Magazine Cuisine

Un aller simple pour la maison hantée

Par Maigremont

Nous le surnommons à juste titre "the Ghost". Peu présent parce qu'il à un métier, comme il aime à nous le rappeler, nous le supplions souvent de venir à nos sauteries mensuelles, mais l'amour du job bien fait l' empêche de croiser le verre bien des fois. Et puis il habite loin le bougrrrrrrrrrre. Et pourtant, il l'aime la dive bouteille. Nous sommes chez Philippe, pour une éclectique...

Mandrillon
Premier vin et déjà un rouge ? C'est une petite cachoterie proposée par the Ghost lui-même. Une mise en verre avec des rondeurs et une dose de petits fruits rouges qui claque bien. Ca se boit sans soif et c'est bien gourmand ! Il pourrait vous réconcilier avec un Beaujolais Nouveau, si vous n'aimez pas ça. S'en est bien un, et Vieilles Vignes qui plus est, version 2009 de Emmanuel Mandrillon. Bah c'est propre et c'est bon !

On repart sur les blancs, vu qu'on les a pas encore goûtés. Celui-ci est simple, pas très jovial, de papier à lettre, avec d'étonnantes notes de menthol et chlorophylle. L'allure est molle. Finale sur l'amande amère. C'est un Aligoté 2007 du domaine Vaudoisey-Creusefond. Pour amateur d'Aligoté...

Ca se bouscule au portillon avec ce second blanc : miel, résine de pin, quelques notes pétrolées sur une minéralité omniprésente. Bouche vive à l'attaque citronnée, avec des touches de champignon, de truffe et de sel en final. Un très beau vin, qui semble avoir vieilli avec harmonie, mais de là à lui donner 13 ans ! Nous étions tous loin du compte. C'est un Chinon blanc 1996 de Jean-Maurice Raffault.

On accompagne le tout par quelques rillettes de saumon maison.

Et on accélère avec cet autre blanc et pas des moindre. Beaucoup plus sage et fin que le Chinon, plus élancé aussi : un modèle pour belle mère dans le genre "gentil gendre". Il est droit, franc, net, sur les fruits blancs (mirabelle). Un exemple d'équilibre du à l'acidité parfaitement digeste et à sa matière respectable. Un superbe vin ! Bravo la Jacquère 2007 du Domaine Dupasquier, Vin de Savoie. Et quand on connait le prix, on aurait tort de s'en priver.

Quand homme blanc couper du bois, homme blanc aimer le vin qui suit ! Un vin pour bucheron  (du dimanche) : terriblement jus de planche, une honte pour un vin qui a maintenant 8 ans et qui n'a rien d'autre à proposer que du bois. C'est un Fixin blanc 2001 de la grande Maison Louis Jadot... oui Jadot !

Chaleureux au nez, épice et herbes aromatiques et notamment thym, fruit très mur. En bouche, c'est très dense et pour ma part, il manque d'un peu de finesse. Visiblement dans une phase ingrate. C'est "la Nine", Minervois 2008 de Jean-Baptiste Senat.

saut_

Un sauté de porc à la Catalane (chorizo, zitounes noires...)

Là pas de doute, on est dans le sud du sud, mais pas tout à fait l'idée qu'on pourrait se faire d'un vin à l'alcool intégré. Très puissant, fruits noirs, c'est "too much" ce Côtes de Provence 2003 "le Carré de Laure" du domaine Borrely-Martin. Le sauté de porc à eu l'avantage de calmer le feu qu'il avait en lui.

Retour vers le Gamay : ensemble assez souple et fruité avec une légère sensation animale. Un vin agréable avec une finale qui se resserre sur les épices. C'est un Côtes d'Auvergne Boudes 2008 "La Passion de Quatre Générations", 75 % de Gamay de André Charmensat.

Le vin suivant donne dans l'âge respectable. Au nez, c'est simple avec des notes de fraise et de fruits rouges. Mais la bouche sèche énormément et offre une certaine fluidité. Ce Chinon rouge 1996 n'aura pas fait aussi bien que son acolyte blanc bu en début de dégustation. C'était le Château de St Louand "Réserve de Trompegueux".

L'avant dernier vin arrive sur la table. La robe est très noire et très jeune. On sent d'emblée un élevage flatteur mais non tapageur sur une belle dose de fruits noirs. La bouche possède un jolie corps, pleine de charme avec encore une fois ces fruits noirs et quelques herbes aromatiques. Longueur correcte. Un vin soigné qui offre un réel plaisir. Une belle expression du sud avec ce Fitou 2006 "les 4 du Pilou" de Mont-Tauch à base de Carignan, Grenache et Syrah.

Et le dernier avant de reprendre notre billet retour pour la maison. Etonnant, le nez poivronne un peu et de

Du_Vin
façon agréable. La bouche est lisse avec une surprenante finale sucrée (peut-être un peu trop justement). C'est un Beaujolais Village Nouveau 2009, c'est "Du Vin ! " de Jean-Marc Burgaud.

Voilou, c'est tout pour cette soirée. N'ayant pas eu peur, The Ghost nous a tous réinvités au printemps pour une prochaine dégustation...  

A retenir tout de même : le Beaujolais Nouveau d'Emmanuel Mandrillon, le Chinon blanc 1996 de JM Raffault, la Jacquère 2007 du domaine Dupasquier et le Fitou de la belle Cave Coopérative de Mont-Tauch.

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