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2009, l'année du renoncement version Sarkozy

Publié le 01 janvier 2010 par Juan
2009, l'année du renoncement version Sarkozy
Jeudi 31 décembre, Nicolas Sarkozy a donc présenté ses troisièmes vœux aux Français : "Je ne suis pas un homme qui renonce à la première difficulté" s'est il exclamé, comme pour se le prouver à lui-même.
Pourtant, l'année 2009 fut bien celle de tous les renoncements: la pression, tantôt sociale, tantôt internationale, l'a fait dévier de sa trajectoire du "travailler plus". les couacs de sa majorité l'ont fait trébuché. Voici la rétrospective d'une année supplémentaire de Sarkofrance, une année de doutes, de dérapages, d'agenda incontrôlé, de revirements en tous genres. Sarkozy aborde 2010 affaibli comme jamais, aux prises avec ses démons personnels (narcissique, clivant et sûr de lui) et une "majorité" minoritaire qui commence à douter.
87ème semaine de Sarkofrance : les paris risqués de Sarkozy
Nicolas Sarkozy ne change pas. Ses vœux du 31 décembre supposés généreux, furent pollués de quelques 23 "je" : "J’ai promis", "Les initiatives que j’ai prises", "je vous ai toujours dit la vérité et j’ai agi", "Je suis plus décidé que jamais", "j’ai voulu", etc. Il veut réorganiser l'UMP et débute 2009 avec une relance jugée incertaine, des comptes plombés par son obstination sur ses nombreuses défiscalisations. Le slogan anachronique du "Travailler plus pour gagner plus" a un prix que nous payons aujourd'hui : la destruction de l'emploi intérimaire et des CDD, rendus inutiles par la loi TEPA. Les chômeurs s'ajoutent par paquets de cinquante mille aux statistiques du tout nouveau pôle emploi. Sarkozy n'a encore cédé aucune mesure d'accompagnement social.
88ème semaine de Sarkofrance : le retour du vacarme sarkozyen
Israël attaque et bombarde Gaza. Sarkozy file au Proche Orient, pour stigmatiser le Hamas au moment même où les chars israéliens entraient dans la bande de Gaza. L'opération "Plomb durci" durera une vingtaine de jours et 1400 morts. En France, Sarkozy désigne Xavier Bertrand à la tête de l'UMP, et promeut le félon Eric Besson à l'Identité Nationale, en remplacement de Brice Hortefeux qui accapare les Affaires Sociales. Il lâche aussi une annonce qui fait du "bruit", la suppression du juge d'instruction. Le ministre du Budget Woerth garantit que les dépenses sont parfaitement maîtrisées ... à 80 milliards d'euros près. La ministre Lagarde se réjouit de l'arrivée du froid pour stimuler les soldes de pulls et de manteaux. On a aussi appris que les postes ouverts au recrutement d'instituteurs/trices en 2009 seront réduit de 3 000 par rapport à 2008. Woerth avait certes expliqué qu' "il y a une fonction publique qui est trop nombreuse"...
89ème semaine de Sarkofrance : janvier, c'est le temps des cadeaux et des bilans
Nicolas Sarkozy termine sa tournée des vœux d'omni-président. De Paris à Saint-Lô, de Nîmes à Orléans ou Vesoul, l'ancien "député fainéant" s'est démultiplié sur les écrans des chaînes d'information pour distribuer cadeaux et remontrances. Lundi, il s'en prend au personnel enseignant, dont les syndicats avaient boudé sa cérémonie de vœux à Saint-Lô. Il faut dire qu'il n'a apprécié les manifestants bruyants qui l'attendaient. Le préfet et le chef de la police locales seront mutés. Jeudi, il tance les banquiers, qui ont intérêt à limiter leurs bonus et dividendes. Le plan de relance, à défaut de "relancer" l'économie, sert à quelque chose: distribuer des cadeaux inattendus, et le faire savoir aux clientèles concernées. Voici donc 100 millions d'euros pour le patrimoine culturel, 100 millions d’euros pour la police et la gendarmerie; et 80 millions pour la rénovation des prisons.
90ème semaine de Sarkofrance : notre président déboussolé face à Obama 
Sarkozy est agacé. L'intronisation de Barack Obama mardi 20 janvier éclipse son actualité présidentielle en France l'espace d'une journée. jaloux, il lâche: "On a hâte qu'il se mette au travail et qu'on change le monde avec lui." L'exemple américain est pourtant édifiant: gel des salaires de son équipe, plan de relance, suppression de Guantanamo. Obama n'a pas attendu son entrée en fonction pour commencer à travailler. Sarkozy attend toujours pour décrocher quelques mesures sociales.
91ème semaine de Sarkofrance : la nouvelle imposture sociale de Sarkozy
Jeudi, plus de deux millions de personnes manifestent contre le cauchemar français. Le ras-le-bol social et politique est général. Le pouvoir en place a fait le dos rond. Nicolas Sarkozy est devenu le bouc-émissaire d'une France écœurée. On attendait l'abandon de réformes inutiles, contre-productives (la défiscalisation des heures supplémentaires) ou injustes (le bouclier fiscal à 50%), et un vrai plan de relance. Quand le Figaro dévoile la liste des fameux 1000 chantiers du plan, on tombe de sa chaise: Certains projets relèvent de la mise aux normes de sécurité de certains hôpitaux, des voies ferrées ou de certains équipements routiers, ou de la rénovation des tribunaux et des prisons! La crise a bon dos. le Grenelle de l'Environnement est bien loin. Les dépenses "vertes" ne pèsent rien dans le plan.
92ème semaine de Sarkofrance : Sarko reste hors sujet
Jeudi, Nicolas Sarkozy s'exprime à la télévision. Il "écoute", mais il ne répond pas à la contestation. Devant quelques journalistes choisis,  il ouvre des pistes, et laisse "une place au dialogue" lors de sa prochaine réunion avec les partenaires sociaux le 18 février. Il enfume son assistance avec le soit-disant reversement des intérêts payés par les banques à l'Etat à la politique sociale, fâche les Anglais en critiquant Gordon Brown, et personne ne relève sa bourde sur la suppression de la taxe professionnelle (28 milliards d'euros par an, et non 8). Il soutient aussi Bernard Kouchner, mis en cause par une enquête de Pierre Péan.
93ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy doit solder ses frigidaires
Ségolène Royal a eu cette formule qui claque : "Nicolas Sarkozy vendrait des frigidaires aux esquimaux." Cette semaine, le chef de l'Etat préfère fuir à l'étranger et abandonner son gouvernement en rase campagne plutôt que d'affronter la grogne généralisée qui frappe la Sarkofrance. Il part au Proche Orient, histoire de prendre un peu de recul. Bachelot présente sa réforme de l'hôpital. Besson promet de récompenser les dénonciations de passeurs. Christine Lagarde avoue que la récession serait d'au moins 1% en 2009. Yves Jego a dû se réfugier en France, abandonnant la négociation en Outre-Mer à deux médiateurs imposés.
94ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy a mis un genou à terre
Retranché dans son palais, son avion ou des salles de province surprotégées, Nicolas Sarkozy a mis un genou à terre. Ses ministres cèdent: Pécresse a annoncé «un nouveau texte dans les semaines qui viennent» sur le statut des enseignants-chercheurs. Brice Hortefeux garantit au Planning Familial le maintien de ses crédits jusqu'en 2011. Le 18 février, Sarkozy lui-même lâche (enfin) 2,6 milliards d'euros de mesures sociales, une "micro-relance" : suppression des deux tiers restants de l'impôt sur le revenu restant à acquitter pour 4 millions de foyers, crédit d'impôt pour 2 millions d'autres, 300 millions d'euros de bons d'achats de services à domicile . Le lendemain, il promet des Etats Généraux de l'Outre Mer, pour calmer deux mois de grève générale en Guadeloupe puis en Martinique.
95ème semaine de Sarkofrance: qui va désactiver le président "pop up" ?
Comme ces petites "fenêtres surgissantes" du Web appelées pop-up, le chef de l'Etat s'agite pour divertir. Cette fois-ci, il laisse fuiter dans la presse son projet de réforme de l'organisation territoriale du pays. Les oppositions de tous bords se mobilisent, des sites fleurissent, des pétitions circulent. Jean-Louis Borloo lance un "Grenelle de la Mer". Sarkozy visite le Salon de l'Agriculture au pas de charge, et entouré de quelques milliers de policiers et gardes du corps. Il veut éviter tout dérapage. Puis il déjeune avec 11 enseignants triés sur le volet. La nomination de François Pérol, son conseiller économique, à la tête des banques populaires et des Caisses d'Epargne, fait débat: l'Elysée a menti. La Commission de déontologie n'a pas été consultée.
96ème semaine de Sarkofrance : la "positive attitude" de Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy s'agace du pessimisme ambiant. Il demande à ses ministres de "p-o-s-i-t-i-v-e-r". Il veut taire les voix discordantes au sein de son équipe gouvernementale, et que chacun multiplie sourires et bonnes nouvelles. Exercice difficile. Lundi, on est frappé par l'ampleur du déficit annoncé par Fillon: 104 milliards d'euros en 2009, c'est-à-dire une réévaluation à la hausse de plus de 50 milliards d'euros. Pourtant, où est la relance ? Dans quelques mois, on apprendra que le déficit était en fait de 140 milliards, record séculaire.
97ème semaine de Sarkofrance : la droite recomplexée
Où sont passés ceux qui nous assénaient qu'il fallait travailler plus, s'enrichir plus, expulser plus, punir plus ? La droite décomplexée chère à Sarkozy a disparu. Sarkozy le premier n'assume plus son "bling bling". En déplacement officiel au Mexique, il se fait invité trois jours avec Carla dans la villa de luxe d'un milliardaire suspecté de narco-trafic, trois jours qui ont coûté une quarantaine de smic mensuels. En France, les discours d'Eric Besson, empêtré dans une polémique sur le "délit de solidarité", popularisé par le film Welcome, sont contredits par les faits : décourager les témoins et les "aidants", traquer les clandestins, la politique d'immigration reste inchangée. Coté emploi, la crise s'aggrave. Mardi, l'UNEDIC a aggravé ses prévisions en réévaluant à 454 000 le nombre de demandeurs d'emplois (de catégorie 1) supplémentaires cette année.
98ème semaine de Sarkofrance : Sarkozy, le bouclier des riches
Chassant provisoirement la polémique sur l'insuffisance manifeste du plan de relance français, le sujet fiscal revient enfin au centre des débats. Quelques députés UMP ont cru bon de critiquer le bouclier fiscal. L'an dernier, 834 contribuables se sont partagés 307 millions d'euros, les deux tiers du coût du bouclier. Second débat, le gouvernement s'entête sur la défiscalisation des heures supplémentaires. Des économistes critiquent cette mesure qui permet aux entreprises de faire travailler davantage les salariés survivant aux multiples réductions de personnel. Pour divertir l'attention, Sarkozy a sorti sa parade habituelle : la rengaine sécuritaire. Il annonce son projet d'interdire les "bandes". Les Français ne sont pas dupes. Le 19 mars, la contestation s'était déplacée dans les rues et les grèves. Trois millions de personnes à nouveau.
99ème semaine de Sarkofrance: "le mauvais gars, au mauvais endroit
De mémoire de générations, la crise actuelle est "hors normes". On s'attend à 1 million de chômeurs supplémentaires cette année. Séquestrations de dirigeants, manifestations, chahut social, les tensions sont extrêmes. Les schémas du passé sont disqualifiés. Mais Sarkozy tient bon sur ses vieux slogans: moraliser le capitalisme et soutenir l'investissement. Bizarrement, le chantre de la rupture est incapable de penser au modèle de la France d'après. Le débat sur les inégalités n'aura pas lieu. PDG de l'entreprise France, Sarkozy n'est d'ailleurs pas le meilleur des modèles : salaire augmenté, nouvel avion, vacances à répétition, virées nocturnes.
100ème semaine de Sarkofrance : Sarko le caïd
Nicolas Sarkozy affiche son volontarisme à l'étranger. Au G20 à Londres, puis au sommet de l'OTAN à Strasbourg, il retrouvait enfin un rôle à sa mesure. Pourquoi faut-il qu'il caricature le débat, et exagère ses colères ? Sans doute pour cacher son désarroi. On veut nous faire croire que le G20 a mis un terme à l'évasion fiscale et a trouvé une réponse commune à la crise économique : c'est simplement faux. Il n'y a aucun plan coordonné, aucune mesure de rétorsion concertée contre la fraude fiscale, et la liste des paradis fiscaux est ridiculement étroite. En France, la justice refuse de poursuivre les dirigeants africains suspectés de détournements de fonds... Sarkozy, moralisateur de pacotille ?
101ème semaine de Sarkofrance : Président fatigué cherche repos
Le monarque se réfugie dans la résidence de sa belle, au Cap Nègre. Il ne revient que 36 heures, en milieu de semaine.  Il laisse ses portes-flingues s'étrangler de rage contre Ségolène Royal. A Dakar, l'ex-candidate socialiste est allée demander pardon pour le discours colonialiste raté de Nicolas Sarkozy de juillet 2007. La Sarkofrance perd-elle pied ? Contre l'avis du gouvernement, le parlement a durci le "petit décret" contre les bonus des patrons des secteurs bancaires et automobile, en élargissant ces restrictions à tous les sous-traitants de l'automobile et aux entreprises aidées par le Fonds stratégique d'investissement. Coté immigration, Eric Besson s'enferme dans ses mensonges sur le délit de solidarité. A l'Assemblée, le projet Hadopi de lutte contre le téléchargement illégal échoue pour cause d'absentéisme des députés UMP...
102ème semaine de Sarkofrance : Sarkozy pédale mais n'avance plus
C'est Pâques. Sarkozy est toujours en vacances. Il enguirlande quand même ses ministres qui s'épanchent d'ambitions personnelles dans les médias. Et provoque une belle polémique à l'étranger en prononçant des propos peu amènes contre Zapatero, Obama et Merkel. Alliot-Marie nous vend un décret anti-cagoule, et Bachelot prépare de nouvelles sanctions "planchers" contre les fraudeurs à la Sécu. En Sarkofrance, quand on n'a pas d'idée, on se moque et on réprime.
