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Europe : Les valeurs en présence entre HCup et Tournoi des VI Nations.

Publié le 18 janvier 2010 par Lben

Chronique du lundi 18 janvier 2010.

A une journée de la fin des matchs de poule en Hcup et surtout à l’approche du Tournoi des VI Nations, quels sont les enseignements à tirer des 5 premières journées de Coupe d’Europe ?

L’Irlande, avec ses provinces, est-elle toujours au-dessus des autres nations ?

Se qualifier en quart de finale de la HCup est toujours une bonne chose, mais ce qui est encore plus important est de se qualifier dans les 4 meilleures équipes, histoire de jouer un quart de finale à domicile et de pouvoir plus facilement prétendre à jouer les 1/2 finales ensuite. Si l’on prend les différents classements, on se rend compte tout de suite que les provinces Irlandaises du Munster et du Leinster, tenant du titre, sont premières avec 20 points, c’est à dire, les mieux classées toutes poules confondues. Elles semblent se diriger vers des quarts de finale à domicile assurés sauf que leur dernier match ne seront pas de tout repos : réception de Northampton, qui peut encore finir 1er de poule , pour le Munster, déplacement au London Irish, qui va jouer sa qualification comme meilleur second, pour le Leinster. Il faut rappeler que Les London Irish ont gagné le match aller et se posent en épouvantail face à une équipe du Leinster qui, sans Rocky Elsom et toujours dans l’autosatisfaction de l’aprés titre, alterne le bon et le moyen.

Quel que soient les résultats du week-end prochain, le Munster et le Leinster se qualifieront. Mieux même, avec un simple bonus défensif, le Leinster finirait à 21 points, ce qui devrait lui assurer un quart de finale en Irlande malgré tout. Et j’ai du mal à croire que le Munster peut s’incliner sur ses terres. Donc, une fois encore, les 2 provinces Irlandaises vont se retrouver en position de force au moment de jouer les quarts de finale et peuvent prétendre toutes les 2 à passer en demi-finale. Si l’on ajoute à cela le fait que la province de l’Ulster a montré quelques progrès et qu’elle est, en théorie, encore en position de se qualifier avant le dernier match, que le Connacht est premier de sa poule en Challenge Européen, il semble que, encore une fois, tout va bien pour le rugby Irlandais et que l’on peut s’attendre à une domination verte pendant le Tournoi.

Attention, quand même, cette prévision serait un raccourci un peu risqué, quand on voit le parcours qui attend les Irlandais : ils devront se déplacer en Angleterre et en France, qui plus est dans la première partie de la compétition. L’Irlande, si elle veut conserver son titre, devra sortir le grand jeu et réussir le 13 février prochain l’exploit au Stade de France pour rester sur les mêmes bases que l’an dernier. En tout cas, la stratégie de la fédération Irlandaise axée sur les résultats de son équipe nationale au travers d’une élite très resserrée paye toujours et ce sera encore le cas en fin de saison où les joueurs du Munster et du Leinster se retrouveront avec un avantage physique sur leurs adversaires français ou anglais grâce à une fraîcheur qui pourrait faire la différence au moment des demi-finales et surtout de la finale de la HCup.

Et les Anglais dans tout ça ?

A moins d’un double exploit de la part de Northampton et des London Irish qui donnerait, d’un coup, un lustre exceptionnel à la performance anglaise, cette première partie de Coupe d’Europe ne devrait pas se révéler très positive pour les anglais. Leicester peut se qualifier mais devra réussir un exploit chez les Ospreys, Gloucester, Bath et les Harlequins se sont révélés d’un niveau faible cette saison et les Wasps, double vainqueur de l’épreuve, n’étaient même pas en HCup. Au mieux, les clubs anglais peuvent espérer un qualifié à choisir entre les London Irish et Northampton mais ces 2 clubs devraient seulement se disputer la meilleure place de second, ce qui pourrait aussi être le cas de Leicester. Du coup, au mieux 2 équipes qualifiées qui vont rencontrer les 2 meilleures équipes Européennes, ce n’est pas vraiment un résultat satisfaisant pour les champions du Monde 2003.

Si l’on met en parallèle, les résultats de l’équipe nationale qui sont vraiment décevants, on peut dire que le rugby Anglais connaît une nouvelle traversée du désert. Il n’a pas su faire, encore, le deuil de la période dorée du titre de 2003, pour cela Martin Johnson ne parait pas être le choix idéal au poste de sélectionneur, et en plus il semble que la carte nationale des clubs forts soit en train de se redessiner naturellement. Northampton remonte en puissance, les London Irish s’imposent progressivement alors que Bath et les Wasps sont en perte de vitesse. Leicester reste une forteresse mais qui n’est plus aussi imprenable que par le passé. La seule bonne nouvelle pour le rugby d’outre Manche est que commence à percer une génération de jeunes joueurs qui doivent être capable de redonner des couleurs au rugby anglais : les Croft, Lawes, Foden, Ashton, Kennedy, Monye, Crane, Care, Cole, Hartley,…

Autre élément d’espoir pour le rugby anglais cette année, le calendrier du Tournoi. En recevant le Pays de Galles et l’Irlande en début de compétition, l’Angleterre peut se retrouver à jouer la victoire et pourquoi pas le Grand Chelem à Paris lors de la dernière journée !

