'escalier du détective Arbogast (Martin Balsa). Le cinéaste filma d'abord l'escalier en traveling. Puis, devant cette séquence projetée en arrière, il filma l'acteur qui gesticulait, tandis que des techniciens secouaient les pieds du siège. Effet renversant !