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Max | Waltari, vision d'éternité

Publié le 12 janvier 2010 par Aragon

waltari.jpgJ'avais déjà fait passer un post sur le sujet il y a quelque temps. J'insiste aujourd'hui, sachant qu'une "vision" c'est un mouvement terriblement limité dans le temps. Sachant que cette vision, elle se renouvellera bien sûr, mais pas éternellement car la vie, la durée d'un sportif de haut niveau est aussi ténue que celles d'une éphémère dansant  le soir au-dessus d'un étang. Reste après, l'éternité des images. Des images et du souvenir. Restent la douleur de la nostalgie car la nostalgie est mère de toutes les douleurs. Le creuset de la nostalgie est bien l'absence...

Curieux la vie si on réfléchit bien, très curieux. On nous donne, on nous reprend. Les vagues de la mer n'ont rien à nous apprendre. Arrêter son regard, le graver dans son coeur. C'est tout ce que nous pouvons faire. Je pense à ceux qui ont vu toréer Manolete, à ceux qui ont entendu  jouer Wladimir Horowitz au Carnegie Hall, à ceux qui ont vu piloter François Cevert, ou chister Chiquito de Cambo. Nous serons bientôt de ceux qui auront vu jouer Agusti Waltari.

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Agusti quand il joue, c'est à un autre niveau que ça se passe. Idiot, déraisonnable que de dire que l'homme est un extraterrestre, un surdoué de la main nue. L'homme est un homme, il est bien cela dans  sa toute profonde humanité, son caractère - fier -, mais sa gentillesse, son sourire, sa disponibilité avec les autres. L'homme est un homme : normal.

Quand on voit jouer Waltari c'est autre chose qui se met en place. Le corps devient corps, la main devient main.  L'oeil se fait celui de l'aigle. Le coeur celui des héros grecs antiques. Je pense aux mots de la petite Simone Weil quand elle parle de la Pesanteur et de la Grâce. Avec Waltari on entre dans ce sujet, dans le vif de ce sujet.

Ils sont tous extraordinaires les de Ezkurra, Ducassou, Kurutcharry, Oçafrain, Etcheto, tous les autres, qu'ils me pardonnent de ne pas pouvoir les citer tous. La discipline à main nue est une des plus belles, des plus difficiles, des plus exigeantes de la pelote basque. Tous ceux qui la pratiquent sont des géants. Agusti Waltari est l'un d'eux ni plus ni moins. C'est un homme ainsi que je l'écrivais plus haut.

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Mais le voir jouer. Voir un jeu ainsi transformé par la grâce me fait penser aussi au film de Forman "Amadeus". Toute la différence entre un homme talentueux et ordinaire, Salieri, et un autre homme, ordinaire, habité par la grâce, Mozart.

Il faut aller à Ascain samedi prochain, 16 janvier, à 17h. Il sera là. Il retrouvera Paxkal de Ezkurra pour un match défi. Vous verrez jouer Mozart. Vous pourrez serrer la main à Agusti Waltari, le complimenter. Paradoxe, l'homme est un immense sportif, il survole les Everest de la pelote basque, mais il est si discret, si gentil, si accessible. Un homme Agusti Waltari. Oui, un Homme.





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