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Accord ou pas, contraignant ou pas, Copenhague n'est que le début

Par Bix

Soyons réalistes, on s'avance vers un échec colossal. Rio en 1992 n'était pas une réussite, mais les attentes n'étaient pas les mêmes. Kyoto a bien marché mais le mécanisme n'était clairement pas à la hauteur.

Là, à Copenhague, entre les accords poudre aux yeux entre la France et l'Afrique (on pourrait résumer en Afrance ou Françafrique, non ?), l'Europe qui ne veut pas avancer, Chavez qui remet le couvert sur le « socialisme » (et cite Hervé Kempf !), Sarkozy qui brandit le nucléaire comme une solution... on peut dire bye bye à Tuvalu et aux Maldives.

Il semble que les chefs d'Etat viennent faire un tour en fin de sommet, afin d'achever la reprise en main gouvernementale des négociations. 2 semaines entre délégations, plusieurs mois de préparations et Obama qui passera faire coucou pendant 4 heures. Grandiose.

Les ONG, les pays les plus pauvres, les nations insulaires, les partis écologistes : tous souhaitaient un accord ambitieux et si possible « contraignant » pour conclure le sommet de Copenhague. Un objectif de 50 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre en 2050, si possible 2040, avec des objectifs chiffrés par étapes (2020, 2030...). Des engagements d'aide au développement se chiffrant en milliards de dollars, voire en point de PIB (1 %, 3 % !).

Cela tient parfois de la pensée magique : s'il y a accord, alors on est sauvé. Un peu comme quand on pense qu'une loi, pour peu qu'elle soit bien écrite, va régler le problème. Pourtant, même paraphé par 110 chefs d'État puis ratifié par les parlements nationaux, l'accord du 18 décembre ne serait qu'un bout de papier.

Au risque de paraître défendre ma petite chapelle, j'ai bien peur que le pouvoir du citoyen soit le plus fort : voter pour les bonnes personnes et ne pas relâcher la pression sur les élus. C'est la seule manière pour que les objectifs qui auraient dû être pris à Copenhague soient atteints.

Certes, un accord juridique contraignant aurait été plus satisfaisant, mais quelle cour, quelle juridiction peut contraindre un Etat ? L'Onu ?

Pour me contredire instantanément, je préfèrerais un accord, le plus ambitieux, le plus contraignant possible. Parce qu'il servirait de base aux militants de part le monde. Ceux-ci pourraient dire "regardez ce qui a été décidé à Copenhague, il faut le faire !" Le risque avec un accord ridicule, un accord riquiqui, c'est que l'émergence de l'opinion publique mondiale sur le sujet, chichement née avec la guerre en Irak, s'essoufle, pensant qu'on a réussi. Or il n'en sera rien.

Alors accord ou pas, ambition nette ou non, Copenhague ne doit marquer que le début de l'engagement planétaire pour la survie de l'humanité et de la civilisation. Les Tuvalu nous montrent la voie. Avec humilité, suivons-les et militons.


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