La France en position de force ?

Pour le moment, tout va bien Madame la Marquise. Il semble que 4 clubs français devraient atteindre les quarts de finale et surtout que 2, au moins, devraient recevoir en quart ( Biarritz et Clermont ? ). Le calendrier du Tournoi nous est, aussi, favorable cette année avec la réception de l’Irlande et de l’Angleterre. De quoi faire de l’autosatisfaction à ce moment de la saison. Ca tombe bien, l’autosatisfaction, en général, on est généralement champion du monde pour en faire sauf que ça nous retombe normalement sur le coin de la figure. Alors quels sont les risques ?

D’abord, et je ne sais pas comment manier cet argument, nos meilleurs clubs n’ont pas très bien joué jusque-là, mis à part Clermont. Est ce que c’est la garantie d’une montée en puissance qui devrait nous permettre de dominer l’Europe ou le risque de les voir perdre en quart de finale dès que le niveau de jeu va monter d’un cran ? Difficile d’avoir des certitudes autres que celles de l’avantage du terrain. Biarritz, en recevant peut-être le vainqueur de la confrontation Ospreys -Leicester, qui ne pourra peut-être pas se contenter seulement de sa puissance et de son organisation défensive pour passer, et Clermont, en recevant peut-être Toulouse, seraient en tout cas en positions favorables pour accéder aux demi-finales là ou Paris et Toulouse seront obligés de réaliser un exploit.

Côté équipe de France, les mauvaises nouvelles ont commencé à tomber. Barcella, Traille, Dupuy en plus de Tillous-Borde et de Mermoz, cela fait déjà beaucoup en attendant le pire dans les derniers jours. Une nouvelle charnière à trouver, une ligne de trois-quarts à reconstruire, c’est beaucoup au moment d’entamer le Tournoi dans le piège Ecossais. Comme l’an dernier, ce premier match est décisif pour donner la tendance de l’ensemble du Tournoi. Une victoire assurerait la construction et permettrait de préparer au mieux la venue de l’Irlande. Une défaite et comme l’an dernier le deuxième match serait à disputer sous une pression énorme pour les joueurs.

Seule garantie, malheureusement négative, à ce moment de la saison pour le rugby français. Comme nos joueurs restent ceux qui jouent le plus en Europe, et même dans le monde, il y a quand même un risque de se retrouver affaibli au moment de rencontres décisives comme les demi ou la finale de la HCup. Il se pourrait alors que même l’avantage du terrain, finale de la HCup au Stade de France, n’y suffise…

Les Gallois, la vraie déception…

Pas grand chose à dire sur les clubs Ecossais et Italiens, ils ont figuré de manière ponctuelle, victoire de Trévise sur Perpignan et 2 victoires respectivement pour Edimbourg et pour Glasgow, c’est correct mais certainement insuffisant pour entrevoir un véritable progrès de leur part. Aucun espoir de quart de finale en vue, ce qui laisse penser que, comme d’habitude, ces 2 nations se disputeront la dernière place du Tournoi. Par contre, la véritable déception de la Coupe d’Europe nous vient du Pas de Galles et ce même si les Ospreys ont encore une chance de se qualifier. Les clubs Gallois, et plus particulièrement celui de Cardiff, n’ont pas réussi à tirer leur épingle du jeu malgré des équipes, Cardiff et les Ospreys, plutôt impressionnantes sur le papier. Est ce à dire qu’il en sera de même pour l’équipe nationale qui devrait connaitre un nouveau tournoi moyen ? Ce serait être un peu rapide en conclusion et surtout ce serait oublier que cette équipe possède 2 atouts : un sélectionneur de qualité avec Warren Gatland et un squad d’une 20aine de joueurs très performants. Si Gatland récupère ses blessés il a les moyens de rendre l’équipe Galloise compétitive. Il faudra qu’il compose néanmoins avec calendrier qui ne lui est pas favorable avec un 1er match en Angleterre et, après avoir reçu l’Ecosse et la France, un autre déplacement en Irlande. C’est jouable pour les Gallois qui ont déjà réussi l’exploit en terre Anglaise mais il faudra pour cela montrer un autre visage que celui entrevu pendant la Coupe d’Europe…

Conclusion : le favori pour le Tournoi, c’est la France !

Au vu de cette première partie de la saison, et surtout du calendrier du Tournoi 2010, il apparaît que la France est la favorite à condition, bien sûr, de ne pas se prendre les pieds dans le tapis dès la première journée. L’Irlande reste l’équipe à battre, un tenant du titre solide et capable de battre tout le monde alors que l’Angleterre, grâce à son calendrier, peut devenir l’énorme surprise du Tournoi en jouant le Grand Chelem lors de la dernière journée à St Denis contre l’équipe de France…


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