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Ecolo, surtout après un bon repas

Publié le 05 janvier 2010 par Careagit
Ecolo, surtout après un bon repasAuthueil vient de publier une note sur son blog que j’ai particulièrement appréciée. Cela faisait quelques semaines (depuis Copenhague, en fait) que je souhaitais aborder cette question ici bas mais tour à tour, les fêtes, un agenda chargé et un brin, je dois bien l’avouer, de fainéantise ont eu raison de ma motivation. Ne me crachez point au visage c’est chose réparée désormais avec ce billet.
Copenhague fut un cinglant bide. Ca, c’est le verre à moitié vide. La partie pleine, c’est celle qui consiste à prendre ce qui peut être pris et se féliciter ainsi que la question écologique ait pu, l’espace de quelques jours, truster l’attention de la majorité des pays de la planète. Chacun voit midi à sa porte.
Copenhague est un échec (je remue le couteau). La faute, nous a-t-on dit, à la faiblesse d’une gouvernance mondiale. C’est la théorie des médias qui dans leur plus profonde diversité, se sont empressés de se copier entre eux de conclure au même constat.
A vrai dire je n’y crois pas trop. Et Authueil (revenons à nos moutons… non pas Authueil, ce n’est pas un mouton, c’est un blogueur lui) semble avoir la même opinion. L’écologie est un problème de riche. D’ailleurs, si Copenhague a échoué, c’est avant tout la faute aux disparités de développement économique qu’il y a entre nos pays dit « occidentaux » et la Chine, l’Inde, certains pays d’Amérique du sud et, encore pis, quelques pays africains.
Car simplement la nature humaine est cruelle. Les Hommes veulent le développement, le chauffage, l’eau courante, la douche, les toilettes, l’électricité, la machine à laver, le lave vaisselle, la bagnole pour se déplacer plus vite, le train pour aller voir la famille, l’avion pour partir en voyage et rêver une semaine par an. Et, ce n’est qu’alors, repus de tant de « facilité », que l’on se prend de remords à savoir si l’on a préservé la planète ou pas. En l’espèce, il serait socialement intenable de « brider » le développement social de la très large majorité de personne en Chine, en Inde au Brésil ou ailleurs. Impossible ont-ils dit, d’accepter de telles contraintes.
Finalement alors, les politiques avaient peut-être raison en affirmant que Copenhague ne fut qu’une étape. La prochaine étape se débloquera sans doute le jour où les pays en quête de développement économique… puis social seront repus, bloqués, gavés comme nous le sommes aujourd’hui. Alors peut-être se poseront-ils la question de la planète. C’est cruel mais c’est ainsi.
En Marketing, l’on a souvent tendance à étudier la célèbre pyramide de Maslow (Image ci-contre). Après Copenhague, un fait fortuit m’a aidé à faire le rapprochement. Maslow c’est ce psychologue qui a développé sa théorie de la pyramide sur les questions de « motivations » en 1943. La pyramide contient 5 niveaux. Le premier, le plus large, support des autres, est le « besoin physiologique » ou les besoins quasi animaux de l’Homme. Manger, Dormir, Boire, Respirer…
Lorsque le besoin physiologique de l’Homme est comblé (lorsqu’il a mangé, bu et s’est reposé), vient alors le « besoin de sécurité » (emploi, santé, corps, propriété). Puis le « besoin social » (Amour, Appartenance, Intimité…) puis vient le « besoin d’estime » (Confiance, respect des autres, estime personnelle) puis, seulement, comme une cerise sur le gâteau de tous ces besoins repus, vient le « besoin d’accomplissement personnel » dans lequel est situé la « Morale », la résolution de problèmes complexes etc…
En l’espèce et à la lumière de cette théorie, il devient quasi enfantin de comprendre l’échec de Copenhague, il s’agissait de faire converger des Hommes dont certains étaient repus de tout (tous les besoins sauf la Morale qu’ils recherchaient) et d’autres qui ne cessent de travailler au comblement de la base de la pyramide, le besoin physiologique.
De notre point de vu, au chaud dans nos maisons et nos voitures, devant nos télés et nos bières, critiquer l’échec de Copenhague devient ainsi quasi malsain. Malsain oui, de critiquer ces pays qui ne font finalement que répéter le modèle qu’ils ont vu à l’œuvre chez nous durant des décennies entières, combler uns à uns nos « besoins » pour converger (ou essayer tout du moins) à l’accomplissement personnel décrit par Maslow.
Parler du climat oui. Mais qu'une fois le ventre plein.
Illustration: Fred Cavazza

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