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"The International" de Tom Tykwer: le monde va changer de base?

Publié le 05 février 2009 par Nobletc
The international : un "e" en moins et tout bascule! C'est sur une sorte de prophétie de la crise financière que s'ouvre la 59ème Berlinale.
Un agent d’Interpol (Clive Owen) et une procureuse New-yorkaise (Naomi Watts) mènent l'enquête sur une puissante banque internationale soupçonnée de trafic d’armes, de corruption et de meurtres. "La vraie valeur d'un conflit, ce sont les dettes qu'il génère. Vous maitrisez les dettes, vous contrôlez tout." Dès le début, le ton est donné.
Mélange des genres entre thriller et film politique, The International représente les tensions existant dans la société d'aujourd'hui et évoque la paranoïa d'un système qui en cache souvent un autre. "Le film ne porte pas sur la crise financière actuelle", précise le réalisateur Tom Tykwer. "L'idée est séduisante, mais le travail sur ce film a commencé il y a presque dix ans et nous n'avions pas de boule de cristal, nous ne pouvions pas deviner la crise financière." Et d'ajouter: "C'est un film fondé sur une analyse des principes sur lesquels repose notre société, notre vie. C'est le principe suprême d'échange des marchandises qu'il faut remettre en question. "Des échanges marchands qui se font à l'échelle planétaire. Berlin, Paris, Lyon, Luxembourg, Milan, New York, Istanbul: les activités bancaires ne connaissent pas de limites, les acteurs pas de barrières linguistiques.
"On doit le trouver avant qu'il ne vous trouve, docteur". Les grands classiques des bons vieux thrillers sont là, donnent le rythme et enlèvent toute dimension moralisatrice à l'œuvre. Même le méchant ne fait pas peur: "Nous avons pensé à Ulrich Thomsen car nous voulions quelqu'un qui ne fasse pas peur", déclare Tom Tykwer. "Il est là, dans sa maison, avec sa famille, et arrive à faire abstraction de ses activités peu morales. C'est ce qui est inquiétant!" Chacun à leur tour, les personnages se révèlent être vulnérables. De quoi relancer le suspense et surtout montrer combien chacun, de quelque côté qu'il soit, est tiraillé entre ses idéaux et la manière dont le monde tourne. "Ces personnages qui se battent contre le système dans lequel ils vivent, l'agent Salinger dans The international comme Lola dans Cours, Lola, Cours!, c'est ce qui me plaît dans un scénario", dit Tom Tykwer... dont la ressemblance avec l'acteur principal Clive Owen n'échappera pas à tout le monde.
Faut-il croire en la justice du système? Faire justice soi-même? La question reste ouverte.
Un seul faux pas n'est pas permis, bienséance à l'allemande ou soucis de droiture: impossible de sous-entendre qu'on n'est parfois pas responsable de ce qu'on devient.

Séances Berlinale

Sortie en France: 11 mars 2009.
Etats-Unis, Allemagne, 2008. 118 Min.
Réalisateur: Tom Tykwer
Acteurs: Clive Owen, Naomi Watts, Armin Mueller-Stahl, Brian F. O'Byrne, Ulrich Thomsen, Jack McGee
Site officiel
Video Stream de la conférence de presse (anglais, allemand).
Article sympa sur la genèse du film (allemand)

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