Football - Ligue 1 - Retour sur la 19ème journée

Lyon et Marseille perdent pied

(montage sport24.com)

Voilà, la première moitié du championnat de France 2009/2010 est terminée. Avant de s'octroyer une pause bien méritée, la Ligue 1 nous a encore offert quelques surprises avec notamment les défaites de Lyon et de Marseille qui reprendront en janvier en n'étant même pas sur le podium. De son côté, Bordeaux poursuit son envol tandis que Lille continue de régaler. Dans le bas du classement, la lutte fait rage.

Lens 1-0 St Etienne : Malgré Janot
Malgré la présence d'un immense Jérémie Janot dans les cages stéphanoises, Lens est parvenu à s'imposer grâce à un penalty transformé dans les toutes dernières minutes.
Christophe Galtier avait annoncé que Saint-Etienne viendrait à Lens avec des ambitions. Ses joueurs n'ont pas dû vraiment l'écouter. La première demi-heure était totalement à l'avantage des Lensois qui profitaient de l'apathie des visiteurs pour mettre en place leur jeu. Après moins de dix minutes de jeu, alors que Janot venait de repousser une déviation de la tête d'Akalé et que Maoulida avait touché un montant du portier stéphanois, Yahia, au cours de la même action, se trouait alors qu'il était seul face au but (8ème). C'était le début du "Janot-Show". L'atypique gardien de l'ASSE délogeait de sa lucarne les tentatives successives de Boukari (11ème) et de Demont (14ème) avant de réaliser un arrêt réflexe sur la frappe de Maoulida (31ème). Côté stéphanois, rien à se mettre sous la dent en dehors d'une frappe de Gelson qui obligeait Runje à un arrêt en deux temps (38ème).
La mi-temps semblait avoir réveillé des Verts jusque-là trop attentistes et amorphes. Pour autant, incapables de construire une action digne de ce nom, ils ne se créaient pas de véritables occasions. En dehors d'un arrêt assez facile sur une tête lobée d'Akalé, Janot n'était que très peu sollicité, notamment car les tentatives de Hermach (61ème) et d'Akalé (72ème) n'étaient pas cadrées. Comme contre Marseille, Saint-Etienne était près de réussir le hold-up parfait, mais Varrault, pourtant idéalement servi par Bergessio, n'ajustait pas correctement sa tête qui frôlait les montants de Runje, battu (78ème). Janot reprenait alors du service sur une déviation de Chelle qui l'obligeait à réaliser un nouvel arrêt de grande classe avant que Varrault ne repousse in extremis la frappe à bout portant d'Akalé, décidément pas en réussite (84ème). Alors que les hommes de Jean-Guy Wallemme commençaient à se désespérer de pouvoir marquer, Maoulida était déstabilisé par Matuidi. Pour Monsieur Fautrel, pas de doute. Penalty. Tout juste entré en jeu, Eduardo se chargeait de le transformer d'une très osée panenka. Seul un geste de classe pouvait tromper la vigilance de Janot (1-0, 90ème).
La forme est cruelle pour Saint-Etienne, mais le résultat final n'en reste pas moins logique tant Lens a dominé son sujet, malgré un manque évident de réalisme. La faute à un gardien extraordinaire.
L'homme du match : Déjà décisif contre Marseille, Jérémie Janot nous a offert un véritable récital à Bollaert mardi soir. Des parades en veux-tu en voilà, des arrêts réflexes... Le gardien de l'ASSE, abandonné par sa défense, a failli offrir à lui tout seul un point à son équipe.
Le maillon faible : Très en vue depuis son arrivée, Gonzalo Bergessio est en nette baisse de régime depuis plusieurs semaines. A Lens, il ne s'est créé aucune occasion. Pire encore, il s'est montré très maladroit dans ses contrôles et a parfois mal assuré des passes faciles. La trêve arrive au bon moment pour l'attaquant argentin.
Lyon 1-2 Montpellier: Lyon sombre dans le ridicule
"Le lion est mort ce soir" : les paroles de la chanson de Henri Salvador reflètent parfaitement l'impression laissée par Lyon contre Montpellier à Gerland.

