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SDF recherche hébergement...

Publié le 12 novembre 2009 par Morrighan
Pour la première fois de ma vie, j'ai passé 15-20 minutes à discuter avec un SDF ; là, à l'instant, en rentrant chez moi. Il m'a demandé une cigarette, je lui ai répondu que je ne fumais pas. Il m'a dit que c'était son anniversaire aujourd'hui, et la discussion s'est enchaînée...
Pourquoi lui ? Pourquoi ce soir ? C'est pas faute d'en croiser tous les jours, dans la rue, dans le métro... Parfois je donne une pièce, un sourire...Souvent je les ignore, comme tout le monde. C'est tellement plus facile. Et peut-être qu'à force d'en voir tous les jours justement, on ne les voit plus.
Pour en revenir à mon nouveau "copain", devant lequel je suis souvent passée sans m'arrêter d'ailleurs, il s'appelle Hervé et il a eu 44 ans aujourd'hui. Divorcé, deux enfants, et licencié de chez Monoprix il y a un an....et persuadé que si une personne (une femme de préférence ;) ) l'héberge chez lui une semaine, le temps d'arrêter l'alcool et de rassembler ses forces pour trouver un boulot, il trouvera ledit boulot. Je trouve sa théorie bancale, peut-être à tort, mais ce n'est pas vraiment le lieu ni le moment pour en débattre. Evidemment il m'a proposé d'être cette personne, mais je ne peux pas et ne veux pas (pour des raisons qui me semblent évidentes). Je lui demande (naïvement ?) s'il n'aurait pas un ami ou un membre de sa famille pour lui tendre la main, ce qui pour moi semble la moindre des choses, mais hélas pas dans son monde à lui. Je lui demande pourquoi il ne va pas dans un foyer d'hébergement, en me disant intérieurement au moment où je prononce ces mots que je ne sais pas de quoi je parle, n'y ayant jamais mis les pieds. Mais cette option n'est pas la bienvenue non plus. Retour à la case départ, et moi qui refuse toujours sa proposition, même si ça me fait mal au coeur de savoir qu'il va passer la nuit dehors...comme tant d'autres, me direz-vous...
Je ne sais pas si ce qu'il m'a raconté est vrai ou pas, mais je lui ai accordé le bénéfice du doute.
Si vous avez envie de l'aider, vous le trouverez le soir tard devant la Poste, 166, avenue Daumesnil, Paris 12ème. J'ai bien peur qu'il y passe encore de nombreuses nuits.

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