103ème semaine de Sarkofrance: Sarcoïdose
Sarkozy part à Nice, expliquer qu'il va faire la guerre aux "bandes" et aux "cagoules". Qui rappellera son échec contre la délinquance violente, en constante augmentation depuis 2002 ? Son fidèle Eric Besson s'en va à Calais. Trois jours avant, il annonce la réforme des naturalisations (il parait qu'il veut les accélérer...), puis cautionne une rafle de 200 sans-papier dans la "jungle" de Calais 48 heures avant sa visite (tous, sauf 9, sont relâchés le lendemain). Vendredi, Sarkozy "lâche" 1,3 milliards d'euros pour sauver 500 000 jeunes du chômage cette année en subventionner leurs embauches. Ces mesures ne corrigent pas leur précarité. Trimer pour bosser reste le meilleur moyen pour discipliner leur ardeur avant d'entrer dans la vie active.
104ème semaine de Sarkofrance: une France glamour, vulgaire et sourde
Nicolas et Carla partent en Espagne deux jours, entourés de journalistes "people" choisis par l'Elysée. Un bel exercice de glamour pour cacher les calomnies et les insultes. En près de 2 ans de présidence, Nicolas Sarkozy a popularisé la vulgarité aux sommets de l'Etat: ses proches usent de violence verbales inouïes; le président ne peut s'empêcher de se moquer, quand lui-même ne supporte pas la dérision à son encontre; ses ministres stigmatisent et caricaturent l'opposition. Eric Besson, lui, dévoile son jeu le gouvernement entend bien poursuivre, décourager et condamner les bénévoles d'organismes humanitaires.
105ème semaine de Sarkofrance : les beaux discours ne cachent pas un mauvais bilan
Qui a pu fêter les 2 ans à l'Elysée de Nicolas Sarkozy ? Certainement pas les Français interrogés dans les différents sondages de ces dernières semaines. Faute d'opposition unie, le chef de l'Etat serait réélu par défaut si une élection présidentielle se tenait ces jours-ci. Le 5 mai, Nicolas Sarkozy tient un meeting électoral devant 4 000 militants UMP, pour expliquer qu'il fallait attendre les 5 ans de mandat pour dresser le bilan de son action et s'auto-congratuler de ses deux premières années de présidence. Yazig Sabeg, son nouveau Haut Commissaire à la Diversité et l'Egalité des Chances, lui remet un rapport très attendu, avec une cinquantaine de recommandations, comme la refonte de la filière professionnelle, la spécialisation des collèges ou le développement de l'alternance. Vendredi, dans le Var, Nicolas Sarkozy célèbre le 8 mai 1945 et le sacrifice de "ses enfants morts pour racheter le déshonneur de la défaite, pour racheter la honte de la collaboration". Lundi, les gardiens de prison ont commencé un mouvement de protestation, blocages des établissement à l'appui. Eric Woerth confie qu'il aimerait  réduire le nombre de fonctionnaires de 35 000 en 2010.  Brice Hortefeux explique qu'un coup de pouce au SMIC était contreproductif.
106ème semaine de Sarkofrance: la carote et le bâton
La Sarkofrance manie la carotte et le bâton. Carotte présidentielle avec une modeste concession aux opposants à la réforme des hôpitaux, un effet d'annonce sur la lutte contre les discriminations, un rapport incomplet sur le partage de la valeur ajoutée. Anniversaire présidentiel oblige, Nicolas Sarkozy s'affiche serein, lors d'un déjeuner avec les dirigeants d'un hebdomadaire dit d'opposition, ou lorsqu'il proclame son admiration à Angela Merkel et à l'Allemagne toute entière lors d'un meeting électoral dimanche 10 mai. Conciliant, il accepte de revoir la gouvernance des CHU prévue dans la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires: "Le directeur ne doit pas devenir un despote absolu". Son ministre Hortefeux présente la mise en oeuvre des chèques "emploi service" de 200 € promis par le Monarque en février, sous la pression de la rue.
Mais Sarkozy s'est permis quelques coups de bâton sur les immigrés retenus, des journalistes sous contrôle, des contestataires universitaires, et un présumé terroriste. Sans attendre la décision de justice contre son appel d'offre contesté, Eric Besson signe les contrats d'assistance aux sans-papiers dans les centres de rétention. Julien Coupat, pseudo-leader de la "bande de Tarnac" reste en prison. Sa 4ème demande de mise en liberté a été rejetée.  A Radio France, Jean-Luc Hees et Philippe Val, le patron de Charlie Hebdo, prennent leur marques de pistonnés du Président.
107ème semaine de Sarkofrance : comment filtrer la démocratie
Depuis mai 2007, la trajectoire du président français est claire : satisfaire les plus fortunés, contrôler l'opinion, tout en plaçant ses proches pour consolider son avenir. Sarkozy ne s'occupe pas de sécurité, mais de surveillance. Le gouvernement prépare la loi LOPPSI 2, un arsenal complet de (cyber)surveillance: obligation faite aux FAI de bloquer l'accès aux sites interdits par les autorités, mise en oeuvre d'outils de géolocalisation des internautes, généralisation du fichier Périclès, autorisation des logiciels mouchards et clandestins. On se rappelle que, pour la première année de son mandat, Nicolas Sarkozy s'est exercé à mettre en œuvre son programme "de rupture", un joli terme pour désigner la destruction méthodique des filets sociaux du pays, puis, dès l'automne 2008, que la crise a contraint Nicolas Sarkozy a modérer ses velléités de casse sociale.
108ème semaine de Sarkofrance : Sarkozy, l'insécuritaire permanent
Le scrutin européen approche, les sondages ne sont pas trop mauvais. Il faut motiver l'électeur de droite déboussolé par 9 mois de vulgate sociale pour cause de crise. Nicolas Sarkozy ressort son joker favori, la lutte contre l'insécurité. Projet de loi LOPPSI 2, fouille des cartables à l'école, base navale face à l'Iran, gros mots contre la Corée du Nord, le président nous protège des vilains du monde et des voyous de l'intérieur. Qu'importe si nous fêtons sa 7ème année, quasiment sans interruption, à la tête des forces de l'ordre. Le président français est moins disert sur l'insécurité sociale. Il y avait pourtant de quoi dire: le chômage explose, le RSA entre en vigueur, le prêt de main d'oeuvre est assoupli, et l'ignoble Lefebvre propose d'autoriser le travail pendant les congés maladie et maternité.
109ème semaine de Sarkofrance : une France exaspérée mais un président serein
A l'approche des élections européennes, Sarkozy reste serein. La remise d'un rapport "consensuel" sur la réforme des lycées par Richard Descoing, une belle division de l'opposition, et une visite d'Obama sur les plages de Normandie pour booster sa stature de chef d'Etat européen la veille du scrutin lui donnent quelques motifs de satisfaction: le scrutin de dimanche a été "neutralisé" comme prévu. L'UMP a fait une campagne minimaliste. Sarkozy s'est bien gardé d'évoquer les sujets européens (crise écologique, protection sociale, investissements publics, défense européenne). Dimanche avec Angela Merkel, mercredi contre l'Iran, jeudi à Bordeaux, samedi avec Obama, Nicolas Sarkozy a préféré intervenir sur des sujets internationaux. Nicolas tenait à sa photo avec Barack. Devant la préfecture du Calvados, la foule applaudissante était composée de quelques 300 militants UMP triés sur le volet.
110ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy, monocrate mais minoritaire.
