Une grossesse de rêve 2

Pour saisir pleinement la continuité de cette merveilleuse aventure, je vous conseille de commencer la lecture par le post intitulé « Une grossesse de rêve 1 » et ainsi de suite…
Cela fait 5 heures que ma vie a basculée, d’une grossesse tranquille, je passe à une grossesse sous haute surveillance avec risque d’accouchement à tout moment. Et pour me veiller, je suis dans l’hôpital le plus pourri que j’ai vu.
La nuit s’annonce longue avec son lot d’angoisse. Le matelas du lit me fait mal au dos et je ris en pensant que je suis sensé rester le plus longtemps possible clouée sur cette merde. Je réclame Jack, le coussin d’allaitement qui m’a tenu compagnie dans la salle d’accouchement mais on me le refuse car le service des expectantes n’en a pas. « On ne veut pas que vous accouchiez dans ce service » me rétorque t-on avec un sourire à la mord-moi-le-nœud.
Il est 3 heures du matin et je suis toujours en état de choc à pleurer en me demandant ce que j’avais mal fait. Quête idiote je vous l’accorde.
Soudain, je sens une fuite inhabituelle et je me demande que faut–il faire ; Qu’est ce qui doit m’inquiétait maintenant ? Je ne sais plus, je suis perdue en réalité, mon corps semblait me dire que tout allez bien avant que le gynécologue me dise que le col était ouvert…
Une deuxième fuite se fait sentir, alors, je presse le bouton rouge qui va devenir aussi un fidèle compagnon comme l'était Jack ( le coussin d’allaitement que je finirais par retrouver ) et le monitoring.
Une sage femme arrive, visiblement, je l’emmerde.
« Des fuites dites-vous ? C’est de la pisse ? Non ? Alors on vous branche le monitoring ».
Mes petites acrobates n’aiment pas le monitoring, ça les excite, elles ont l’impression qu’il faut taper dans le pompon mit sur le ventre de maman. Et moi, les bips bips avec les grésillements liés aux mouvements de mes coquines, ça m’hérissent les poils.
Je ne comprends pas ce que dit le monitoring mais on m’emmène 20 minutes après pour être auscultée. Allez, de nouveau on écarte les jambes, de nouveau on respire, et de nouveau on fait comme si on prenait un café avec la sage femme… On prélève un échantillon de mon intérieur devenu de moins en moins sacré pour voire si la poche est fissurée. Bingo, je vois revenir le même médecin qu’en début de soirée qui m’annonce que l'une des poches est fissurée et que du liquide amniotique s’écoule de mon corps.
« Il faut tenir encore quelques heures pour que la première injection de corticoïde, destinée à développer les poumons de vos jumeaux fassent effet » dit –il.
Puis il rajoute, « dans l’idéal, si vous pouviez encore tenir une journée pour que nous puissions faire une deuxième injection de corticoïde, ça serait bien…»
Dois-je comprendre que cela ne tient qu’à moi ? Suis-je responsable de l’ouverture du col et de la rupture de la poche ? Je fulmine, j’explose et je leur explique que je suis au repos depuis le début de ma grossesse et que je suis allongée toutes les après midi depuis le 4ème mois quand je me suis arrêté de travailler. Que puis-je faire maintenant ?!
Les sages femmes me donnent un calmant et me souhaitent bonne nuit. Comme si...
Je ne dors pas, je me demande qui des deux coquines perd l’eau de la piscine et qu’est ce qui se passera quand il n’y aura plus de liquide. Je me demande aussi qu’est ce que je peux faire pour tenir le plus longtemps possible.
Je prie Dieu de m’aider. J’implore le ciel de prendre soin de mes bébés. Je ne sais pas quoi faire d’autre…
Toutes les 3 heures, je dois prendre ma température ; Tous les 3 jours, j’ai une prise de sang. On contrôle ainsi si j’ai une infection ou pas. Le risque de l’infection lorsqu'on a une poche fissurée est que cela obligerait les médecins à déclencher l’accouchement, sinon tous le monde pourrait y passer.
Alors on récapitule :
Risque 1 c’est l’accouchement déclenché par les contractions.
Risque 2 c’est l’infection qui obligerait de déclencher l’accouchement.
Bref, l’étau se resserre drôlement sur mes meufettes et moi.
A suivre…