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Les Halles

Par Vittoriopisu
Dans l’histoire parisienne l’aménagement des quartiers centraux n’a jamais été un exercice facile, et il était manifeste, en parcourant l’exposition organisée à la destination du grand public, que les oppositions et conflits qui avaient émaillés l’histoire de la constitution du centre de Paris depuis presque un millénaire, n’allaient pas disparaître comme par enchantement.
L’actuelle équipe municipale a pu très vite mésurer le conservatisme, le refus du changement, et la frilosité de choix manifestés par les parisiens, résidents au centre ou pas, suivi en celà par le mimétisme de beaucoup d’amoureux de Paris, excentrés ou étrangers, qu’il s’agisse de la réalisation de bureaux ou de l’aménagement de quartiers dont celui des Halles.
Il y a plus de trente années, le concours pour la réalisation du Centre George Pompidou, fut la dernière grande consultation publique où le Jury fut souverain.
Depuis et bien que des nombreuses consultations aient utilisé les talents de personnalités, triées sur le volet, pour classér les propositions des équipes d’architectes participant, aucun de ses groupements savants ne eu un quelconque poids dans la décision finale.
Dans le cas présent (l’aménagement du quartier des Halles) la stratégie adoptée se voulait plus subtile, et  le choix d’un marché de définition plutôt qu’un concours d’architecture, paraissait habile.
D’après des nombreux professionnels et de la politique et des médias, l’architecture n’intéresserait personne et là l’exposition/consultation a suscité un engoument que Monsieur Bertrand Delanoë aurait certainement préféré voir se reporter sur la candidature de Paris pour les Jeux Olympiques de 2012, mais las!
On avait pu avoir un avant goût de la tendance populaire (ici le mot est trompeur, puisque ce populaire là est souvent propriétaire de son appartement) à l’occasion des propositions faites par la municipalité d’élever des tours de bureaux;
DES TOURS !
Le gros mot était lâché!
Encore aujourd’hui un hebdomadaire national consacre un ample service à l’implication des “peoples” dans la vie de quartier, enfin de leur quartier!
L’égoïsme le plus primaire, travesti d’écologisme borné et de populisme nostalgique, s’allie encore une fois à l’esprit mondialement repandu des “not in my back yard”(pas dans mon arrière cour).
Surprise par le succès de l’exposition et par les réactions des visiteurs (plus de 120 000) la Mairie a choisi une option à minima et correpondant au moindre mal politique tout en se laissant les mains libres pour ajuster avec le temps et suivant la conjoncture les éléments du projet.
Dés la veille de la conférence de presse le resultat était déjà connu et largement commenté, histoire peut-être de désamorcer toute polémique éventuelle.
Mais en fait nous avons assisté à l’annonce d’un marché de définition qui s’est revelé infructueux.
On se demande qu’est ce que l’équipe SEURA/MANGIN a gagné!
Par contre l’on comprends bien que les trois autres équipes ont perdus et ont été écartées de la consultation et de toute participation à une quelconque réalisation.
N’empéche que l’on se surprend à rêver d’un choix plus audacieux et cranement assumé qui aurait permis à Paris d’en finir  au moins provisoirement avec un XIXe siècle calamiteux en préparant  d’autres visions plus actuellement contemporaines.  
   V.E. PISU




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