Magazine Humour

La minute lamentation : couchée

Par Anaïs Valente

Pas « coucher », mais « couchée ».  Nuance.
Je vous écris en effet vautrée dans le canapé, telle une flatte (ce mot existe-t-il dans le dico ?), portable coincé entre l’abdomen et les cuisses.  
Vous allez me dire : rien de nouveau sous le soleil.
Et bien si, pourtant, les Petits Amis (j’aime cette expression, elle me fait étrangement penser à Bonhommet et Tilapin, qui connaît ?)   Car vous l’ignorez sans doute, mais j’écris 99,9 % de mes billets du PC normal, le bon gros fixe.  Je préfère.  Le clavier m’aime et je l’aime.  Le PC m’aime (sauf quand il m’aime plus et s’éteint en plein milieu d’un billet) et je l’aime (sauf quand il m’aime plus etc etc).
Souvenez-vous.  Le 13 juillet dernier.  Le Thalys nous emmenait à Paris, moi et mon lourd bagage.  Le 16 juillet, le Thalys nous ramenait à Namur, moi et mon encore plus lourd bagage.  Et j’ai ramé.  Et j’ai souffert.  Et mon petit dos fragilisé par la vie en a bavé.  Je vous l’ai caché, pour éviter que vous ne vous fassiez du souci pour moi. Mais si, je sais combien vous êtes soucieux de ma petite personne – on peut rêver – et puis surtout, si je devais vous parler de toutes mes fragilités (dorsale, intestinale, stomacale, nasale, bronchiale, neuronale, amygdales – ah non, au moins, elles, elles se portent bien – et j’en passe), je devrais créer un blog à part qui a lui seul servirait à m’épancher.  Admettez qu’il y a plus passionnant comme sujet que les maux d’Anaïs.  Ah oui, j’oubliais, j’ai aussi une fragilité dentaire, tant qu’à faire.
Une fois n’est pas coutume, parlons-en, exceptionnellement, de mes maux. (musique de circonstance)
Donc je vous l’ai caché, mais les jours qui ont suivi mon retour de Paris, j’ai morflé.  Ô douleur bien connue, qui m’avait assaillie déjà en 2005, mais évitons de parler des choses tristes, ça va finir par faire pleurer dans les chaumières.  Satané vilain dos.
Et puis ça s’est calmé et j’ai continué mon petit bonhomme de chemin.
Mais depuis quelques temps, j’avais beau me voiler la face (musique triste), je sentais au fond de moi que le mal revenait.  J’espérais innocemment que ça allait passer.  Que nenni.
Et ce week-end, ce fut le drame (musique sinistre).  Car ce week-end, je l’ai passé presque en exclusivité couchée sur mon lit de souffrance, à me lamenter sur mon triste sort, à réaliser combien la vie était belle la veille, quand je n’avais pas mal.  C’est vrai quoi, lorsqu’on a un petit poignard enfoncé dans le dos, qui se réveille à chaque mouvement, qui se venge à chaque éternuement, même une triste vie sans douleur pas originale de célibattante solitaire avec pour seul compagnon un rat semble nirvanesque.
Alors hier, j’ai pris le taureau par les cornes, je me suis dit « aux grands maux les grands remèdes », j’ai décidé de contacter kiné vénéré, mieux vaut tard que jamais.  Chuis fan de dictons aujourd’hui… réussir à en placer trois en une seule phrase, quel challenge.
Et aujourd’hui, j’ai vu kiné vénéré et le diagnostic est tombé (musique angoissante) : lumbago.  A gauche.  Bien gros.  Bien dur.  Verdict : kiné, exercices, soins chauffants, bazars électriques dans le torse, et autres tortures agréables.  Et éviter de s’asseoir.  Ça va être fastoche de bosser debout ou couchée demain au bureau tiens…
Ce soir je vous écris donc couchée, seul moyen pour parvenir à tenir mon blog à jour.  Rassurez-vous les Petits Amis, je n’ai pas l’intention de vous abandonner de sitôt.  Rassurez-vous, boss adoré ne réalisera même pas l’étendue du sacrifice que je fais en assumant pleinement mes fonctions, sans grincement de dents (juste un petit rictus de douleur à l’occasion).  Rassurez-vous, dans quelques semaines, ce ne sera plus qu’un mauvais souvenir.  
Mais il fallait que vous le sachiez (musique effrayante) afin que vous me pardonniez mon manque de réaction à vos commentaires, ma lenteur pour répondre à vos mails, la fréquence ralentie de publication, parce qu’entre le bureau, le kiné, les nuits trop courtes, les siestes trop longues, les bus, le ciel trop sombre, les courses, la fatigue permanente, la TV, le blog, les livres à lire, un nouveau régime à tester et la douleur, je manque cruellement de temps.
Mea culpa.  Mea maxima culpa.  
Promis juré, chaque jour je posterai, je respecterai ce commandement envers et contre tout.  D’ailleurs, la suite est déjà prévue pour demain, savoir « Anaïs chez le kiné ».
Et si vous pouviez faire de temps en temps une chtite prière, ou mettre un chtit cierge lors de votre prochain passage à l’église du village, ou glisser une piécette à Sainte-Rita.  C’est pas que je sois foncièrement croyante, mais ça peut pas faire de mal hein…
Une illu de Domie qui vous montre, si besoin en est, mon état physique et mes envies actuelles…

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