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2010, êtes-vous prêts pour le New Deal ?

Publié le 05 janvier 2010 par François Némo @ifbranding

Bonne année 2010 

Publicité détournée d'Absolut Vodka.

Que dire de l’année 2009, sinon qu’elle a mis en évidence ce que nous attendions confusément dans une forme de malaise et de mal-être. La fin d’un cycle. Et par voie de conséquence la nécessité d’un « New Deal ». N’est-ce pas quelque part un soulagement ? Une nouvelle problématique n’est-elle pas enfin posée et la voie désormais ouverte à de nouvelles aventures ? Satisfaire cette pulsion de curiosité et de savoir qui existe au plus profond de chacun. Le besoin de voir ailleurs et plus loin et qui malmène cette fameuse idée de bonheur (ou d’ennui) qui nous semblait acquise à nous, occidentaux. Rien de vraiment nouveau sur le fond. N’est-ce pas ainsi que nous fonctionnons (et que nous progressons) depuis la nuit des temps, par crises ? Certitudes, usure, dérèglements, rapports de forces, remise en cause et nouvelles formes de relations. Jusqu’où ira-t-on ? Une question lancinante mais qui est ici hors sujet !

Les deux enjeux

Chaque époque a ses enjeux. J’en identifierai deux. La première étant bien sûr la révolution Internet qui, au même titre que la révolution industrielle à son époque est en phase de refaçonner notre rapport au monde. La seconde étant la circulation des personnes, un phénomène inhérent à l’histoire de l’humanité mais qui prend aujourd’hui une dimension particulière et difficile à appréhender. Deux enjeux clairement identifiés mais loin d’être « digérés » tant ils nous remettent en cause et provoquent des résistances jusqu’au déni de réalité. Car c’est bien là que réside le vrai blocage. Accepter la réalité d’un monde que nous ne connaissons pas. Se faire à l’idée que nous ne savons pas. Où allons-nous ? La question est ouverte et nous pose aussi l’éternelle question de la représentation. Quid du leadership et d’où proviennent les « résistances » ? Des citoyens dont les dirigeants politiques ou économiques ne seraient que l’émanation. Ou bien des dirigeants (issus des années soixante-dix) eux-mêmes enfermés dans des systèmes dogmatiques ou des conflits d’intérêt qui bloquent les opinions publiques ? Je pencherais pour une opinion publique en avance sur ses dirigeants, mais impuissante et sans relais pour canaliser ses intuitions.
La révolution Internet
Après le passage au dix-neuvième siècle d’une société agraire et artisanale à une société commerciale et industrielle, nous voici plongés dans une nouvelle aventure. Comment la qualifier ? Une économie dont le moteur serait l’information, la connaissance, les réseaux d’échange, une économie à multiples sens, une économie de la contribution peut-être. Comment la réinventer ? L’esprit critique, anticiper, créer, se perdre aussi peut-être. Et n’est-ce là pas en fait le principal obstacle, la peur de l’inconnu, de l’ignoré. « On attaque et on verra », disait Churchill. N’aurions-nous pas suffisamment de confiance et de fondamentaux pour suivre ce principe, suffisamment de valeurs et d’expérience, une claire conscience de nos racines pour risquer l’inconnu ? Ce que Derrida appelait la folie d’une décision : C’est un pas dans l’ouvert sans aucune garantie sur le résultat final. Force est de constater que cette force de décision (comme seule position réaliste et porteuse de résultats) n’est pas à l’ordre du jour lorsque l’on écoute ce récent débat sur la loi Hadopi.
La circulation des personnes
Il existe aujourd’hui une autre réalité à laquelle nous ne pourrons nous soustraire. Le besoin de « l’étranger ». L’autre. Une nécessité tout autant politique, qu’économique, que culturelle ou démographique et dont dépend notre survie (N’en sommes-nous pas d’ailleurs les instigateurs ?). La nécessité de croiser les cultures. La nécessité de se mélanger comme celle de boire ou de manger. Le monde ne s’est-il pas construit sur de nécessaires et douloureux changements d’identité. Qu’est-il advenu aux peuples qui sont restés « coincés ».
Une démarche, qui loin d’être naturelle, est d’abord culturelle et donc inconfortable et coûteuse. Sommes-nous prêts à mettre le prix pour faire face à cette réalité. Prendre le risque. Car tout changement a un prix à payer. Remettre sur la table nos convictions et nos valeurs au risque de les voir  bouleversées. Si j’en crois nos actuels débats sur le voile islamique ou l’identité nationale, nous avons (de part et d’autre) le plus grand mal à franchir cette douloureuse étape. Ne traitons-nous pas les symptômes plutôt que les causes ? L’enjeu est pourtant fondamental. Mais l’engagement et la prise de risque ne semblent pas être encore cette fois l’option favorite.
Cinq ans, dix ans d’attente peut-être…
Combien de temps ? Peut-être cinq ou dix ans d’attente avant que ces nouvelles générations nées dans les réseaux et la multiculture (car c’est bien de là que viendra la solution, dixit M. Obama) bousculent la chape de plomb que les aînés maintiennent au-dessus de nos têtes avec ferveur. Dix ans avant que les positions ne s’ajustent et que chacun d’entre nous retrouve de nouveaux repères. Mais qu’est-ce que cinq ans à l’échelle d’une entreprise ? C’est demain. Êtes-vous prêts pour le « New Deal » ? Qu’en est-il de ces deux enjeux qui feront demain la valeur de votre entreprise ? Quelles sont vos décisions pour 2010 ? Je vous souhaite pour cette nouvelle année de donner le top départ à un changement de fond. Ce qui ne manquera pas, sans aucun doute, de vous ouvrir à de nouvelles richesses, de nouveaux horizons, de nouveaux plaisirs, de nouvelles satisfactions et de nouvelles raisons d’être.
Bonne et heureuse année à tous avec cette vidéo sélectionnée parmi les vingt quatre meilleures vidéos de l’année sélectionnées par Libération sur le site de partage Vimeo.

Bathtub IV from Keith Loutit on Vimeo.


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