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Une grossesse gémellaire de rêve 4

Publié le 12 janvier 2010 par Xavaic

Une grossesse gémellaire de rêve 4
Pour saisir pleinement la continuité de cette merveilleuse aventure, je vous conseille de commencer la lecture par le post intitulé « Une grossesse gémellaire de rêve 1 » et ainsi de suite…
Chacune de mes matinées est réglé au service des expectantes. Il ne faut pas croire qu'on peut se reposer dans un hôpital.
D’abord les infirmières viennent refaire le lit… Et celles qui viennent faire le ménage ; Chaque jour, inlassablement, la table de chevet est déplacée et mit trop loin de mon lit pour que je puisse l’atteindre. Obligé de leur répéter chaque matin de la mettre prés du lit et de leur rappelait que je suis comme qui dirait « infirme ». J’ai l’autorisation de me lever pour me soulager mais pas plus et mes muscles vont donc fondre à force de rester couchée.
Ensuite, vient la séance de monitoring et les voltiges de mes meufettes perceptibles lorsque les capteurs étaient bien positionnés. Car sous prétexte que mes coquines bougeaient beaucoup, certaines sages femmes ne prenaient pas la peine de passer du temps à les chercher pour enregistrer leurs battements de cœur. C’était l’occasion d’esclandres de ma part car j’étais inquiète pour ma meufette qui perdait l’eau de sa piscine « Vous savez, on est en effectif réduit et le service est plein » me répliquait-on. Grâce à Dieu, les battements de cœur de mes chères artistes ont toujours été glorieux. Autrement, s’en serait-on rendu compte ?
Enfin, il y a le défilé des internes et/ou médecins suivis de leurs étudiants. Je déteste ce moment où je me sentais humiliée et incomprise. Cela donnait : « Voici Mme A*** qui attend des jumeaux et qui a le col ouvert… Elle a percé sa poche … Nous lui donnons du tractosil etc. » Face à ce discours, je vais devenir comme une chienne enragée au fur et à mesure des jours. Au début, quand le médecin « roi soleil » arrêtait son monologue et posait son regard navrant sur moi, je le bombardais de questions… Celles-ci ne trouvaient jamais de réponses si bien qu’à la fin, je ne m’exprimais plus, levant à peine le regard de mon livre. Je ne supportais pas que mon état et mes maux soient claquemurés dans « un cas ». Je veux dire que pour ces interlocuteurs, seuls les données, les valeurs avaient du sens… Alors que je ne percevais la situation qu’avec mes émotions ; Mon ressentie n’avait pour eux aucune signification ! Par exemple, je me plaignais des douleurs à l’endroit de la vessie et qui m’empêchait de dormir … Une interne m’avait répondu : « Ce sont vos bébés ; Qu’est-ce que vous voulais que je fasse ? Vous voulez être auscultée c’est ça ?! » J’avais donné l’ordre à cette grognasse de sortir de ma chambre sur-le-champs. Le col étant ouvert et la poche fissurée, je ne pouvais plus être auscultée sous risque de transmettre une infection. Et avec une infection, tout le monde pouvait y passer. Il ne me restait plus qu’à disputer la meufette qui prenait ma vessie pour une baudruche…
Je ne supportais plus leur refrain quotidien « qu’il faut tenir le plus longtemps possible et que chaque heure fait une différence » alors que je ne pouvais rien faire, que j’étais réduite à attendre que le temps passe. Je n’avais plus de repères pour vivre cette fin de grossesse et ces connards ne m’ont jamais aidé à en trouver.
Vous vous demandez peut être quand était la toilette ? Hé bien, il n’y en avait pas, vous comprenez, « Vous savez, on est en effectif réduit et le service est plein », donc ce sera quand on aura le temps…
Cela donne des chiffres effrayants :
En 26 jours, je n’ai pu prendre qu’UNE SEULE douche où on m’a laissée me démerder seule…
En 26 jours, je n’ai eu les cheveux lavés que 2 fois.
En 26 jours, on ne m’a changé que 2 fois les draps du lit…
C'est mon mari qui m'aidait pour me nettoyer... Etait-ce à lui de faire ça ?


Voilà comment on prend soin de vous au service des expectantes de Hautepierre, en France, je précise.
A suivre...


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