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Nexus One : mais quelle mouche pique Google ?

Publié le 06 janvier 2010 par Alexandre Laurent

nexusoneL’arrivée de Google sur le terrain des systèmes d’exploitation mobile avait fait l’effet d’une petite bombe : qu’en sera-t-il maintenant que le numéro un mondial des moteurs de recherche vient de confirmer la rumeur selon laquelle il allait commercialiser des terminaux sous sa propre marque ? Le premier représentant des smartphones Google sera le Nexus One, réalisé en marque blanche par HTC. Il a été offficialisé mardi, à quelques heures de l’ouverture du CES de Las Vegas, ce qui n’a bien évidemment rien d’un hasard… Analyse.

Nexus Phone : l’efficacité avant tout

Les caractéristiques techniques du Nexus One circulent depuis déjà plusieurs jours sur la Toile, aussi allons-nous nous contenter de rappeler le principal pour nous concentrer sur la question suivante : quelle mouche a piqué Google pour que ce dernier veuille maintenant produire et vendre ses propres terminaux ?

Pour faire simple et rapide, on se contentera de dire que le Nexus One est armé pour les principaux usages en vogue sur les smartphones, et même bien armé : son processeur SmartDragon (Qualcomm) officiellement cadencé à 1 GHz devrait assurer une belle réactivité au système ainsi qu’aux nombreux composants intégrés : puce GPS, capteur 5 mégapixels avec possibilité d’envoyer des vidéos vers YouTube en un clic, etc.

Au final, on dispose donc d’un terminal séduisant, avec un grand tactile qui présente le défaut de ne pas être multipoint. Le Nexus One s’inscrit donc dans la lignée des smartphones Android déjà présents sur le marché, des différents modèles vendus par HTC sous sa propre marque à des produits tels que le Acer Liquid.

Nexus One : où et à quel prix ?

Pour acquérir un téléphone siglé Google, il suffira de se tourner vers la page google.com/phone, une adresse plutôt aisée à retenir. On pourra y acheter le terminal nu, pour environ 550 dollars, ou subventionné par T-Mobile à 179 dollars. Ces offres ne concernent dans un premier temps que les Etats-Unis, mais elles devraient être rapidement étendues à d’autres pays. Pour la France, on suppose que c’est SFR qui aura la primeur de l’appareil.

Reste notre question de départ : pourquoi Google ne se contente-t-il pas de s’appuyer sur son réseau de partenaires pour promouvoir Android, et décide-t-il de lancer un téléphone vendu sous sa propre marque ?

Si l’on écoute les représentants du moteur de recherche, les deux stratégies ne sont pas antinomiques, bien au contraire. En fait, elles seraient même complémentaires. Google entend d’ailleurs rapidement référencer d’autres terminaux sur sa page google.com/phone : les mobiles Samsung, Acer, HTC ou Motorola devraient rapidement y rejoindre le Nexus One.

Google n’omet d’ailleurs pas de rappeler que le consortium chargé de promouvoir Android,, l’Open Handset Alliance, compte désormais 52 membres. A fin 2009, on trouverait d’ailleurs sur le marché 20 terminaux Android différents, vendus dans près de 50 pays.

Et si tout ceci n’était que du marketing ? Face à Android, on a pour habitude de placer l’iPhone, porté par la mécanique implacable de la communication Apple et fort de chiffres de vente ahurissants : 2 millions d’exemplaires vendus en France en 2009 par exemple !

En face, pour promouvoir Android, Google ne pouvait jusqu’ici compter que sur la communication opérée par les fabricants partenaires. Depuis peu, la stratégie a changé, et l’on voit par exemple des pubs pour des produits Google (Chrome, Android), fleurir un peu partout, sur le Web mais pas seulement, comme certains ont pu le découvrir dans les couloirs du métro parisien.

Pour assurer un lancement réussi à son Nexus One, Google aurait pu afficher d’entrée de jeu un prix cassé, mais il se serait alors attiré les foudre de ses partenaires. En décrochant, pour un terminal qui finalement n’a rien d’exceptionnel, une entrée extrêmement médiatisée sur le marché, il ménage la chèvre et le chou : vante les mérites d’Android sans pour autant tirer toute la couverture à lui.

Quelle plus belle marque de confiance envers son OS mobile Google pouvait-il apporter que la commercialisation d’un terminal portant ses propres couleurs ?


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