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Tess Stimson : Le club de l'adultère

Par Gangoueus @lareus
Tess Stimson : Le club de l'adultère
C’est le défi de l’année. J’ai pris mon temps. J’ai musclé mes neurones pour être à la hauteur. J’ai eu préparation qui a commencé l’hiver dernier. Physique. Mais surtout mental. Sur douze mois. Pour relever le Challenge des Challenges en blogosphère de lecture francophone. Chick-Lit for men.
Je vous encourage à aller consulter les composantes de ce défi sur le blog Romans et Lectures de Calepin.
Pour faire bref, je me devais de lire dans l’année 2009 un roman de Chick-Lit. Entendez littérature pour poulettes. Ce sont les américains qui sont les spécialistes dans ce type de classifications fantaisistes, mais qui à la longue, finissent par s’imposer.
Vous connaissez quelques chefs-d’œuvre du genre : Le Journal du Bridget Jones, Sex and de City, Confessions d'une accro du shopping, Le diable s’habille en Prada… Initialement, je devais un de ces classiques, puis finalement, je me suis décidé à corser l’affaire, en faisant mon marché à la FNAC dans le dit-rayon, parce que les modes américaines finissent toujours par échouer sur les côtes françaises…

Et, je suis tombé sur une parfaite inconnue, Tess Stimson et son Club de l’adultère. Britannique de son état. On ne sera pas à New-York, désolé. Mais entre Londres et Salisbury. Le titre en dit long sur le sujet du livre.
Nicolas Lyon est un très bon avocat de la place londonienne. Il s’est spécialisé dans le droit privé sur les questions de divorce et des contentieux matrimoniaux. Et il a la parole en ces débuts de roman. Aussi, je me suis demandé s’il n’y a pas eu une erreur de rangement, chez nos amis de la FNAC. Le cliché veut qu’en Chick-Lit, qu’on ait une ou plusieurs citadines qui déversent sur papier leurs frustrations et leurs tics de consommatrices invétérées. C’était le cas de Carrie Bradshow.
Nicolas est marié. Il est heureux. En couple, il semble épanoui, bon père de famille. Depuis 10 ans. Il est accompli sur le plan professionnel, avocat associé d’un prestigieux cabinet londonien. Seulement, voilà, une jeune avocate à la plastique explosive a été recrutée en son absence. Et à leur première rencontre, les bases d’un adultère sont correctement posées. Notre homme civilisé, intégré devient la proie, le triste otage de l’emprise passionnelle qu’exerce sur lui Sara (la nouvelle recrue).
Il s’agit pourtant de Chick-Lit. Le roman est polyphonique. Sara, 26 ans, belle et intelligente va donc également nous faire part de son sentiment, de ses états d’âmes. C’est sans compté sur Malinche, la bourgeoise de notre avocat libertin :o).
Ce sont donc les humeurs de ce trio de chocs que Tess Stimson nous traduit au fur et à mesure que l’adultère prend différentes tournures, passant d’un nirvana court et intense à une lente descente dans les abysses plus profondes. Dans un premier temps, les situations sont assez convenues, très prévisibles. Mais, il y a de l’intelligence de la part de l’auteur à offrir ce regard croisé. On se prend au jeu de l’écriture, il y a un rythme intéressant, et on a tout de même envie de savoir comment ces trois personnages vont se sortir de ce traquenard. Ce roman offre une réflexion sous certains aspects très intéressants. Les pesanteurs de la culture judéo-chrétienne sont assez surprenantes dans ce texte par la place importante que prend la culpabilité dans les rapports entre les personnages.

Nicolas Lyon s’enfonce dans les sables mouvants de cette relation enflammée. Ce qui ne devait être qu’une aventure sans suite, menace de briser son ménage. Le mensonge prend ses aises. Sara, se laisse submerger par cette folie, et ne pense plus qu’à déposséder Malinche de son homme. Et Malinche, la mère de famille abandonnée joue sa partition avec classe, sans laisser paraître ses visées personnelles. Tess Stimson, finit donc par surprendre son lecteur, même si la fin offerte fait quelque peu sourire.
J’ai eu droit, comme cela était prévisible, à quelques quolibets de mes collègues féminines de bureau me voyant arriver avec le Club de L’adultère sous l'aisselle :

Ces dames "Monsieur veut rejoindre le club ?"

Gangoueus "Ben voyons, je ne fais que me documenter…" Mais la lueur de leurs regards disait " C'est ça! On est pas né de la dernière pluie"

Pas le temps de leur expliquer le défi Chick-Lit for men… Challenge utile au demeurant.
Bien à vous !
Tess Stimson, Le club de l'adultèrePresses de la Cité, 445 pages, 1ère parution en 2007Titre original : The adultery club, traduit par Regina Langer

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