Sarkozy aurait soit-disant gagné les élections européennes. Qu'importe si 6 millions de votes se sont évaporés depuis 2007. L'UMP reste en tête dans un paysage politique désolant et abstentionniste. Le monarque déplace en Savoie pour parler "énergies renouvelables": «La croissance durable, j’ai fait campagne sur ce thème avec Jean-Louis Borloo, nous avons inventé le Grenelle de l’environnement». On n'oublie pas la libéralisation de la production d'OGM, le rejet à l'Assemblée Nationale de deux projets de lois écolos, le compromis minimaliste sur l'engagement européen de réduction des émissions carbone à l'horizon 2020, ou le plan de relance minimaliste en matière d'environnement (600 millions d'euros sur 26 milliards). Les prix en France baissent en France, pour la première fois depuis 1957, et le déficit de la Sécu, lui, explose à plus de 20 milliards d'euros. Tout va bien.
111ème semaine de Sarkofrance : qui lèvera la burqa présidentielle en Sarkofrance ?
A Genève, capitale du secret bancaire, Nicolas Sarkozy prononce un discours social et écolo, taxe carbone européenne et appel à un nouveau modèle de développement à l'appui. Il faut faire oublier l'offre raisonnable d'emploi, le prêt de main d’œuvre, le transfert aux mutuelles et organismes privés l'assurance des maladies longues; et l'allongement de l'âge légal de départ à la retraite. En France, le gouvernement s'empresse de publier le texte d'application de la réforme constitutionnelle de juillet 2008 permettant l'intervention du Monarque au Congrès de Versailles. On attend toujours la mise en œuvre du nouveau droit au référendum d'initiative populaire. La réforme de l'hôpital est adoptée. L'hôpital sera une entreprise comme les autres. Les conditions de contrôle du RSA sont précisées : le bénéficiaire peut être fliqué à son insu comme jamais. Tout y passe. Enfin, le fameux décret "anti-cagoule" est publié au Journal Officiel.
112ème semaine de Sarkofrance : les affaires reprennent !
Le discours devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles a tourné court. Sarkozy livre une bouillie idéologique inédite, qui trouble jusque dans les rangs de l'UMP, en appelant de ses vœux la constitution d'un nouveau modèle français qui mêlerait productivisme, consommation, investissement et écologie. La seule nouvelle est l'annonce d'un emprunt national. Sarkozy emprunte aux ménages ce qu'il ne peut plus leur prendre en impôt. Un mini-remaniement gouvernemental fait entrer un Mitterrand auprès de Fillon. Le Monarque part ensuite aux Antilles, mais la mort de Michael Jackson éclipse "l'évènement".
Une autre affaire, plus sombre, plus dangereuse, refait surface. En septembre 1994, la France a vendu à perte trois sous-marins Agosta au Pakistan. Pourquoi "à perte" ? C'est curieux. Sarkozy était ministre du Budget, il a autorisé la défiscalisation des commissions versées à divers intermédiaires pakistanais ou autres. En 2002, un attentat ciblé coûte la vie à 11 ingénieurs français à Karachi. La DCN explique au juge Bruguière chargé alors de l'instruction qu'elle soupçonne des représailles pakistanaises et un financement politique illégal en faveur du camp balladurien. Il y a 10 jours, Sarkozy a déclaré que cette théorie était une "fable".
113ème semaine de Sarkofrance : Sarkozy, on t'a vu !
Dimanche, François Fillon réunit quelques ministres pour lancer ce "Grenelle de l'Emprunt", et annoncer son calendrier de mise en œuvre. Sarkozy reçoit les syndicats pour leur dire qu'ils seront associés à la démarche. Pour séduire les écologistes, il confie à Rocard le soin de réfléchir à la future taxe carbone. Mais l'Assemblée Nationale a adopté sa fameuse loi "anti-bandes", proposée par Christian Estrosi. Un dispositif inutile, basé sur le soupçon plutôt que le constat. L'UMP elle s'est fait prendre la main dans le sac : à peine la réduction de la TVA (de 19,6 à 5,5%) sur la restauration est-elle entrée en vigueur que le parti de Xavier Bertrand a envoyé aux quelques 120 000 restaurateurs un bulletin d'adhésion à l'UMP... Et comment a-t-elle obtenu leurs coordonnées ?
114ème semaine de Sarkofrance: la communication cache-misère du Président
Quand Nicolas Sarkozy parle du G8, il se veut pédagogue. Un exercice difficile puisque le sommet du G8 à l'Aquila en Italie fut, concrètement, un échec complet, un exercice de communication qui tourna à la farce. Sur le le climat, Sarkozy se félicite d'un "progrès considérable", la publication d'une "déclaration du G14" qui rappelle qu'il faut limiter le réchauffement climatique à ... 2 degrés parce que les "experts du monde entier" l'ont dit. Sarkozy nomme Rocard et Juppé pour réfléchir à son "Grand Emprunt", et s'obstine sur le travail dominical, le seul "marqueur" idéologique qui lui reste. Martin Hirsch publie ses 57 recommandations pour la jeunesse, aussitôt oubliées. Le RSA entre en vigueur. Frédéric Lefebvre cherche un job au gouvernement. Luc Chatel défend mal la suppression des postes de RASED.
115ème semaine de Sarkofrance : lèche-majesté contre lèse-majesté
Cette semaine de fête nationale a été l'occasion pour notre monarque élu de flatter nos armées et d'offrir un concert de Johnny (de quelques millions d'euros) à son bon peuple. L'occasion aussi pour certains médias de faire un peu de "lèche-majesté". Fête nationale oblige, l'über-président a droit aux faveurs des médias cette semaine (France 5, TF1, etc). Mercredi 15 juillet, la loi sur le travail dominical est adoptée par l'Assemblée Nationale dans l'après midi, malgré le refus de 68 récalcitrants de l'UMP et du Nouveau Centre. Les sénateurs votent les nouvelles dispositions sur le secret défense, qui garantissent une belle protection. La Cour des Comptes livre son premier rapport sur les dépenses du monarque: frais de voyages excessifs, absence d'appel d'offres, frais d'études inutiles, vols doublons pour les équipes de sécurité, et ... sondages en tous genres. L'affaire des sondages de l'Elysée ne fait que commencer.

116ème semaine de Sarkofrance : le culte du chef, le silence du peuple.
La session parlementaire s'achève. Pour Nicolas Sarkozy, les congés démarrent mercredi. Il peut partir tranquille. Lors de cette courte session exceptionnelle, du 1er au 24 juillet, nombre de textes symboliques ou inutiles sont adoptés : les députés-godillots ont rendu les fonctionnaires plus "mobiles" et "licenciables" (après trois refus de propositions de reclassement). La gendarmerie est rattachée au ministère de l'Intérieur. La loi Grenelle 1 fait plaisir à tous: elle définit, en 57 articles épais, les priorités écologiques de la France, mais n'engage à rien. Un an d'attente pour ça... Grâce à la Cour des Comptes, on découvre combien Sarkozy aime les sondages : un conseiller occulte, rémunéré 1,5 millions euros par an, suggère les questions, l'Elysée paye l'enquête, OpinionWay la réalise, le Figaro la publie. Au total, le budget que l'Elysée dédie à son entreprise de communication est faramineux : 25 millions pour le SIG (dont 3 millions de sondages), 100 millions de publicités gouvernementales, 284 millions d'aides à la presse, 3 millions pour les Web TV.
117ème semaine de Sarkofrance : travailler trop pour se fatiguer plus
Nicolas Sarkozy découvre que le travail pouvait être mauvais pour la santé. Dimanche, la France s'arrête de respirer, l'espace de quelques heures. Le Monarque a flanché lors d'un jogging dans les bois du Chateau de Versailles. On nous explique qu'il était "surmené". Profitant de cette absence présidentielle inattendue, les ministres ne chôment pas. Christine Lagarde dresse un rapide bilan de sa Loi de Modernisation de l'Economie. A l'entendre, la France n'est plus en crise. La ministre commente également les fausses bonnes nouvelles du chômage : 33 000 chômeurs ne se sont pas réinscrits à pôle emploi. Le nombre total de demandeurs d’emploi progresse encore, pour atteindre 3.634.800 personnes (+18,7% sur un an). Christian Estrosi défend la réforme de la Poste, un changement de statut qui prépare l'ouverture du capital, et, sans doute, la privatisation à terme.
118ème semaine de Sarkofrance : pépins de vacances...
Nicolas Sarkozy se repose. Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture, choque le monde en réclamant quelques 500 millions d'euros de subventions indûment versées entre 1992 et 2002. BNP-Paribas a provisionné un milliard d'euros pour les bonus de ses traders en 2009. Sa crise est passée, la nôtre démarre. Sarkozy s'énerve. Il convoque les représentants bancaires le 26 août. Christian Estrosi, le nouveau ministre de l'Industrie, ne s'épargne pas... devant les caméras. On le voit partout, au point d'agacer ses collègues. En Afghanistan, un 29ème soldat français est mort.
119ème semaine de Sarkofrance: au royaume des tarfuffes, Sarkozy reste Roi
C'est le 15 août, et Nicolas va chercher des pizzas à vélo au Lavandou près du Cap Nègre. Les Français sont en vacances, il faut les divertir et faire croire qu'on est sur le pont. Ses ministres interrompent leurs vacances: Eric Woerth explique que l'explosion des bonus bancaires n'est pas acceptable; Christine Lagarde se félicite d'un regain de croissance au second trimestre, oubliant que l'investissement, objet de toutes les attentions de la relance sarkozyenne, a encore reculé de 1%. Brice Hortefeux désavoue son administration policière qui, appliquant les consignes budgétaires du gouvernement, avait gelé tout recrutement de Cadets de la République, un projet de Nicolas.
La tartufferie diplomatique est aussi manifeste : l'Iran joue avec les nerfs de notre vacancier présidentiel, en exhibant Clotilde Reiss, jeune chercheuse française, et Nazak Afshar, une collaboratrice franco-iranienne du service culturel de l'Ambassade de France en procès à la télévision. La Sarkofrance paye-t-elle le prix de sa diplomatie brouillonne ? Contre la Birmanie qui sanctionne encore l'opposante Aung San Suu Kyi, Sarkozy omet d'appeler à la rescousse son ami chinois, premier partenaire commercial et industriel de la Birmanie.
120ème semaine de Sarkofrance: gouverner, c'est escamoter
Le pouvoir en France n'agit plus, il réagit. La libération conditionnelle et contrainte de Clotilde Reiss a escamoté quelques instants l'échec de la politique étrangère. L'Iran vient de rappeler son utilité à une France décrédibilisée. En Afghanistan, le scrutin présidentiel se tient jeudi comme prévu: un coût faramineux, des  attentats, une participation médiocre, et pour finir, deux candidats qui se réclament victorieux dès le premier tour. Sarkozy est le seul à applaudir.
En France, les ministres se succèdent dans les médias, figés et maladroits dans des exercices de communication à répétition. Christine Lagarde reprend  à son compte les timides recommandations de l'autorité de régulation britannique, la FSA, mais à condition que les autres places boursières emboitent le pas. Un nouveau suicide de détenu en prison pousse Michèle Alliot-Marie à sortir un rapport de son chapeau, réalisé 6 mois plus tôt, dont elle demande l'application "immédiate". Brice Hortefeux doit bafouiller des explications au sujet des nouvelles mauvaises statistiques de la délinquance en France. Et Luc Chatel commet la première bévue médiatique de la rentrée. Accompagné de nombreux journalistes, il visite un magasin Intermarché à Villeneuve-Le-Roi (Val-de-Marne), pour célébrer une opération de baisse des prix sur les fournitures scolaires. On découvre que les rares mères de familles présentes étaient des militantes UMP.
121ème semaine de Sarkofrance: Sarko n'a pas changé
Le président revient pour deux petits jours de travail et de discours. Il demande à ses ministres d'afficher leur détermination. Il tacle les banquiers. Sarkozy pompe ses idées sur les recommandations de l'autorité boursière britannique publiées voici 15 jours: les traders resteront motivés à prendre des risques de plus en plus grands pour assurer le versement complet du solde de bonus de l'année précédente. Eric Woerth surprend tout le monde par sa clémence, en menaçant 3000 contribuables exilés en Suisse de représailles s'ils ne régularisaient pas leur situation d'ici le 31 décembre.
Mercredi, Sarkozy installe la fameuse commission chargée de définir, en deux mois, aux priorités du futur "Grand Emprunt". Le chômage est reparti à la hausse en juillet, +25% sur un an. Laurent Wauquiez, son secrétaire d'Etat à l'Emploi, promet de relever à 1000 heures par an le plafond autorisé de chômage partiel dès septembre. Laisser l'inactivité dans les entreprises est la nouvelle recette du gouvernement.
Mercredi devant les ambassadeurs, Sarkozy fait un one-man-show où il a pu réécrire l'histoire, exagérer son importance, mettre en scène sa détermination. Qui a oublié l'attentisme français des premières semaines se septembre 2008 ?
122ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy, gaffeur ou incompétent ?
Nicolas Sarkozy a révélé tout son paradoxe: habile politique, il excelle à la manœuvre, mais son exécution gouvernementale se révèle terriblement inefficace. Ainsi, le débat sur la taxe carbone s’enflamme. Fillon précise les modalités du futur impôt: elle sera trop modeste pour efficace, trop élevée pour être indolore, mal compensée pour être juste. Brice Hortefeux avait soigné sa mise en scène et organisé trois journées de discussion, avec des toutes sortes de participants sur la sécurité. Sans prévenir, Sarkozy s'invite à la réunion. La campagne présidentielle de 2012 est lancée. On oublierait toujours qu’il est aux manettes depuis 2002. On s’inquiète aussi du lent démarrage du RSA, à peine 35% de demandes satisfaites deux mois après son entrée en vigueur. A Bruxelles, Christine Lagarde crie «haro sur les bonus». Encore ?
123ème semaine de Sarkofrance: le story-telling est-il en crise ?
Le story-telling présidentiel est à rude épreuve en Sarkofrance. Un journaliste de la RTBF dévoile les coulisses de l'une des innombrables "rencontres de terrain": les conseillers du président avaient choisi les salariés figurants entourant Sarkozy dans l'usine normande Faurecia en fonction de leur petite taille.
