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Condamnation de quatre cyberdissidents au Viêt Nam

Publié le 20 janvier 2010 par Graeme

Le procès de quatre blogueurs et cyberdissidents s’est ouvert aujourd’hui 20 janvier à Hô Chi Minh Ville au Viêt Nam. Ceux-ci, militants et défenseurs des droits humains, sont jugés en vertu de l’article 79 du code pénal qui punit les “activités de subversion de l’administration du peuple”. Le Cong Dinh, avocat de 41 ans, Nguyễn Tiến Trung, ingénieur informaticien de 26 ans, Tran Huynh Duy Thuc, 43 ans et Le Thang Long, 42 ans, étaient passibles de peines sévères, dont de la prison ferme jusqu’à une quinzaine d’années. Deux d’entre eux, Me Le Cong Dinh et Nguyễn Tiến Trung – ce dernier est diplômé de l’école d’ingénieurs INSA Rennes en France – étaient même passibles de la peine de mort ! Lors de ses études, qui ont duré cinq ans, Nguyễn Tiến Trung avait fondé l’Association des Jeunes Vietnamiens pour la Démocratie, qui a acquis une reconnaissance et une renommée internationale.

Condamnation de quatre cyberdissidents au Viêt Nam


Nguyễn Tiến Trung le 29 juin 2007 à la remise de son diplôme par l’INSA de Rennes.

Nguyễn Tiến Trung était rentré de France en 2007, juste après avoir terminé ses études, pour effectuer son service militaire. Il a été arrêté à Hô Chi Minh Ville le 7 juillet 2009 à la fin de celui-ci. Jusqu’à octobre, sa famille n’a eu aucune nouvelle de lui, au mépris des lois internationales. On sait désormais qu’il est vivant, puisque son procès, d’une durée prévue de deux jours, a eu lieu aujourd’hui. Il a été condamné à 7 ans de prison ferme, assortis d’une période de résidence surveillée de 3 ans. Le procès a finalement duré moins d’une journée pour les quatre accusés, dans une parodie de justice expéditive. Le Comité de soutien à Trung dénonce cette parodie de procès dans un communiqué. Tran Huynh Duy Thuc a été condamné à 16 ans de prison ferme. Le Thang Long, accusé de complicité, a été condamné à 5 ans de prison ferme. Le Cong Dinh a écopé de 5 ans de prison ferme pour avoir défendu des confrères militant pour les droits humains.

Ces cyberdissidents souhaitent en effet plus de démocratie au Viêt Nam, sans toutefois remettre en cause l’état vietnamien. Il leur est reproché notamment des liens avec le Parti démocratique du Vietnam (PDV), une ancienne émanation du Parti communiste Vietnamien au pouvoir dissoute dans les années 1980 et réactivée sans autorisation en 2006. Leur seul tort est d’avoir milité et défendu leur droit naturel à la liberté d’expression, reconnu comme un des droits humains fondamentaux par l’ONU. Le Viêt Nam ne se grandit pas en organisant des parodies de procès, et doit respecter les droits humains fondamentaux, dont celui à la liberté d’expression, et relâcher tous les dissidents injustement condamnés et emprisonnés.


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