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New-York contre Coca-Cola ?

Par Lejoursanspub @babetauvray

La pub s’affronte à coup d’affiches dans le métro New-yorkais.

La guerre des sodas
Aux USA, après la croisade contre la mal bouffe, voici une autre bataille et un nouvel ennemi à abattre : la « mal boisson ». Pour faire face à l’épidémie d'obésité ainsi qu’à la crise sanitaire, New York City a déclaré la guerre aux sodas sucrés. Et elle n’y va pas avec le dos de la cuillère. L’annonce est hard et trash. «Voulez-vous quelques kilos à boire ?», clame la pub en montrant une bouteille de soda, dont le contenu se transforme en boule de graisse infecte et gluante dès qu'il atteint le verre. La pub conclut : «Ne bois pas ta propre graisse» et conseille de se contenter d’eau naturelle, gazeuse ou de lait écrémé.

Juste un peu plus loin, une autre annonce lui répond :«Big apple [1] ou big brother, [2] votre boisson c’est votre liberté». Autrement dit "Mais de quoi je me mêle ?" Eh oui, c’est le fameux coup de bulle, pardon de boule. L’adversaire ne se laisse pas faire et les sodas se rebiffent par consommateur interposé.

Liberté contre obésité. Le combat ne fait que commencer. Les deux publicités antagonistes s’affrontent dans un face à face sans merci dans le métro new-yorkais.

La première a été lancée et financée par le ministère de la Santé de la ville.
Avec les 139 millions de litres de soda consommés chaque année et fort du constat que « Lorsque les gens comptent les calories oublient trop souvent d'inclure les liquides », le ministère clame haut et fort que l’obésité est “actuellement le plus grave problème de santé publique qui tue davantage d’Américains que le sida, le cancer et les accidents réunis”. Cette campagne veut sensibiliser les gens et les inciter à réduire leurs comportements. Et tant qu’à faire en profiter pour réclamer une nouvelle taxe sur les boissons gazeuses au passage. Une petite taxe qui rapporterait, tenez-vous bien, 1,2 milliards de dollars rien que dans le seul état de NY.

L’affiche adversaire a été financée par le Centre pour la liberté des consommateurs. Le CCF accuse la municipalité de vouloir protéger les gens contre eux-mêmes et de porter atteinte à la sacro-sainte liberté individuelle en jouant sur la peur des gens. Depuis quand le soda nuit à la collectivité ? “Toutes les études montrent que cela n’aurait aucune répercussion sur les taux d’obésité”, répond la CCF, citant plusieurs études pour appuyer ses propos. " Les sodas font partie de tout un ensemble de produits dont certains abusent, mais ils ne sont pas nocifs en soi.”

La ville est partagée. Jusqu’où l’État a le droit de s’introduire dans la vie des citoyens ? Quel est le rôle des pouvoirs publics ? Une taxe prohibitive servira-t-elle à réduire la consommation de boissons sucrées ?

On murmure aussi que le Centre pour la liberté des consommateurs (CCF) est financé, principalement par des dons de grandes entreprises alimentaires telles que Coca-Cola, Cargill, Tyson Foods, et Wendy’s.

Bref, le débat est ouvert. L’État de NY se sucre sur la bulle des sodas et donc sur les consommateurs ou se soucie-t-il de la santé et des finances de ses citoyens ? Les américains vont-ils passer au light ? La ville est en ébullition. En attendant, tout le monde continue de prendre la vie du côté soda.

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Notes

[1] Big apple = nom donné à NY

[2] Big brother = figure métaphorique du régime policier et totalitaire, inventée par George Orwell, dans son roman 1984


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