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Une grossesse de rêve 1

Publié le 08 janvier 2010 par Xavaic
Une grossesse de rêve 1
J’avais peur de pas mal de chose en étant enceinte ; Je craignais par exemple la douleur, d’accoucher avant terme ou encore d’être alitée à l’hôpital. En souhaitant éviter le pire, j’ai ménageais mon corps depuis le début, m’accordant des siestes et en évitant toutes sources de frustrations. Mais malgré mes précautions, j’ai eu a affronter mes peurs car la grossesse s’est terminé plus tôt que prévu et… plus difficilement que j’avais imaginé.
Nous étions au seuil de la 29ème semaine et nous nous rendions à la consultation gynécologique. La dernière visite, qui datait de 2 semaines, avait été positive : tout aller bien pour moi et les meufettes grossissaient bien. Cependant, une différence de poids de 500 grammes entre les deux coquines depuis le début ennuyait un peu le médecin à cause du risque du syndrome transfuseur transfusé ( STT) et il souhaitait donc nous examiner toutes les 2 semaines. Cette suspicion m’inquiétait car le STT engendre énormément de complication mais, priant Dieu de nous épargner cette épreuve, je faisais confiance à mon corps et à mes bébés.
J’attendais cette visite avec un peu de hâte car je sentais plus fortement les petites contractions habituelles. J’imaginais que les acrobaties de mes coquines, devenant de plus en plus héroïques, malmenaient un peu mon utérus. J’avais besoin d’être rassurée par la phrase habituelle de mon médecin « Tout va bien et le col est bien fermé ».
Sauf que cette fois-ci, je reçu une gifle en entendant que le col était ouvert et qu’il fallait me faire hospitaliser immédiatement dans une maternité de niveau 3, c'est à dire apte à recevoir les prématurés. La nouvelle fait l’effet d’un électrochoc, je fonds en larme en pensant à mes petites meufettes de 1360g et 1110g qui n’ont pas encore les poumons matures. Les secondes passent et mes pleurs s’intensifient, je suis en état de choc car je ne comprends pas pourquoi toutes mes précautions et mon repos n’ont servit à rien. Je suis transférée au service des urgences en chaise roulante, je ne dois plus marcher, commence alors une grande série de soins qui vont s’intensifier au point de m’écœurer.
On va me poser la perfusion pour m’administrer un anti-contraction puissant et j’en ai très peur. Je pense à mes meufettes et n’osera regarder la perfusion que bien plus tard. On me fait une injection de corticoïdes pour développer en vitesse les poumons de mes bébés, ça me brûle les fesses et je n’ose imaginer le stress que je communique à mes acrobates.
Le médecin de garde me prévient que l’on me transfère en urgence à Strasbourg et que je vais atterrir d’abord dans une salle d’accouchement. Mais, ajoute – elle, « ce n’est pas pour autant que vous allez accoucher ». Je ne comprends pas ce qu’elle me dit sur le moment, moi qui pensais encore il y a 10 minutes que je venais faire un simple check up et que je reviendrai chez moi pour continuer tranquillement ma grossesse.
Je pars vêtue d'une sorte de camisole d’hôpital sur un brancard, Fangio est au volant de l’ambulance, les sirènes hurlent et l’équipe du SAMU croit que je suis en train d‘accoucher. Je continue de pleurer en pensant à mes trop petits bébés, à ce corps qui m’a trahit, aux préparations à l’accouchement que je n’ai pas encore commencé, à mon mari qui est resté seul à Saverne avec mes vêtements… Je me sens au plus mal.
Et les contractions dans tout ça ? Et bien, je ne sens rien d’autre que la perfusion a qui je donne trop de pouvoir… Je ne crois pas sentir de choses inhabituelles et mes coquines continuent leurs cirques ! Mais je n’ai plus confiance dans mon corps que j’avais tant préservé ! Je ne me suis pas rendu compte que les petites contractions avaient été suffisamment fortes pour dilater le col… Je ne l’écoute plus ce corps car je crois que l’on ne s’est jamais compris finalement. Mon pauvre corps, qu’il va être malmené une fois arrivé à Strasbourg !
Arrivée en fanfare à Hautepierre, le dernier endroit au monde ou j’aimerai vous retrouver ! L’hôpital le plus pourri du bled ! Toujours dans la précipitation, on m’emmène dans une salle d’accouchement, le gens du SAMU me souhaitent bon courage, tu parles pour accoucher de jumeaux en siège, il en faut ! De nouveaux visages apparaissent, on me branche le monitoring qui va devenir un fidèle compagnon et j’attends. Les heures passent et je fais connaissance de Jack, un coussin d’allaitement qui va devenir un autre fidèle compagnon. Au bout d’un moment, tiens qui voilà, mais oui, un médecin qui me dit qu’on va m’emmener dans une chambre pour dormir.
Le médecin me dit qu’il faut tenir le plus longtemps possible avec les bébés dans le ventre. Chaque heure compte à ce stade. J’enregistre cette phrase, à partit de maintenant, je vais compter toutes les heures qui passent. Il me souhaite bon courage et bonne nuit. Comme si...
Je suis conduite dans une chambre de couleur verte pomme. Bienvenu au service des expectantes, ou l’on entend pleurer la nuit avec les bip bip des monitorings !
A suivre…

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