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Séguin, c'est plus fort que toi !

Par Penelopeboeuf
Philippe,
La première fois que je t'ai vu, c'était à la télé. J'avais 15 ans. Un mercredi matin. Tu étais dans la grande salle ovale et rouge.
Je t'ai vu dormir. Tu aimais dormir, je le sais. Bénali l'a vu, lui aussi, un peu plus tard, en 2008...
Je m'en souviens encore. J'ai dit à mes parents : "Il est trop beau, lui, c'est qui ?"
Une phrase que je dis souvent, c'est vrai. Mais pas à 15 ans.
Je ne te cache pas l'étonnement non dissimulé de mes parents. J'ai renchéri.
"Si, j'aime bien les gros, on peut coller notre tête contre leur ventre. Il a les yeux qui tombent, comme les chiens. C'est touchant, il a l'air gentil. Et, quel sourire ! Il a autant d'allure que Hugh Grant mais rien à voir."
C'était il y a 10 ans.
Depuis ce jour là, dès que je te vois à la télé je m'écrie "Ah, Philippe Seguin, il est canon!!"
Pour peu que je sois avec mes parents à ce moment là...les rires fusent.
Je te mentirais si je te disais que j'avais suivi ton parcours politique, médiatique et autres.
A part ta nomination à la tête de la Cour des comptes, je ne sais rien de toi. Rien. Tellement rien que j'en ai honte aujourd'hui quand j'entends les tonnes d'hommages qui te sont rendus. En plus d'être touchant, tu étais bon, voire brillant.
Quand je te regarde, il m'est impossible de m'intéresser à toi. Ca m'arrive quand je suis intimidée.
Quelle allure, quelle prestance, quelle aura ! Je reste scotchée. Quand tu parles, je ne t'écoutes pas, je t'entends. Je te regarde.
Tu m'étais rassurant et apaisant. Tu étais mon modèle. Je me retrouvais en toi.
Je ne pensais jamais à toi, mais quand je te voyais j'avais un nouveau regard. A chaque fois.
Tu n'es pas sexy. Tu n'es pas beau. Tu es bien plus.
Aujourd'hui tu m'as fait prendre conscience que si ma curiosité avait pris le pas sur ma timidité, je t'aurais mieux découvert.
Je t'aurais peut être désacralisé. J'aurais peut être cherché à te rencontrer. On n'en saura jamais rien.
A 8h14, ce matin, quand j'ai appris, j'étais triste. Car c'est à travers toi, le premier, que ma sensibilité féminine s'est manifestée. Et pour cela, je te remercie.
Dors bien Philippe, dors bien.
Et promis, je ne dis rien à Bénali.

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