En visite chez Lula, Sarkozy annonce un peu vite avoir réussi à vendre 36 Rafales au Brésil. L'Etat major brésilien n’a pas pris sa décision. L'histoire d'un Superprésident-supervendeur n'était ... qu'une histoire.
Le même jour, un avocat lobbyiste historique de la Françafrique, Robert Bourgi, avoue que Jean-Marie Bockel, prédécesseur de Joyandet à la Coopération, a été viré de son poste sur un simple coup de fil d'Omar Bongo l'an passé. Quarante-huit heures plus tard, Joyandet se contorsionne encore davantage pour rassurer de la neutralité française en Afrique. On s’étonne aussi du flop intégral de l’une des mesures anti-crise, la fameuse prime de 500 euros pour les chômeurs : au lieu des 200 000 bénéficiaires attendus, à peine 3 283 ont pu la toucher leurs 500 euros. Pour éviter de parler chômage, on cause grippe A. On se dispute sur les chiffres : 6 000 cas supplémentaires par semaine d’après le gouvernement, 20 000 d’après un syndicat d'infirmiers.
Jeudi, Nicolas Sarkozy annonce enfin les modalités précises de la taxe carbone: 17 euros de taxe sur la tonne de CO2,  avec de multiples exemptions et une compensation fiscale encore imprécise. La taxe carbone est carbonisée avant de naître. La video d'un échange public avec des militants UMP le week-end dernier lors de l'université d'été de son parti a frappé de stupeur tous les commentateurs. Hortefeux lâce une blague raciste. Le ministre se défend et crie à la cabale. Trop tard.
124ème semaine de Sarkofrance: le retour de l'omniprésident, et alors ?
Il est partout, intervient sur tous les sujets. Il parle santé, bonus, mesure du bonheur et réchauffement climatique. Il reçoit un premier ministre britannique, file à Bruxelles, visite un hôpital en banlieue parisienne, invite 500 parlementaires UMP à déjeuner à l'Elysée. Nicolas Sarkozy est partout, mais pour quel effet ? Les G20 se succèdent et la régulation n’avance pas. Toujours aucune mesure contre les bonus, et les paradis fiscaux ont simplement changé de nom. La Cour des Comptes fustige le déséquilibre des comptes de la Sécu, et recommande des hausses de cotisations. Mais Sarkozy préfère défendre son fidèle Besson, empêtré dans l'application des tests ADN votés en septembre 2007 pour filtrer un peu plus le regroupement familial.
Vendredi, Sarkozy visite un hôpital bouclé dans le Val-de-Marne : le cyclone présidentiel a causé des annulations de rendez-vous médicaux, des reports d'opérations, la mise en congés d'une partie du personnel, des restrictions d'accès même pour les patients les plus fragiles.
125ème semaine de Sarkofrance: une semaine américaine ratée 
 Les équipes élyséennes avaient tout préparé: un sommet sur le climat, deux discours à l'ONU, une intervention à la télévision française mercredi, un Conseil de Sécurité jeudi, puis une conférence de presse à Pittsburgh. Mais voilà, ces vacarmes n'ont pas fait recette. Son agenda est désespérément vide, ses deux interventions onusiennes sont limitées à 15 minutes. Mardi soir, une belle fête organisée par l'ambassade de France fait jaser: 400 000 euros aux frais du contribuable pour quelques 4 000 invités. De son interview télévisée enregistrée, on ne retient que son dérapage à propos de l’affaire Clearstream, où il déclare les prévenus "coupables". Vendredi, à Pittsburgh, Nicolas Sarkozy est incapable de convaincre ses interlocuteurs sur le micro-sujet des bonus de traders. Son trophée ? La tenue d’un G20 en France en 2011…
En France, Jean-François Copé lâche une petite bombe : il a convaincu le gouvernement de soumettre les indemnités journalières versées par la Sécurité Sociale aux victimes d’accidents du travail à l’impôt sur le revenu. La veille, Eric Besson avait théâtralisé l'inutile destruction des campements sauvages de sans-papiers en bordure de Calais. Jeudi, de nouveaux mauvais chiffres du chômage sont tombés: 32 000 sans-emplois de plus.
126ème semaine de Sarkofrance : l'incompétence au pouvoir
Dans une ville de province bouclée par la police, Nicolas Sarkozy choisit de choyer la jeunesse, mais il rate son bac « jeune ». Les deux annonces phare sont anecdotiques : l'extension du RSA aux jeunes travailleurs de moins de 25 ans est restreinte à ceux qui auront travaillé 2 ans sur 3 ; et le versement d'une allocation d'autonomie directement aux jeunes n'est qu'un « test » sur 8 000 jeunes.
Le gouvernement remet son projet de budget 2010 au Parlement, avec un déficit présenté à116 milliards d'euros l'an prochain, pour 287 milliards de dépenses.  En 2010, la France empruntera 150 milliards d'euros pour faire face à ses échéances, et sans compter le "Grand Emprunt", l'idée estivale d'un Monarque en panne de contre-feux médiatiques. A l’étranger, la diplomatie se couche. Il y a à peine dix jours, Nicolas Sarkozy s'affichait encore offensif contre la «main tendue » de Barack Obama à l'Iran. On apprend que la France soutenait depuis des semaines les négociations américaines avec l'Iran.
127ème semaine de Sarkofrance : le malaise moral de Nicolas Sarkozy
La déconfiture éthique paraît incroyable. Même certains mythes fiscaux s'effondrent: les prévisions de retour à l'équilibre budgétaire (dans 5 ou 10 ans !) reposent sur une hypothèse de croissance économique que la France a rarement connue depuis 10 ans. Les efforts de fiscalité verte se chiffrent à moins de 0,1% des recettes de l'Etat. En Lorraine, Sarkozy se cache pour éviter Gandrange. A Paris, l’affaire Polanski est chassée par une autre, celles des écrits passés de l'actuel ministre de la Culture témoignant d'une expérience personnelle de tourisme sexuel. Débordé, le ministre se justifie avec émotion et maladresse à la télévision. Eric Besson, lui, doit affronter son passé de mari volage. Son ancienne épouse confie 30 années de tromperies. En quelques jours, la stratégie d'ouverture de Nicolas Sarkozy a explosé en vol. Comment réagira l'électorat, à droite comme à gauche, quand viendra le moment du vote ?
On apprend la prochaine nomination de Jean Sarkozy à la tête de l'Etablissement Public d'Aménagement de la Défense. Jean Sarkozy a 23 ans. Son seul diplôme est son patronyme. Sa seule expérience, le piston de son père.
128ème semaine de Sarkofrance : les fausses "surprises" du Président 
Les affaires (Hortefeux, Polanski, Mitterand, Jean Sarkozy) se multiplient. Elles disqualifient le discours présidentiel. Mardi, il annonce sa réforme du lycée. Un rendez-vous pris de longue date. Il tombe mal. Tout le monde ne parle que du piston du fiston. Sarkozy est troublé. L’Affaire du fiston à l’EPAD a explosé sur le Web et dans les médias. Il fallait le regarder réciter son discours sur le lycée, le regard fuyant, la voix moins affirmée que d'habitude, quand il rappelait l'un des principes fondateurs du lycée sous Napoléon : «Cela voulait dire: désormais, ce qui compte en France pour réussir, ce n'est plus d'être bien né, c'est d'avoir travaillé dur et d'avoir fait la preuve par ses études de sa valeur
Ensuite, il déboule dans un lycée de Seine-et-Marne, quelques heures après avoir annoncé de timides propositions pour réformer le lycée. Jeudi, il se rend à Gandrange, sans crier gare, pour répéter... des annonces passées de Luc Chatel il y a 8 mois. Sarkozy improvise aussi une interview "surprise" dans les colonnes du Figaro pour « siffler la fin de la récré».
