Magazine Asie

Interview Shin Jung-hyun

Publié le 18 décembre 2009 par Fredo
Retranscription de l'interview de Shin Jung-hyun (voir post précédent)
Pourriez-vous nous raconter vos débuts, à la fin des années 50 ?
La musique coréenne de cette époque-la était très influencée par la musique japonaise, surnommée "trot", importée lors de la colonisation de la Corée. Mais lorsque j'ai commencé à jouer, dans le 8ème camp militaire américain, c'est la musique populaire coréenne que je voulais développer. Je voulais lui donner une reconnaissance internationale. C'est en gardant cette idée en tête que j'ai commencé à écrire mes chansons, qui mélangeaient au rock des éléments coréens.
Quels enseignements avez-vous tirés de votre expérience de musicien dans une base américaine ?
Les soldats adoraient le rock'n'roll, et me demandaient tous les jours de jouer des "solos de guitare". Moi à cette époque je n'avais aucune idée de ce qu'était un solo de guitare. Mais comme à chaque fois que je venais jouer dans le club les soldats me demandaient des solos, j'ai fini par aller voir le manager, pour lui demander "mais de quoi ils me parlent ?" Le directeur du club américain m'a alors tendu un 33 tours, qui contenait des solos de guitare. J'ai compris grâce à ce disque ce qu'était un solo, et dès le lendemain, au club, je m'y suis essayé. Et les soldats m'ont fait une standing ovation.
Pourriez-vous nous raconter les difficultés que vous avez rencontrées sous Park Chung-hee ? (le dictateur des années 60, 70)
Ma musique rencontrait beaucoup de succès, elle devenait très populaire. Sous le gouvernement de Park, la Maison bleue (la présidence sud-coréenne, NdT) m'a demandée de composer une chanson à la gloire du président. J'ai refusé bien sûr, je n'allais pas écrire une chanson pour un dictateur ! Après ce refus, j'ai subi des pressions de la part du gouvernement, mes chansons ont été interdites, et j'ai même été envoyé en prison.
Aujourd'hui, des décennies après ces évènements, êtes-vous encore en colère ?
Bien sûr. Sans les problèmes rencontrés à l'époque, la musique coréenne aurait continué à se développer, elle aurait pu être reconnue dans le monde entier. Aujourd'hui, quand je vois la médiocrité de la musique coréenne actuelle, je suis vraiment très en colère.
(Propos recueillis le 15/12/2009)

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Fredo 32 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte