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Ekphrasis

Publié le 18 janvier 2010 par Adamantane
41E-Lsu2QeL._SL160_SL90_.jpg Sur le conseil éclairé d'un ami, j'ai voulu lire un ouvrage de Daniel Arasse, Le détail, pour une histoire approchée de la peinture.
Un exemplaire de ce livre, e-acheté, me fut rapidement amazoné. Flammarion éditeur...
Eh bien , j'ai gaspillé 10,46 € TTC.
La faute à qui ? Pas à mon ami, pas à Daniel Arasse, mais à Flammarion.
Les démonstrations, subtiles et intelligentes dans leurs énoncés, de Daniel Arasse sont impossibles à comprendre, du fait d'un choix iconographique désastreux. Comment suivre un cheminement dans les détails de tracé et les choix de contrastes de couleur d'un tableau alors que :
-les reproductions sont en noir et blanc
-elles ont la taille d'une carte de visite
-elles sont placées entre cinq pages avant et dix pages après la partie du texte qui les concerne
-l'impression écrase les détails et donne un résultat visuel très empâté
Imaginez visiter un musée de peinture avec des lunettes noires et en regardant à travers de jumelle tenues à l'envers...
Il vaudrait mieux renoncer à publier ce genre d'ouvrage dans une collection dite à bon marché, que de tromper le lecteur, confiant dans la réputation de l'éditeur, et qui se retrouve in fine avec entre les mains un livre illisible.
J'ai exprimé avec courtoisie mais sans détours ma déception sur le site du vendeur. J'ignore si le responsable de cette décision de mise en page étonnante a conscience de l'illisibilité globale de l'ouvrage.
Daniel Arasse, qui publia huit ans plus tard On n'y voit rien, avait peut-être anticipé ?
Bon, mais quel rapport avec le titre de ce papier ?
εκφραζειν, expliquer jusqu'au bout , a engendré l'ekphrasis, ou art de décrire en détail une oeuvre artistique, ou même un artefact.
Autrement dit, cette relation relève de la sémantique du territoire et de la carte. Daniel Arrase ekphrasise quelques tablleaux, dans l'idée de nous faire comprendre que, si la vue globale d'une oeuvre picturale a du sens, la dialectique des détails en a aussi.
Et elle induit, cette dialectique, des conclusions surprenantes.
Avec mon édition flammarionnisée, il me faut toutefois le croire sur parole.
Je n'ai plus qu'à télécharger le jeu éponyme pour me consoler (de jeu..franchement mauvaise, celle-là !)
Remboursez !

Crédits
: merci à deValence, cité en IV° de couverture comme responsable du graphiqme de ce livre de poche. Une visite sur leur site semble montrer que Flammarion leur fait indûment porter le chapeau. L'illustration ne rend pas l'hommage mérité à l'allure lettre anonyme de leur couverture. L'image que j'ai trouvée est en effet  souspixellisée...Mais elle donne une bonne idée de l'apparence visuelle des reproductions qui servent de base, selon Flammarion,  aux démonstrations de Daniel Arasse.
Suprême mensonge de Flammarion, seule la reproduction sur la couverture, Les pantoufles, de Sammuel Hoogstraten , reproduction qui mesure tout de même 58 x 95 mm, est en couleur.




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