129ème semaine de Sarkofrance : les vraies polémiques
Après une ultime réunion à l’Elysée, le fiston annonce jeudi soir sur France 2 qu'il abandonne la présidence de l'EPAD. Les supporteurs du Président lancent une charge facile contre les médias et le Net. Deux fichiers issus du controversé "Edvige" sont créés, dimanche, sans débat ni explication. L’expulsion, mardi à minuit, en catimini, de 3 Afghans clandestins vers leur pays en guerre fait scandale. Eric Besson n'a même pas pris la peine de lire les consignes du Quai d'Orsay qui déconseille aux touristes français de se rendre sur place. L’Assemblée examine le projet de redécoupage des circonscriptions électorales, concocté par Alain Marleix ; et Nicolas Sarkozy présente sa réforme des collectivités territoriales. Deux projets qui consolident le parti majoritaire. Le même jour, le parquet a requis 18 mois de prison avec sursis contre Dominique de Villepin, pour "silence coupable" dans l’affaire Clearstream. L'affaire du Karachigate ne suscite bizarrement pas le même emballement médiatique.
130ème semaine de Sarkofrance : Sarkozy ne maîtrise plus son agenda
Eric Besson annonce un "grand débat" en deux volets "identité nationale" et "apport de l'immigration à l'identité nationale", dès le 2 novembre et jusqu'en février 2010, dans les préfectures et sous-préfectures, avec les "forces vives" du pays. Personne n'est dupe de la manoeuvre électorale. Dans le Jura, sous prétexte de quelques annonces en faveur du monde agricole, Nicolas Sarkozy s'écrie: "Le mot "terre" a une signification française et j'ai été élu pour défendre l'identité nationale française." En fait, des paragraphes entiers de son discours ont été copiés-collés, à la virgule près, sur un précédent discours vieux de 10 mois. Mardi, il y avait pourtant un vrai sujet : les chiffres du chômage sont tombés, avec 45 000 chômeurs de plus en septembre. Au total, on frôle les 5 millions d'exclus du travail.
Un rapport de la Cour des Comptes révèle l'ampleur des dépenses élyséennes pendant la présidence française de l'Union Européenne fin 2008 (1 million d'euros par jour pendant 6 mois, dont 16,6 millions d'euros pour 4 heures de sommet de l'Union pour la Méditerranée). La plainte d'une ONG contre des détournements de fonds publics par divers chefs d'Etat africains est jugée irrecevable. Charles Pasqua n’a pas cette chance. Dans l’Angolagate, il écope d’un an de prison ferme. Et un autre juge renvoie Jacques Chirac devant un tribunal correctionnel dans l’affaire des emplois présumés fictifs de la ville de Paris.
131ème semaine de Sarkofrance : mi-mandat, plein échec.
Nicolas Sarkozy franchit sa mi-mandature. Mais le cœur n’est pas à la célébration: scandales à répétition, déficits publics abyssaux, une politique économique en question, le désarroi est, à droite, flagrant. La majorité UMP est chafouine. On se gifle, on se fâche, on se tance. Une vingtaine de sénateurs emmenés par Jean-Pierre Raffarin ont signé une tribune contre la réforme de la taxe professionnelle. Nadine Morano tance sa collègue Rama Yade, trop rebelle pour Sarko. Henri Guaino mobilise une soixantaine de députés en faveur d'un "grand Grand Emprunt" d'au moins 50 milliards d'euros, contre l'avis de Fillon. Un député socialiste a épluché les faramineuses factures de sondages réglées par l'Elysée en 2008 et 2009. Eric Besson lance son débat identitaire lundi, site Web "filtré" à l'appui. Pour le reste, l'opération a fait choux blanc. Les préfets et sous-préfets ont bien reçu leurs consignes, mais l'organisation des débats patine.
132ème semaine de Sarkofrance : les bouillons de la semaine
Nicolas Sarkozy voulait prendre de la hauteur, il prend le bouillon. Sarkozy aurait pu se contenter d'écrire qu'il était heureux de célébrer la Chute du Mur de Berlin. Non, il fallait qu'il "y soit". Dimanche, la veille de son départ pour Berlin, il confie sur sa page "Facebook" qu'il s'était rendu dès le 9 novembre 1989 à Berlin, avec Alain Juppé, décrocher un morceau de Mur au piolet. Le Net s'empare de l'affaire, et le mensonge est révélé. Les proches du président sont appelés à la rescousse, les uns après les autres, pour défendre la version officielle.
Les parlementaires s'inquiètent toujours de l'incohérence fiscale du budget 2010. Le socialiste Didier Migaud fustige "l'exonération des plus-values sur titres de participation" accordée aux entreprises depuis 2007 par un certain Nicolas Sarkozy, ministre des Finances. La facture, initialement chiffrée entre 1 et 2 milliards d’euros, est de ... 20 milliards d'euros en deux ans ! La Commission Européenne donne une année supplémentaire à la France, jusqu’en 2013, pour qu'elle réduise son déficit public sous la barre des 3% du PIB. Une mission impossible. La production industrielle a brutalement chuté en septembre, malgré un rebond en août. Carla défend son «mari» dans les colonnes de ELLE; Brice Hortefeux bafouille quand on lui demande pourquoi ses statistiques de délinquance d’octobre 2009 ne portent que sur 30 jours.
133ème semaine de Sarkofrance : Sarkozy, un boulet à l’Elysée
Sarkozy est mal entouré. Hortefeux, Wauquiez, Lagarde ou Bachelot, tour à tour, multiplient les bourdes. A l'étranger, Sarkozy plombe l'Europe. La misère institutionnelle de l’Europe s’est ainsi rappelée à chacun. L'Europe devait parler d'une seule voix grâce au Traité de Lisbonne. En fait, le Président de l’Union Européenne est choisi en catimini, entre chefs d’Etat, sans débat ni campagne publics. Sarkozy évite aussi l’assemblée des maires de France en s'enfuyant pour un "voyage semi-privé" en Arabie Saoudite. Il revient dès le lendemain soir, pour assister au match de l’Equipe de France de football contre l’Irlande au Stade de France, à Saint-Denis. Jeudi, Juppé et Rocard rendent  leur copie sur le Grand Emprunt: 35 milliards d'euros, financés auprès des marchés et non des particuliers, pour sept priorités.
