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Frédéric Lefebvre : mensonges & fantaisies comptables contre la «malhonnêteté intellectuelle» de René Dosière

Publié le 29 novembre 2009 par Kamizole

frederic-lefebvre-depenses-publiques-6-oct-2009.1259487400.jpgFrédéric Lefebvre n’a décidément aucun complexe. Sur la question du très dispendieux lancement de l’Union pour la Méditerranée au Grand Palais ainsi que du coût global des 6 mois de présidence française de l’Union européenne, il attaque bille en tête Présidence de l’UE: l’UMP fustige la “malhonnêteté intellectuelle” de Dosière lis-je sur Le Point. .. Malhonnêteté intellectuelle ! cela ne risque pas de lui arriver… «On ne doit jamais dire du mal des absents», dit la sagesse populaire et le petit pois dans son têtiau doit se sentir souvent bien seul. :) Michel Audiard avait bien raison : «ça» ose tout !

Il ne craint nullement le ridicule et s’il devait tuer contrairement à l‘aphorisme bien connu, il y a longtemps que Frédéric Lefebvre serait mort plusieurs fois. On peut même dire qu’il est doué de «l’esprit de l’escalier» car il revient seulement le 28 octobre 2009 sur les propos tenus à la mi-juin 2009 par le député apparenté P.S. René Dosière, spécialiste reconnu des finances élyséennes.

Il faut dire qu’à l’époque le «sale boulot» avait été fait par le député P.S. (!) Jean Launay, rapporteur du budget de l’Elysée à l’Assemblée nationale qui n’avait lui non plus pas craint le ridicule en osant affirmer que le rapport de René Dosière – qui pointait les dépenses incongrues du Chef de l’Etat – n’était qu’un «vrai-faux rapport destiné à occuper l’espace médiatique», tout en admettant qu’il s’était contenté de suivre pour son propre rapport les chiffres fournis par l’Elysée !

La naïveté portée à un si haut point ne s’apparenterait-elle pas sinon à de la pure complaisance tout du moins à de la belle connerie ?

René Dosière s’était indigné le 28 ocobre 2009 des “dépenses incroyables, insupportables et inacceptables” de la présidence française de l’UE, pointant du doigt le sommet de Paris pour l’Union de la Méditerranée avec “un dîner des chefs d’Etat pour un coût de 1.010.256 euros, soit 5.050 euros par personne” ou l’installation “d’une douche à l’usage du président, pour un prix de 245.772 euros”.

Ce à quoi Frédéric Lefebvre rétorque “qu’Il faut distinguer le rapport de la Cour des comptes de l’exercice de malhonnêteté intellectuelle auquel se livre René Dosière”… Je n’ai pas le souvenir, bien au contraire ! que Philippe Seguin ait été particulièrement tendre dans ses conclusions… Sur Médiapart, La folie des grandeurs de Sarkozy, quand il présidait l’UE le journaliste écrivait que l’on sentait qu’il s’étranglait à chaque paragraphe…

Frédéric Lefebvre ne rate pas une autre occasion de sarkonner : “Rappelons ce que souligne la Cour de comptes : ce budget global est comparable à celui de la présidence allemande (en 2007) il est même inférieur”… Soit, mais «avec un PIB qui surpasse celui de l’Hexagone de plus de 500 milliards d’euros» ! Ce qui fait une sacrée différence sur le plan des ressources et de l’équilibre budgétaires.

Quant au coût des repas servis aux chefs d’Etat étrangers, l’inénarrable Frédéric Lefebvre qui n’en rate jamais une ! fait remarquer qu’aucun repas n’aura dépassé 5050 euros… Ne fréquentant pas les cantines pour milliardaires, je ne saurais dire si l’on y mange pour si peu ! Mais c’est proprement indécent, une insulte pour les smicards et ceux qui sont encore plus pauvres et dont les Sarko and Co se fichent éperdument. Cela ne fait après tout qu’un peu plus de 5 mois de ma petite retraite.

Il concède néanmoins «Le coût du sommet de Paris pour l’Union de la Méditerranée “décidé à la dernière minute” (…) souligne le manque d’un centre de conférences international en France qui oblige à mettre en place des structures importantes et coûteuses”… Là, c’est vraiment du n’importe quoi !

J’ai voulu m’assurer que cette affirmation ne provenait pas du rapport de la Cour des comptes. J’ai donc abîmé mes petits yeux déjà point trop performants – avec l’âge, la myopie et l’astigmatisme ne suffisant pas à mon bonheur, la presbytie s’est mise de la partie… - sur un écran qui l’est moins encore pour lire le rapport PDF que vous pouvez trouver sur le site du Sénat mais encore une fois, la Maison Kamizole ne recule devant aucun sacrifice et j’aime trop la précision.

Pourquoi dis-je que c’est du n’importe quoi ?

D’abord, il existait à Paris le Centre international des conférences – rattaché au ministère des Affaires étrangères - situé avenue Kléber dans le prestigieux quartier de l’Etoile, à proximité des Champs-Élysées. Mais celui-ci a été vendu en janvier 2008 à de riches investisseurs du Qatar qui l’ont transformé en palace. Autrement dit, l’Etat a vendu - 400 millions d’euros - ses «bijoux de famille» !

De surcroît, nous savons bien que nombre de grandes villes françaises et étrangères créent ou souhaitent se doter de centres de conférences à vocation internationale de bonne taille. La concurrence sera donc rude visant à attirer le maximum d’événements et de participants.

Le nombre de manifestations de ce type n’étant pas extensible à l’infini, surtout en période de crise économique dont nous ne savons pas ni quand ni comment elle finira, il est évident que beaucoup de ces infrastructures risquent d’être sous-utilisées, donc non rentables à terme.

Il faudrait d’ailleurs peut-être en finir avec cette vision totalement ultralibérale du «great is beautiful» - la tendance est d’ailleurs identique concernant les projets d’extension de La Défense qui ont fait couler beaucoup d’encre ces dernières semaines ! Et je dirais exactement la même chose de toutes les mégalopoles qui se développent sur la planète. Ce n’est sûrement pas là que j’ai envie de vivre !

La vérité concernant le choix du Grand Palais est établie par le Rapport de la Cour des comptes : c’est la proximité de l’Elysée. J’y ajouterais qu’encore une fois, Nicolas Sarkozy a voulu «épater la galerie» en se faisant mousser par la même occasion… *Bling-bling*, petit parvenu m’as-tu-vu il est et restera. Je note au passage une remarque très perfide du rapport : «Faut-il dépenser beaucoup pour réussir une présidence de l’Union européenne ?»… La réponse – forcément critique – est contenue dans la question.

Pour des choses moins sérieuses, je vous invite au dernier – mais sans nul doute provisoire – chapitre de la saga de Frédéric Lefebvre porte-parole de l’UMP :

Frédéric Lefebvre : du «petit roquet» au chien de garde en passant par Reservoir Dogs ?

Episode précédent :

Ainsi (mal) parlait Zarathoustra Frédéric Lefebvre…


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