Magazine

Grandes écoles

Publié le 07 janvier 2010 par Jfa

Pour une très rare fois, ma première réaction à la proposition gouvernementale de réserver 30% des places en Grandes Ecoles à des boursiers a été, de prime abord, favorable.  Il est en effet difficile d’accepter, pour un républicain que le pourcentage de fils d’ouvriers et de petits employés dans ces écoles soit inférieur à celui qu’il était il y a quarante ou cinquante ans.

Alors certes, cela remet en cause la méritocratie républicaine qui garantit, par l’anonymat des copies d’un examen écrit, en principe les mêmes chances à chaque candidat, ne s’attachant qu’à la qualité de la dite copie. De la même manière qu’en principe, l’école républicaine garantit à chaque enfant qui y entre les mêmes chances d’accéder aux savoirs et de réussir ses examens.

En principe toujours, ce système organise un élitisme républicain, censé être indépendant des conditions de naissance et offrant aux meilleurs, aux plus doués, aux plus travailleurs, le haut du panier.

En réalité, chacun voit que cela ne fonctionne pas ainsi et que les inégalités de départ (en capitaux économique, culturel ou social) se retrouvent, plus que significativement, quasi intégralement, à l’arrivée comme l’a démontré il y a maintenant longtemps P. Bourdieu.

A l’occasion de cette polémique, j’aurai apprécié la tribune de François Pinault et Alain Minc “Autodidacte et major de l’ENA, entrepreneur et intellectuel, capitaliste et technocrate” s’indignant du réflexe corporatiste de la déclaration de la Conférence des Grandes Ecoles opposée au projet gouvernemental, s’il n’avait pas comporté cette phrase, parlant des directeurs des Grandes Ecoles: “Ils pourraient au moins faire leur, à défaut d’une réaction plus ouverte, la philosophie du prince de Lampedusa : “Il faut que tout change pour que tout reste pareil.”".

En réalité, cette situation ne changera que peu avec des quotas car ses racines remontent à l’école primaire d’un système éducatif français intrinsèquement ségrégatif sous couvert d’égalitarisme. Comme le dit C. Baudelot (Rue 89): “La France est le pays où l’origine sociale exerce la plus grande importance dans la réussite scolaire des enfants. Ce n’est pas en s’attaquant en bout de course au supérieur, au moment où les choix sont déjà faits, qu’on va changer les choses”.

Enfin, concernant les Grandes Ecoles, je suis depuis longtemps partisan de les intégrer purement et simplement à l’Université. L’exception française, dans ce domaine, donne les résultats actuels, aboutissant à fabriquer des grands commis de l’état “élevés” en vase clos, dotés d’un esprit de corps favorisant bien des dérives, et n’ayant qu’une idée lointaine de la mixité sociale et de ses problèmatiques.

- Affaire Dray. Le “rappel à la loi” est-il un “blanchiment” ? Une belle analyse de Médiapart.

- Le zèle des rénégats: Le Ministère de l’immigration a dépassé (de 2 000) l’objectif des expulsions que lui avait assigné le Président. NouvelObs.

- J’en parlais hier: “Très cher stress au travail”. Libération. “Dépenses de soins, absentéisme, cessations d’activité et décès prématurés… Selon une étude publiée ce jeudi, le stress au travail a coûté de 1,9 à 3 milliards d’euros en 2007″.

- Une des grosses hontes de la Présidence sarkozienne: l’instrumentalisation de la Justice. Le Monde.

- Revue de blogs universitaires. Histoires d’Universités.

- Sueurs et sexe. Veilleur de jour. Ah, le flair de ces dames…


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Jfa 25 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte