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Parce qu’il faut bien s’amuser quand on est seule

Publié le 30 décembre 2009 par Leschatserrants

Parce qu’il faut bien s’amuser quand on est seule

-Hey, je regarde, c’est tout! j’ai répondu d’un air qui se voulait tranquille, mais je paniquais en vrai. Ses yeux me dévisageait crescendo; c’était évident qu’il manifestait de plus en plus d’intérêt à mon égard.

-Et tu t’appelles comment ?

-Ah, ça, c’est tout une histoire…, je lui ai dit en fuyant son regard qui me mettait franchement mal à l’aise.

-T’es de quelle origine ?

-Apatride.

-Tu veux pas me répondre ? Tiens, je te passes mon pote, tu lui parleras bien, à lui.

Et de force il m’a fourré l’oreillette dans les mains.

-Allo? A fait une voix grave mais curieusement nasillarde, la voix d’un mec qui se prend pour plus beau qu’il ne l’est. C’est quoi ton nom?

-J’en ai pas.

-Tu sais, je suis sur que t’es une fille très  charmante et tout, et en plus tu plais à mon pote. Tu voudrais pas lui faire plaisir et lui dire comment tu t’appelles ?

-Désolée, je n’ai pas le temps pour ça.

J’ai rendu poliment l’oreillette au vendeur et j’ai tourné les talons. Au moment où j’essayais de quitter la pièce, il s’est mis devant moi.

Il bougeait de façon à me coincer dans un coin, prétextant qu’il voulait « qu’on parle » quand un couple est arrivé.  Ils se sont mis à jouer avec un canard en plastique, ce qui a distrait le vendeur et m’a permis de me libérer.

Je ne tenais pas à partir, mais je n’étais pas conne au point de rester seule à l’arrière alors je me suis rapprochée du couple.

Le mec, qui s’était réinstallé derrière le comptoir et avait, enfin, fini de téléphoner, m’a lancét qu’il me ferait une réduction sur tout ce que  je voulais.

-T’as un copain ? il m’a demandé .

-Non.

-Donne moi ton numéro, alors.

-Au fait, j’ai dit en me rappelant soudain d’un truc super important, la meuf dont tu parlais au téléphone, c’était pas ta copine ?

-Hé! Non, c’est juste une fille comme ça!

-Une fille comme ça? Mais tu sors avec elle, merde! Vous les mecs, vous êtes tous des putes.

-Des putes ?!

-Clair ! Vous vendez votre bite à la première venue, bande de gros pervers!

J’aurais voulu en dire plus mais il commençait à se faire tard alors, après avoir acheté un gode, sous le regard lubrique du vendeur qui rêvait assez certainement de l’essayer avec moi, je suis partie.

Je n’allais pas perdre mon temps avec un sale con qui s’imaginait avoir la moindre chance de me baiser, juste parce qu’il voyait une jolie noire avec un gros cul ce qui sous entendait que je n’étais qu’un putain d’objet sexuel. Ça me rendait furax. Les mecs que je matais dans la rue ne se retournent jamais- non, je n’attire que les putains de désaxés sexuels 3 fois plus vieux que moi qui rien qu’en me voyant s’imagine que je suis prête à baiser sur le champ. Ce qui, il faut le reconnaître, n’est pas toujours le cas.

Je sais bien que nous avons tout plus au moins cela en tête, l’envie de coucher avec quelqu’un qui nous plait, mais croyez moi, dans mon cas, ceux qui me trouve bonne s’attendent aussi à ce que je danse en peau de bête devant eux, peu leur importe que je sois capable de réfléchir ou pas.

Après, je ne me rappelle plus trop les détails mais quand ma colère s’est un peu calmée, j’ai fini par atterrir dans un minable hôtel 1 étoile dans le coin le plus paumé du 9e.

Ma liberté impliquait de devoir rester, encore plus qu’avant, une solitaire, ce qui était assez horrible, en y pensant. Et puis il était possible, pour ne pas dire certain que peut être  que ma fuite était une mauvaise idée.

J’étais trop têtue pour le reconnaitre. Mais, que j’aie raison ou tort, j’étais déjà aller trop loin, je devais continuer jusqu’au bout.

Ma chambre était plutôt médiocre, mais il ne fallait pas s’attendre à mieux pour ce prix.  L’endroit était horriblement austère, façon chambre de bonne sœur, avec un horrible papier peint jaune canari, une unique télé  qui devait dater, au moins, des années 80, et une fenêtre dont la vue, désolante, donnait sur l’arrière cour.

J’ai déposé mes affaires sur le lit illico presto, j’ai fait couler un bain et je me suis jetée dans l’eau brûlante en fermant les yeux. C’était probablement la meilleure chose qui m’était arrivée de la journée.

Après ce bon bain, mon lit avait l’air en tout point appétissant et comme il n’y avait rien de bon à la télé, je me suis recroquevillée dans les couvertures.

Mais je n’arrivais pas à dormir et il n’y avait qu’un seul moyen de me détendre.

D’une main, j’ai ouvert mon sac et en a sorti le gode, tout en me caressant de l’autre les seinspuis le clitoPrenant le gode, je le fis doucement entrer puis coulisser en cadence avec les mouvements de mon autre main, qui s’occupait du capuchon de mon clito.

J’étais aux anges: vraiment, c’était la meilleure chose qui me soit arrivée aujourd’hui. Il faut dire que le gode est le meilleur des hommes: ni trop lent ni trop rapide, contrairement à ses congénères, il ne salit pas. Avec lui pas de problèmes d’amour, qu’il aime trop ou pas assez: le gode se borne à sa fonction primaire. Dieu merci, il ne parle pas et donc n’emmerde pas. Il est fidèle- on n’a même pas besoin de se marier avec lui pour exiger cette qualité et il… Enfin, vous savez, c’est un gode, quoi, il n’a pas de mains…

C’est au milieu de ses pensées brumeuses que j’ai joui.

Et ça m’a endormie direct.


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