Magazine Journal intime

Shankar...

Par Moushette
Shankar...
En ce moment chez EdE, ça swingue grave !
Y a un départ de famille quasi toutes les semaines. Géniale vous vous dites ? Ouaih pour eux, clairement.
L'horreur pour ceux qui organisent car ca prend un temps de ouf'! Heureusement que j'ai trouvé une bonne âme à qui je vais en sous-traiter une bonne partie... Bonne âme, je te remerice bien bas...  :-)
Ce matin à l'aéroport deux de nos familles risquent de se croiser. Une de nos familles va cherche un petit bout de 2 ans à Bangalore, à l'orpheu des miens (Famille C, souvenirs, souvenirs, pour vous c'était il y a un an presque)....
Une autre famille va chercher Shankar en Inde.
Shankar.
Shankar est un enfant dont l'adoption restera gravée dans ma tête pour longtemps. Shankar a eu un parcours compliqué, du fait de ses special needs. Le dossiers de Shankar a pris beaucoup de temps, trop de temps, surtout à cause de galères indiennes à répétition. Du coup, Shankar je l'ai vu souvent à Asha Sadan, et à chaque fois, il m'a volé de plus en plus mon coeur. Les "différents" ont un truc en plus ? Lui en est l'évidence flagrante. Il a toujours su me faire craquer par son tendresse, son amour, sa gentillesse, sa malice et ses yeux-pétillant-post-bêtise. Shankar est un enfant qui ne vous laisse pas indifférent, il a ce petit quelque chose qui me fait tilter.
Et puis il y a eu ce moment où j'ai eu si peur que tout bascule. Pour Shankar, j'ai pleuré, oui je l'avoue, j'ai sangloté des grosses larmes dans mon canapé lorsque je croyais que tout était fichu et que je pensais même que cet enfant était en danger de mort. J'ai fait des nuits blanches et des cauchemards à stresser. Tant que son dossier n'était pas débloqué, je vivais en pointillés... J'avais peur pour lui, pour sa santé, pour son adoption.
Difficile de prendre du recul, difficile de continuer à vivre normalement, lorsqu'on sait que la vie, l'avenir d'un enfant est en jeu. Difficile de trouver l'appétit lorsqu'on sait que l'enfant est dans le gros hôpital d'état, que l'on attend les résultats des examens dont dépendent son avenir... Et puis finalement, ouf, pas de gravité, cela peut redémarrer, bcp de peurs, mais finalement la situation n'était pas si terrible. D'ailleurs un grand merci, à la personne qui je l'espère se reconnaîtra, de m'avoir rassurée sur son dossier et sa condition, et de m'avoir fait retrouver mon sommeil un petit peu... Merci d'avoir été disponible dans ce moment critique, pour les parents bien sûr mais je crois surtout pour moi, cela m'a permis de recadrer le débat et de continuer à me battre avec moins de larmes...
J'ai souffert pour cette adoption, comme vous devez le déduire, et je n'ose imaginer ce qu'ont souffert ces parents... Mais dans ces moment-là (Gwendo, tes interrogations ;-) ), je me demande ce qui ce serait passé s'il n'y avait pas eu d'OAA pour encaisser les coups. On en a passé des heures au téléphone avec la famille pour tenter d'expliquer, apaiser et accompagner, et j'en ai passé de coups de fil harcelement à l'orpheu. Et on en a trouvé des moyens dérivés pour arriver à nos fins...
Alors voilà, lundi les parents de Shankar seront auprès de lui, mon coeur tout entier sera là bas avec eux, je penserai bcp à eux. J'ai demandé à ses parents de lui transmettre un bisou de ma part, c'est pas toujours que je dis ça. La prochaine fois que j'irai à Asha Sadan, il n'y sera plus, ses potes non plus d'ailleurs qui sont partis les semaines précédentes, mais son absence me fera un vide heureux.
Heureux le vide, car je sais qu'il aura enfin ce qu'il mérite, une famille aimante.
Vos enfants, comme le disait y a pas si longtemps que ça la maman de O, je les aime un petit peu avant que vous soyez leurs parents. Ils me font tous craquer lorsque je suis avec eux dans les orphelinats, en attendant des jours meilleurs. Oui, j'ai le craquage facile en Inde (et en France, pr les petits white je suis bcp plus difficile !!!!), je l'avoue ! Mais certains, du fait de leurs parcours difficiles, des epreuves qu'ils ont vécu avec nous (sans le savoir !!!) sortent un peu plus du lot, et je crois que Shankar a pour cela la palme de ces deux dernières années... Cela ne m'empêche pas de faire mon travail en toute impartialité (attention à ceux qui voudraient m'accuser de chouchoutisme !!!), mais mon coeur a par moment ses faiblesses...
Shankar, je te souhaite d'être l'enfant le plus heureux au monde.

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