Le match commençait sur un faux rythme. S'ils avaient majoritairement la possession du ballon, les Lyonnais, bien trop timides et manquant de précision dans les passes, étaient incapables de construire de véritables actions et de prendre de vitesse une équipe montpellieraine solide. Les rares tentatives lyonnaises n'étaient soit pas cadrées, comme les tirs de Govou (20ème, 35ème) et de Toulalan (25ème), soit manquaient de puissance et de conviction, comme la tête de Lisandro (41ème). Bien regroupés, les Héraultais jouaient le contre, mais c'est sur les coups de pieds arrêtés distillés par l'artilleur Costa qu'ils se montraient les plus dangereux (23ème, 42ème).

La semaine dernière contre Boulogne (2-0), Jean-Michel Aulas était venu dans les vestiaires à la mi-temps pour remobiliser ses joueurs. Résultat, une deuxième mi-temps plus convaincante avec un net regain d'envie. Le président de l'OL a recommencé contre Montpellier, mais cette fois les "mots présidentiels" n'ont pas suffi. Les mêmes insuffisances ponctuaient le jeu des Gones. Montpellier saisissait alors sa chance, sur sa première véritable occasion. Bien servi par Aït-Fana, Montano, d'une belle frappe enroulée, trouvait la lucarne de Lloris, impuissant (0-1, 53ème). Au lieu de les réveiller, ce but endormait un peu plus les hommes de Claude Puel. Seule une erreur du MHSC semblait pouvoir permettre au champion de France déchu de revenir. L'erreur arrivait dans les dix dernières minutes : suite à un corner, Pjanic centrait pour Gomis, totalement oublié par la défense des visiteurs, qui égalisait (1-1, 83ème). Mais alors que tout Gerland croyait de nouveau à la victoire, Costa, sur un énième coup-franc, servait Marveau, libre de tout marquage. Le grand frère de Sylvain profitait de la passivité lyonnaise pour crucifier Lloris (1-2, 86ème). L'OL était KO.
Au terme d'une prestation affligeante, Lyon a subi sa cinquième défaite de la saison, la troisième à domicile et est désormais sixième du championnat, à onze points du leader bordelais. Les fêtes de fin d'année s'annoncent tristes dans le Rhône.
L'homme du match : Alberto Costa. Il n'a pas marqué, mais il a une nouvelle fois été le poumon de son équipe. Sa patte gauche sur les coups de pieds arrêtés a fait mal à l'arrière-garde de l'OL. C'est d'ailleurs lui qui a servi Marveau sur le deuxième but montpellierain.
Le maillon faible : On prend les mêmes et on recommence. La défense lyonnaise, coupable d'une grosse erreur de marquage sur le but de Marveau, a une nouvelle fois été à la rue.
Toulouse 1-2 Bordeaux : La balade bordelaise
Très rapidement mené au score par une équipe de Toulouse pas très chanceuse, Bordeaux a réussi, malgré un match dans l'ensemble moyen, à inverser la tendance et prend ainsi le large en tête du championnat.

Pour le dernier match de Ligue 1 de l'année civile, les deux équipes nous offraient une folle entame de match. Sur sa première occasion, le TFC ouvrait le score par l'intermédiaire de Machado, auteur d'un pétard du gauche qui ne laissait aucune chance à Carrasso (1-0, 4ème). Bordeaux répliquait dans la foulée par Chamakh qui, sur un centre de Trémoulinas, s'envolait littéralement pour placer de la tête le ballon hors de portée de l'ancien bordelais Valverde (1-1, 8ème). La rencontre baissait ensuite en intensité. Une bataille s'installait au milieu de terrain. Très solides à la récupérations, les hommes d'Alain Casanova endiguaient les rares opportunités des Girondins.

Le TéFéCé revenait des vestiaires avec de bonnes intentions de jeu et les occasions commençaient à se présenter, comme à l'heure de jeu lorsque Gignac se retrouvait seul face à Carrasso. Malheureusement pour lui et pour son équipe, l'international français se précipitait et frappait directement sur son ancien coéquipier (60ème). De plus en plus acculé et très peu dangereux, Bordeaux, qui semblait être dans un jour sans, allait bénéficier d'un coup du sort. A moins de vingt minutes de la fin du match, M'Bengue était logiquement expulsé pour un second carton jaune après avoir accroché Chamakh en position de dernier défenseur (74ème). Sur le coup-franc suivant, Wendel enroulait bien son ballon qui était dévié par Fofana, prenant ainsi Valverde à contre-pied (1-2, 75ème). Réduits à dix et menés au score, les Toulousains n'abdiquaient pas pour autant. Suite à une grossière erreur d'appréciation de Ciani, Gignac avait la balle d'égalisation au bout du pied mais il perdait une nouvelle fois son duel avec le portier bordelais (82ème). Dans les arrêts de jeu, Gourcuff avait l'occasion de donner deux buts d'avance aux siens, mais sa frappe, détournée par Valverde, terminait sur le poteau (91ème).

