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Débats sur l’identité nationale : les dérapages sont inévitables dans la France d’aujourd’hui…

Publié le 03 décembre 2009 par Kamizole

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Nicolas Sarkozy et Eric Besson ont ouvert la boîte de Pandore pour de mesquins petits calculs électoralistes. Depuis le départ, je considère ce débat sur l’identité nationale comme nul et non avenu et ne pouvant que mobiliser ce qu’il y a de pire avec ses remugles dignes de l’entre-deux-guerres - «Je suis partout» et «Gringoire» comme fleurons de l’antisémitisme et de la xénophobie - qui se sont terminés comme l’on sait, à Auschwitz et Dachau, entre autres camps d’extermination. Oui, cela a bien de quoi «faire froid dans le dos» !

Ah ! Nicolas Sarkozy veut du «gros rouge qui tache» ? Eh ben moi, c’est plutôt celui de la honte qui me monte au “front”… qui n’est pas “National” ! de partager avec lui mon identité de Française - d’ailleurs fille d’une Ecossaise qui, en même temps que mon père, a épousé le destin de la France, y compris pendant les sombres heures de la guerre et de l’Occupation – fermement attachée aux vraies valeurs républicaines et humanistes et à nos traditions d’accueil

Pour l’instant, je n’ai lu que des réactions provenant de la gauche ou des mouvements anti-racistes tels que le Cran. Aussi bien sur le Figaro Le PS fustige l’UMP André Valentin, notamment celle de Faouzi Lamdaoui (PS) qui dénonce des “propos scandaleux, au racisme latent” qui “doivent être sanctionnés”, “des paroles indignes de cet élu de la République” relèvant “d’un racisme primaire et décomplexé” (…) et prouvent que “le débat sur l’identité nationale engagé par Eric Besson à des fins strictement électoraliste est de nature à créer des tensions au sein de la société française”.

Pour sa part, Le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) rappelle que “les Français issus de l’immi-gration sont des Français comme les autres”. Propos repris par le NouvelObs Quand un maire UMP dérape sur l’identité nationale et appelle Eric Besson “à préciser les mesures qu’il compte désormais prendre pour que le débat sur l’identité nationale n’aboutisse pas, dans les faits, à banaliser le racisme dans notre pays”.

Mais ne croyez surtout pas que je veuille faire un procès en sorcellerie à l’ensemble des responsables, élus, militants et sympathisants de l’UMP. Les réactions hostiles ne manqueront certainement pas car il en est à l’évidence un grand nombre qui ne partagent nullement les convictions racistes et xénophobes d’un Valentin et le feront savoir.

Je suis non moins abasourdie de lire que Henri Guaino – une des “plumes” de Sarko que l’on dit pourtant plus à gauche – défendrait la stratégie électorale de l’Elysée : “Dans la campagne, on parle des sujets qui préoccupent les Français”, a-t-il expliqué, mercredi sur France Inter. Immigration, sécurité, banlieue, il est certain que c’est un souci”… Quant au débat sur l’identité nationale sa réponse me fout littéralement sur le cul : “Ce débat prend de l’ampleur. C’est très bien ainsi. Il va durer le temps qu’il faudra pour que les Français se sentent bien. Il y a une forme de thérapie collective”, a expliqué la plume du président, estimant que “tous les Français se mettent à participer à ce débat, y compris ceux qui le refusent.”… Mais j’aurais garde d’oublier qu’il était l’auteur du non moins nauséabond “Discours de Dakar” où Sarkozy osa prétendre que les Africains n’avaient pas d’histoire…

N’importe quoi ! Qu’avons nous besoin d’une “thérapie collective” ? Pour nous guérir de quoi ? Ce sont eux qui me rendent malade par leur conception mesquine et étriquée de “l’identité nationale” fondée sur la haine de l’autre. Et s’il y a bien quelque chose à guérir en France c’est précisément tous ces préjugés racistes et xénophobes puants. Mais je ne crains que l’exercice ne soit très difficile, surtout quand l’exemple vient de si haut dans les sphères du pouvoir.

Et je refuserai toujours de participer à un tel débat avec de telles personnes. «Nous n’avons pas les mêmes valeurs» ! Eric Besson pourra bien dire ce qu’il veut et tenter d’arrêter la machine infernale qu’il a mise en route. Il est bien temps ! Une fois lâchés les fauves dans le cirque médiatique – manœuvre purement électoraliste qui pue la xénophobie et le racisme – il n’est plus temps de siffler pour les faire rentrer.

Tous les André Valentin de France et de Navarre vont s’en donner à cœur joie. Le défoulement généralisé a sans doute valeur thérapeutique – surtout quand il transgresse les interdits ! – et ce qui ne sera pas dit publiquement le sera en privé.

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