134ème semaine de Sarkofrance: la présidence anecdotique
Pour contrer les critiques et masquer la réalité, chacun en Sarkofrance se réfugie dans l'anecdote. Nicolas Sarkozy se déplace ainsi en banlieue parisienne. Après les bandes, les récidivistes, les mineurs délinquants, les enfants violents en maternelle, les racailles "cagoulées", les délinquants sexuels qu'il faudrait castrer, les fous qu'il faut enfermer, le couvre-feu pour les mineurs, Nicolas Sarkozy trouve une nouvelle anecdote pour servir son propos : les caïds qu'il attaquera par le fisc. Contesté comme jamais, Eric Besson se réfugie aussi dans l'anecdote polémique: les "mariages gris". Occupé à ses débats sur l’identité nationale, il cède partiellement à la pression de 5400 sans-papiers grévistes, et concède une promesse stupide car irréalisable: la fermeture des employeurs concernés. L’affaire de Tarnac rebondit, avec de nouvelles révélations sur des manipulations policières : un témoignage a été obtenu sous la contrainte, d’après l’intéressé, et puis antidaté. Autre scandale d’Etat, la commission des lois de l’Assemblée nationale refuse la tenue d’enquête parlementaire sur les sondages de l’Elysée.
135ème semaine de Sarkofrance : la République irresponsable ?
Nicolas Sarkozy lance le coup d'envoi de la campagne régionale de l'UMP, en clôturant son conseil national à Aubervilliers. Après l'immigration, l'insécurité, et la fiscalité, voici qu'il déclarait un nouveau thème de campagne, fort à propos : "l'écologie populaire". On pourrait être écolo et consommer comme avant. Il suffit juste de remplacer le pétrole par le nucléaire, et tout ira bien. Copenhague oblige, Sarkozy a doublement intérêt à surfer sur la vague verte., pour récupérer la frange centriste de l’électorat écolo, et pour affaiblir le Parti Socialiste. La machine UMP a des ratés: son clip de campagne « la France change » est un montage d’images de familles … américaines. Et Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, se voit contraint de commenter l’ampleur de sa rémunération.
Mardi près de Toulon, Nicolas Sarkozy s’auto-félicite de ses actions contre la crise financière et économique. Pourtant, en Allemagne le déficit budgétaire sera de 3% du PIB… contre 8% en France. Le chômage explose: 111 000 personnes supplémentaires se sont inscrites à pôle emploi en octobre. A ce rythme, on atteindra les 5 millions d'inscrits d'ici 4 mois. Eric Besson se félicite du «sublime» débat identitaire. Les dérapages se multiplient pourtant. La Suisse s’est invitée dans le débat franco-Français. La fachosphère se réjouit. La droite républicaine tousse.
136ème semaine de Sarkofrance: le malaise présidentiel
Lundi soir, Nicolas Sarkozy reçoit à dîner à l’hotel Bristol le « premier cercle » des donateurs de l’UMP, pour leur promettre, bien sûr, qu’il ne toucherait pas au bouclier fiscal. Mardi, il signe une tribune écrite par Henri Guaino sur l'identité nationale, dans les colonnes du Monde. Elle suscite peu de louanges, tant le parallèle avec les principaux arguments du Front National est flagrant. Hasard du calendrier, Luc Chatel présente son projet de supprimer l’enseignement obligatoire de l’histoire dans les classes terminales scientifiques... Jeudi, Sarkozy est pris de court par le premier ministre britannique qui annonce une taxation exceptionnelle des bonus bancaires. Depuis plus d’un an, Nicolas Sarkozy joue de sa grosse voix contre les banquiers et les traders. Vendredi, à Bruxelles, les 27 Etats membres de l'Union ont décidé de consacrer 7,2 milliards d'euros sur 3 ans à l’aide pays pauvres contre le réchauffement climatique, et de réduire de 30% leurs propres émissions de C02, sous réserve que les autres pays occidentaux fassent la même chose. Nicolas Sarkozy se félicite que l'Europe soit "en position de leadership pour Copenhague".
137ème semaine de Sarkofrance : ça sent le roussi en Sarkofrance
Lundi, Sarkozy tient une conférence de presse, sur son emprunt national “d'excellence", un artifice électoral qui ne fait guère illusion, vendu avec un vocabulaire pompier, mélange d'un héritage des années cinquante et du vulgate technocratique new age. Ce nouvel endettement sera ciblé sur 5 priorités  : l'enseignement supérieur et formation, la recherche, les "aéronefs du futur" et les PME industrielles; le nucléaire "durable" et les énergies renouvelables; et  la "numérisation de la société".
Le sommet de Copenhague sent déjà l'échec. Sarkozy fait faussement monter la pression d'un cran. Jeudi soir, un conclave d'un vingtaine de chefs d'Etat s'enferme des heures durant pour parvenir à un accord minimaliste et contesté. En France, on avait envie d'envoyer Frédéric Lefebvre à Kaboul, afin qu'il juge de l'état du pays. Une dizaine d'Afghans avaient été renvoyés, la veille et en catimini, dans leur pays par charter franco-britannique. Frédéric Lefebvre explique qu'il est du devoir de ces sans-papiers de retourner dans leur pays pour lutter contre les Talibans. Le Karachigate s'invite dans l'actualité. Les parties civiles ont déposé plainte contre les dirigeants français de l'époque (Edouard Balladur, Nicolas Bazire, Renaud Donnedieu de Vabres et ... Nicolas Sarkozy). L'UMP se ridiculise avec un clip raté de ses "Jeunes Pop", le fameux « lip dub ».
138ème semaine de Sarkofrance : Le Noël épineux de Sarkozy
Nicolas et Carla s'envolent pour Marrakech. Le sommet de Copenhague fut un fiasco personnel et collectif. A force de jouer sa carte personnelle, Sarkozy a contribué à faire échouer les démarches multilatérales. A Paris, Sarkozy tente de reprendre la main. Il promet un sommet sur les forêts. Il envoie François en Chine faire oublier les frictions passées, au prix d’un silence « business-friendly » sur les atteintes aux libertés publiques. Sarkozy veut aussi oublier l'incompétence d'Eric Besson, l'icône la plus détestée du régime. Son débat identitaire vire à la stigmatisation de l’Islam. Une polémique sur la Burqa ressurgit. Sarkozy assume son rôle de monarque "proche du peuple" jusqu'au bout de la semaine : un coup de fil à Clotilde Reiss, une visite, avec Carla, d'un hôpital d'enfants malades, des voeux sur Facebook, une décoration des 4 conducteurs du RER C qui dérailla dimanche soir, et une vaccination médiatisée contre la grippe A. Mardi, Sarkozy reçoit les têtes de liste de l'UMP à l'Elysée, pour un cocktail aux frais des contribuables. Certains candidats UMP aimeraient que le Monarque ne se mêle pas trop de leur campagne, inquiets du "mauvais buzz" du président.
139ème semaine de Sarkofrance: les camouflets
Sarkozy à Marrakech subit deux camouflets, coup sur coup. Dimanche, la filière nucléaire française subit un sévère échec. Abou Dhabi lui préfère un consortium coréen pour un marché de 14 milliards d'euros. L'EPR est jugé trop cher. Mardi, le Conseil Constitutionnel annule la fameuse taxe carbone. Le mecano écolo du chef de l'Etat s'effondre à quelques heures de la Saint Sylvestre. Jeudi, une équipe de télévision française est kidnappée en Afghanistan. C'est un président fermé et contrarié qui présente ses voeux, le soir même, à la télévision : "Je ne suis pas un homme qui renonce à la première difficulté".
Ami Sarkozyste, es-tu vraiment encore là ?
2009, l'année du renoncement version Sarkozy
Post-Scriptum : les semaines 87 à 104 de l'année ont déjà été commentées dans un précédent billet de Sarkofrance, publié le 6 mai 2009.

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