Au terme d'un match moyen, Bordeaux a remporté le derby de la Garonne grâce à une réussite à la limite de l'insolence. Il n'y a pas à dire, l'année 2009 était celle des Girondins. Reste à savoir si l'année 2010 le sera aussi. En tout cas, c'est bien parti.

L'homme du match : Marouane Chamakh. L'attaquant marocain est certainement celui qui a le meilleur jeu de tête en France. Grand (1m88), il possède une très bonne détente verticale et son timing est excellent. Toutes ces qualités se retrouvent sur le but de l'égalisation. En dehors de son jeu de tête, Chamakh a eu une activité très importante et a souvent pris le dessus sur les défenseurs toulousains, que ce soit dans le jeu aérien ou au sol.

Le maillon faible : En laissant ses coéquipiers à dix, Cheikh M'Bengue a bien aidé Bordeaux. Pire encore, c'est sur le coup-franc qu'il a concédé que Toulouse a encaissé le second but. Du côté des Girondins, Jussiê est passé à travers de son match, tout comme Mickaël Ciani, souvent pris de vitesse par Gignac et qui a commis une grossière erreur d'appréciation qui aurait pu coûter deux points à Bordeaux.

Ce qu'il faut retenir :
- La très grosse victoire du Paris Saint-Germain face à Grenoble, bon dernier du championnat. Pourtant, le GF38, emmené par un excellent Ljuboja, a globalement dominé le match mais a été beaucoup trop inefficace dans la zone de vérité alors que les Parisiens ont été d'un réalisme froid et évitent ainsi une sortie sous les sifflets du Parc des Princes.
- La sortie de la zone rouge du Mans. En concédant le match nul face à Monaco, malgré l'ouverture du score de Le Tallec, de nombreuses occasions et un penalty non sifflé pour une faute de Mollo sur Corchia, l'équipe mancelle dépasse Saint-Etienne et ne passera pas la trêve en position de relégable.
- La belle réaction d'orgueil de Lorient. Logiquement menés à la pause par une équipe de Valenciennes supérieure dans le jeu, les Merlus ont totalement inversé la tendance au retour des vestiaires, livrant une seconde période de très haute volée. Il ne fallait pas enterrer trop vite les hommes de Christian Gourcuff !

- Le fair-play de Valter Birsa. Dans le match opposant Marseille à Auxerre, l'attaquant slovène a signalé à Monsieur Malige qui venait d'expulser Koné que l'Ivoirien n'avait pas commis de faute. Résultat, l'arbitre est revenu sur sa décision et Koné a repris la partie. On ne peut qu'applaudir ce geste devenu bien trop rare.
- Le relâchement coupable de Marseille. Comme la saison dernière, l'OM a manqué son dernier match à domicile de l'année. Si les sorties prématurées de Bonnart et de Gonzalez, tous les deux blessés, n'ont pas aidé, elles n'excusent pas la prestation pitoyable des Olympiens qui se sont logiquement inclinés face à Auxerre. A noter les deux premiers buts d'Oliech de la saison.
- La nouvelle démonstration de Lille qui, pour sa sixième victoire consécutive, a de nouveau inscrit quatre buts. Cette fois, c'est Nancy, pourtant en regain de forme, qui a subi la loi de l'équipe en forme qui n'en finit plus de nous impressionner. Les Dogues sont désormais les dauphins de Bordeaux et se présentent de plus en plus comme les seuls capables de bousculer le champion de France en titre.

- L'injustice subie par le Stade Rennais à Sochaux. Rapidement réduit à dix pour un coup de coude involontaire de Gyan sur Perquis, Rennes a encaissé deux buts tous deux entâchés d'une erreur d'arbitrage (faute de Faty sur Douchez pour le premier et hors-jeu de Butin pour le deuxième). Les Lionceaux s'éloignent ainsi de la zone rouge alors que les Bretons restent englués en milieu de classement.
- Le match nul qui n'arrange personne entre Nice et Boulogne. Par deux fois, les Niçois se sont fait surprendre par des Boulonnais courageux et appliqués, mais les hommes de Didier Ollé-Nicolle ont logiquement arraché le match nul dans les dernières minutes grâce à Poté, auteur d'un doublé en moins de trente minutes.

Les résultats de la 19ème journée :